Un train en retard ne rend pas le service rendu.
- KirbyX, dont la routourne a visiblement tourné
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Conker’s Bad Fur Day (N64)
Ça va peut-être te surprendre, mais comme j’avais pas une thune en 2001 et que Conker est sorti au prix exorbitant de 600 Fr à l’époque et bien je n’ai jamais eu l’occasion d’y jouer. Surpris de constater que son prix n’avait finalement que peu baissé depuis sa sortie (il est toujours côté à environ 50€ pour la version PAL), je me suis lancé récemment et je dois bien dire que j’ai eu toutes les peines du monde à finir le jeu… Pourquoi ? Réponse ici.
Dans un premier temps, le moins qu’on puisse dire c’est que graphiquement, c’est très impressionnant. Mais contrairement à un Perfect Dark ou un Jet Force Gemini, Conker ne souffre pas des ralentissements si caractéristiques de certaines productions Rare, tout du moins le solo est grandement épargné. On peut donc profiter pleinement de ce qui restera probablement comme le jeu le plus abouti techniquement sur la 64 bits de Nintendo : textures « mouvantes », très grands environnements (mais plus petit que ceux de Donkey Kong 64 par exemple), animations bluffantes. Côté son, on n’est clairement pas en reste avec des musiques d’une qualité renversante pour de la N64, des bruitages de qualité et des voix superbes, même encore aujourd’hui.
Si les choix techniques sont donc bons, les choix esthétiques le sont pour la plupart tout autant… pour peu qu’on soit un grand adepte du mauvais goût assumé ! La quantité de références cinématographiques et vidéoludiques est tout bonnement hallucinante : on passe d‘Orange Mécanique à Dracula en passant par Matrix, Banjo-Kazooie ou encore Resident Evil. Le tout trempant dans le crade, le sexe, le gore et l’humour potache et manipulant habilement les clichés habituels du cinéma et des jeux vidéos, allant même jusqu’à la mise en abîme complète du média puisque le héros a parfaitement conscience d’être dans un jeu…
Mon souci avec Conker ne vient donc clairement pas de là : oui, on sourit et on rit même devant l’imagination délirante des développeurs… Mais ça se limite presque aux cinématiques ! Manette en main, la maniabilité est poussive au possible, les sauts sont peu précis et la caméra souvent bien mal placée.
On pourrait pardonner ces quelques défauts si le game design tenait un minimum la route mais c’est loin d’être le cas ! Les nombreuses références rendent le scénario global complètement décousu et si l’on trouve ça délicieusement loufoque les premières heures, au bout du compte c’est pesant de n’avoir aucune indication nul part sur la prochaine quête, de devoir refouiller les décors pour trouver quelques dollars supplémentaires pour continuer l’aventure, etc…
Et la façon dont les quêtes sont foutues n’arrangent rien à l’affaire. C’est toujours la même chose :
À la longue, c’est usant et répétitif. Se gaufrer au milieu d’une quête devient alors une hantise absolue, d’autant plus que se planter est bien souvent la seule solution pour comprendre comment avancer… Dans la même série, le bouton d’action contextuel est la pire des plaies. Au départ, on se dit que l’idée est géniale : en fonction du contexte, l’arme ou les actions possibles de Conker changent. Mais à l’usage, c’est surtout une bonne occasion pour les développeurs de priver le joueur d’un élément dont il aurait vraiment besoin (j’ai une mitraillette depuis le début du niveau, pourquoi je passe au lance-roquette à 10m de la fin ?).
Conker’s Bad Fur Day a déjà probablement marqué les jeux vidéos à travers ses séquences cultes et ses références diverses. Et il faut dire que Rareware a fait les choses en grand de ce côté là, il faut au moins leur reconnaître ce mérite. Mais il n’empêche que tout cela n’est qu’un vernis pour masquer un gameplay usé, daté et pénible. Quand on enlève l’humour gras de Rare, il ne reste qu’un piètre jeu d’aventure mâtiné de séquences de plates-formes approximatives, le tout enrobé dans une maniabilité nauséabonde.
Par Mortal
Le 11 juillet 2011 | Catégories : Analyses
Je le couperai au montage…Voir les articles de Mortal
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