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Beyond Good and Evil (NGC)

Analyse de Beyond Good and Evil

Beyond Good and Evil : Voilà un jeu que l’on attendait au dojo, un jeu qui sentait bon la perfection, un jeu dans lequel la « French touch » pouvait être représentée, un jeu du grand Michel Ancel, que l’on appelle ici le Miyamoto français, et du grand Waru, certes dans une moindre mesure, mais on ne peut s’empêcher d’être chauvin… Alors, mythe ou légende injustifiée ?

Si vous voulez une analyse plus détaillée du jeu, je vous invite à lire le test d’Oscar, plus complet. Je ne parlerai ici que de mes impressions et de ce qui m’a vraiment marqué.

Présentation

Commençons par un défaut : Les crédits sont (presque) intégralement présents dès le premier allumage de la console. Impossible alors d’apprécier à sa juste valeur la présentation de fin : ni la première fois, parce que l’on ne ressent aucune émotion tirée du jeu, ni une fois le jeu terminé, simplement parce que l’on a (presque) vu la séquence une première fois. Ce n’est pas très important, passons…

La présentation est simple et efficace, un menu pratique, suivi d’une cinématique présentant le contexte et les personnages principaux. On ne comprend pas forcément tout, tout de suite, ceci dit, tant mieux, parce que le jeu est basé sur un scénario qui se dévoile peu à peu tout au long de la partie.

Graphismes

Les graphismes sont excellents. Le moteur physique (qui a été repris pour Prince of Persia) est vraiment bien pensé, le jeu fourmille de détails, les personnages également, on a souvent l’impression que le jeu exploite formidablement bien la console. Alors que beaucoup de jeux sont tellement fouillis que l’on ne sait plus où sont les passages des simples décors, sur Beyond Good and Evil, cet amas de détails n’empêche pas d’avancer. Tout est beau, propre, évident.
Le design des différents endroits est excellemment pensé, et on se sent tout de suite dans l’ambiance. On sait souvent où aller, parce que le jeu est assez linéaire. Beaucoup trouveront ça gênant, je pense personnellement que c’est un faux débat. Un jeu est linéaire ou non, cela en fait un genre différent, sans qu’il en soit bon ou mauvais en conséquence.

Certains détails m’ont quand même choqué dans les dispositions des décors, par exemple, un ascenseur ne donnant sur rien d’autre qu’une corniche passant sous un pont. Il est certes bien mieux pour l’intérêt du niveau qu’il en soit ainsi, mais d’une manière purement rationnelle, cet ascenseur n’a rien à faire ici.
Le jeu est donc beau et bien réalisé, les effets visuels fusent de partout, tout va vite, mais le framerate a parfois du mal à suivre. Rien de bien méchant, quelques ralentissements par-ci, par-là, mais le taux d’images reste malgré tout bien au dessus d’un Ocarina of Time par exemple… Quelques bugs graphiques sont présents, collisions approximatives, ombres folles, mais rien de gênant… Pas de quoi crier au scandale, on est juste devenu trop difficile.

Audio

Pour résumer la qualité des musiques de Boyond Good and Evil, c’est assez simple. Il suffit de dire que les compositeurs viennent du milieu du cinéma, et que ça se sent très largement ! Les musiques sont sublimes, elles passent d’une bonne techno à un air doux au piano, et par une musique typée mexicaine. Beaucoup de genres sont représentés, souvent avec brio, et en qualité orchestrale, s’il vous plaît ! Chez Ubi, on n’est pas des petits joueurs de seconde zone, quand on fait quelque chose, on le fait bien ! Pas de midi ici, on bosse en hi-rez !
Du côté des voix, c’est également excellent. Le doublage quasi intégral des dialogues est parfait, et participe vraiment bien à l’ambiance. Pour la version française, quelques stars viennent participer : la jolie Emma De Caunes a répondu présente pour le rôle de Jade. Ces doublages sont tellement immersifs que les passages où les dialogues ne sont pas doublés choquent énormément et retirent beaucoup de charme au jeu. On comprend tout de même que le jeu ne pouvait malheureusement pas être doublé en totalité.

Maniabilité

Le gameplay est à la fois très soigné, et en même temps l’un des gros points noirs du jeu. Paradoxal ? Pas vraiment. Jade répond très bien aux commandes, simples d’accès, on va où on veut, et on sait où on va… La plupart du temps… Car Madame la Caméra n’en fait parfois qu’à sa tête, et il devient complètement impossible de contrôler la belle héroïne.

Cette caméra, contrôlée automatiquement par le jeu est souvent très bien placée, certes, mais d’une part, la commande de déplacement manuelle est vraiment trop lente, et d’autre part, elle ne permet pas toujours de se sortir d’une mauvaise vue. Ajoutez à cela des actions de combat parfois très rapides, et c’est la mort assurée. Ceci étant dit, ce n’est qu’un détail, une situation qui n’arrive que peu souvent, mais qui a le mérite d’être très frustrante.
Au-delà de ça, l’action est jouissive, les combats rapides et vraiment bien foutus, Jade répond à la perfection, l’animation du personnage est fluide, les boutons de la manette sont assez bien pensés, que demander de plus ? Ah si, une caméra infaillible !

Comme dans beaucoup de jeux de Maître Ancel, le gameplay est également très varié, suivant les phases de jeu, vous pourrez faire des courses d’hovercraft, des courses à pied, de l’infiltration, quelques puzzles, sans parler du mode normal. J’adore les jeux qui varient leur façon de jouer, on s’ennuie moins que dans un jeu identique à lui-même du début à la fin.

Jade est presque tout le temps en binôme pendant le jeu. Cela ajoute une dimension intéressante au gameplay, il faut parfois demander de l’aide à son compagnon pour se débloquer de certains passages, ou bien faire une sorte de combo lors des combats. L’idée est bien, mais malheureusement pas assez exploitée.

Scénario

Nous arrivons au point crucial du jeu, le scénario et l’ambiance.
Jade, reporter photo au RMI et Pey’j son oncle mi-homme mi-cochon, décident de se joindre à un groupe de résistants dans le but de démanteler un réseau de trafic humain organisé par les services de sécurité en place. Vous devrez donc infiltrer des bâtiments pour découvrir la vérité. Certes, ça ne paye pas de mine, expliqué comme ceci, mais une fois immergé dans le jeu, croyez moi, ça arrache !

L’ambiance est sans aucun doute le plus gros point positif du jeu. L’infiltration des différents immeubles est extraordinaire, on stresse de penser que l’on peut se faire repérer, on stresse quand on s’est réellement fait repérer, et on stresse même quand y’a aucune raison, histoire de se préparer au prochain endroit où il faut stresser.

Autre point qui contribue à l’ambiance : les dialogues ! Bien plus que de simples doublages, les personnages (jouables ou non) peuvent parler sans qu’ils ne soient sollicités. Cela peut être les passants, poussant quelques phrases en vous voyant, les manifestants dans la rue, les gardes dans les bâtiments sous surveillance, votre partenaire, ou bien entendu, Jade. C’est souvent bien fait, parfois en retard, mais très immersif. Entendre Double H gueuler les règles de son manuel d’entraînement est tout simplement jouissif, sans oublier que Jade n’hésite pas à le charrier.
On a l’impression que ces personnages existent, autant qu’un film que vous pourriez contrôler, on veut croire que leurs sentiments sont sincères et réellement vécus, que ce soit de la tristesse, de la joie, du soulagement, et on partage souvent les sentiments des héros tellement la réalisation est excellente… Il s’agit vraiment du point qui m’a le plus frappé sur ce jeu.

Durée de vie

Un jeu fantastique est toujours trop court, un jeu chiant paraît toujours trop long. La durée de vie de BGE est certes objectivement plutôt courte, mais l’univers est tellement riche, et le scénario si bien ficelé, que l’aventure que l’on vit est en dehors de toute limite temporelle. (Pour ceux qui captent pas : BGE, ça arrache tellement sa race, qu’on s’en branle si c’est long ou non.)

La quête des perles est un bon argument pour reprendre le jeu une seconde fois, et de toute façon, on a envie d’y rejouer. Le dernier jeu à m’avoir donné envie de recommencer la partie avant même de l’avoir terminé, par anticipation de nostalgie, était Ocarina of Time. C’est dire à quel point j’estime le jeu.

En bref…

J’étais faché avec les jeux vidéo depuis quelques temps, les jeux sans âme se succédaient, Nintendo ne faisant rien pour remonter le niveau. Je ne m’étais pas acheté de jeu depuis presque 6 mois, par dégoût, par manque de motivation. J’ai mis du temps avant de m’acheter Beyond Good and Evil, mais une fois fait, ce fut un choc extraordinaire. Enfin un jeu qui donne envie de jouer, de rêver, et plonger dans un univers différent.
Des références aux œuvres du studio Ghibli ont souvent été évoquées par d’autres testeurs, je ne retiendrais que l’excellence des deux univers. On plonge dans le jeu de l’un tout comme on plonge dans l’animation de l’autre. Voilà le jeu qui m’aura réconcilié avec les jeux-vidéo et qui m’aura redonné le goût de jouer. Je ne peux pas dire mieux que ceci.

Ainsi, malgré une réalisation légèrement imparfaite, ce jeu est au-delà du niveau actuel. Un tel jeu pour 60 € serait un excellent rapport qualité prix. Alors à 30 €, si vous ne l’avez pas, qu’attendez vous ??

Les plus

L’ambiance
La bande son
L’ambiance
Les graphismes
L’ambiance
Un excellent gameplay varié
L’ambiance

Les moins

La caméra

Quelques bugs d’affichage

La caméra

Une durée de vie qu’on aurait voulu plus longue

La caméra

La note

9/10


Par Cyrare
Le 25 octobre 2004 | Catégories : Analyses

NDFR V7 : Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
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