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Castlevania (N64)
Analyse de Castlevania
Je me souviens, je devais avoir 7 ou 8 ans au maximum ; mon cousin jouait à un jeu sur NES où je voyais un petit bonhomme sauter de plates-formes en plates-formes tout en fouettant des têtes à l’effigie de Dracula. Je lui avais demandé alors : "À quoi est-ce que tu joues ? " ; Castlevania avait été sa réponse. Je n’avais pourtant jamais joué à ce logiciel. Ni sur NES, ni sur GameBoy, ni sur SNES. Avec l’arrivée d’Internet, je sus que ce jeu faisait finalement partie d’une franchise renommée, conçue par Konami. Lorsque j’ai vu la boîte avec Reinhardt dessus en février dernier, je ne fus pas conquis du tout. Dernièrement, je suis retourné à l’endroit où je loue des jeux avec en tête d’essayer le bébé de Konami…
À l’arrière de la boîte, il est écrit qu’il y a des effets de lumière resplendissants, des graphiques à en couper le souffle et patati et patata ! Ceci est (et de loin) une version idéalisée de ce qu’est en fait Castlevania. Malgré l’excuse d’être comprimé sur une minuscule cartouche de 12 MB (96 Mbits), le jeu ressemble à ceux de la première génération N64 : Mario 64 ou Turok 1. Les textures sont fades, ternes et embrouillées. Les modèles polygoniques sont OK, sans plus. Les brillants effets lumineux ne sont qu’en vérité de mince rayons de Soleil rares et dispersés. Avec les innovations de Zelda : Ocarina of Time, Banjo-Kazooie et WWF Warzone, Castlevania nous laisse un arrière-goût amer. C’est évident dès le premier tableau, où vous devez faire votre chemin à travers une forêt semée de squelettes. Ces derniers ont plutôt l’air de cure-pipes pliés, tandis que les chauves-souris pourraient être définie comme une tâche informe volant à une vitesse comparable à celle d’un fauteuil roulant.
Par contre, le jeu n’est pas affreux. Certaines scène comme l’intérieur du château, avec ses escaliers tapissés et les éclairs au tout début du premier niveau sont remarquablement bien faits. Puis l’animation, sans être brillante, n’est pas mauvaise. Il faut préciser que la présence du brouillard aide beaucoup à maintenir ce fragile équilibre. Seul les chauves-souris et certains personnages se déplacent d’une manière saccadée et robotique. Les différentes scènes "cinématographiques", si je peux me permettre, ajoutent beaucoup à l’atmosphère terrifiante et lugubre du jeu. Finalement, Konami ne surprendra probablement personne avec son dernier né.
Avec le côté visuel très peu stimulant, habituellement suit une trame sonore peu appropriée me direz-vous ! Détrompez-vous puisque Castlevania a une qualité audio remarquable ; une des meilleurs sur le N64 à date. Tout commence avec un violoniste solitaire qui joue une sérénade très plaintive et horrifiante. À partir de cet instant, l’atmosphère pénètre facilement nos âmes ce qui réchappe en partie le côté visuel standard. Tout au long du jeu, vous remarquerez la présence d’une symphonie musicale à l’arrière plan qui remplit bien sa fonction. Vous serez étonné par la voix claire du narrateur racontant l’épilogue de la quête débutante. Le tout est agrémenté d’effets sonores pétrifiants tels des tonnerres, le bruit que font quelques pas sur différentes textures solides et des sauterelles durant la nuit. L’audio raffine infiniment plus l’expérience qu’offre Castlevania et je ne vous cache pas que Konami doit en être bien soulagé !
Selon moi, l’histoire est sans équivoque, l’une des plus enivrantes sur une machine 64 bits. L’histoire, qui paraît simpliste au commencement, s’enroule, se contorsionne, prend des tournants peu prévisibles. Comme lorsque vous devrez aider Malus, un enfant perdu dans cet enfer, à s’échapper du château puis vous le rencontrez plus tard, au service de compte Dracula lui-même. Je me dois de féliciter l’équipe qui a créer ce roman interactif et intéressant.
Ne vous réjouissez pas trop rapidement puisque la caméra fait probablement partie du jeu puisqu’elle est totalement irresponsable. Je m’en suis aperçu pour la première fois, lorsque j’ai pénétré à l’intérieur d’un petit édifice gros comme ma main. La caméra ne m’a pas suivi à l’intérieure. J’étais donc supposé deviner l’emplacement exact des torches et des objets ! Mais ce n’est malheureusement pas tout. Lorsqu’il faut sauter de plates-formes en plates-formes, Konami a opté pour un point de vue fixe et ennuyeux. Ennuyeux dans le sens que sous cet angle, il est presque impossible de déterminer avec précision la distance entre les objets et les personnages. Cela peu devenir extrêmement frustrant lorsque l’on tombe dans l’eau empoisonnée ou tout simplement dans le vide, à cause d’une maudite caméra inflexible. De plus, cette même caméra n’aide vraiment pas dans les batailles contre les cadavres ambulants. Bref, je préfère de loin l’expertise d’Acclaim, de THQ et de Nintendo dans ce domaine.
Le contrôle utilisé dans Castlevania n’est pas très inspirant non plus. Il a fallu que je regarde plusieurs fois dans le manuel enveloppé avec la cartouche. Le bouton R pour ajuster la caméra sur une cible rapprochée, l’analogue pour bouger, Z pour se pencher, A pour sauter, B est utilisé pour l’attaque avec l’arme principale tandis que C à gauche sort l’arme secondaire, C haut pour jouer avec les styles de caméra, le C du bas est assigné pour les autres armes et finalement, C à droite provoque tous les autres choses usuelles comme : parler, ramasser et expliquer. Cette méthode n’est pas aussi rétrograde que peut l’être celle de Turok ou South Park, mais Konami ne peut prétendre rivaliser le Grand "N" là-dessus.
Du côté de l’intelligence artificielle et de la difficulté relative du jeu, Castlevania bat des records ! En effet, les créatures vivantes dans ce monde semblent imbéciles et sans conscience. Les squelettes courent un peu partout en s’arrêtant devant vous, puis ils repartent sans vous avoir frapper ! S’IL VOUS PLAÎT ! Est-ce que quelqu’un pourrait apprendre à Konami ce qu’est l’IA ? En parlant des squelettes, il y en a tellement et continuellement que cela devient fatigant.
Ce jeu peut être très divertissant par moments et surtout pendant les bouts filmés. Mais quelques fois, il devient très répétitif et peu original. Le premier niveau ainsi que celui dénommé : Underground Waterway sont très peu intéressants. Mais d’autres, comme le centre du château et le labyrinthe du jardin sont excellents. Puis, il y a plein de petits secrets à découvrir, particulièrement à cause des 2 personnages qui ont par ailleurs 2 séquences finales différentes.
Ce jeu a énormément de potentiel et j’imagine ce qu’aurait pu faire Konami avec Castlevania s’ils l’avaient materné encore quelques mois. En gros, ce jeu souffre de ses graphiques, de son système de caméras et de son IA. Heureusement, vous serez comblé par ses pièces musicales, le stylisme du jeu et finalement l’histoire. Je crois que Castlevania (N64) plaira d’avantage aux fans inconditionnels de cette série. Je suis pourtant assez impatient de voir la suite qui se prépare dans les bureaux de Kyoto…
Par Carl_Pruneau
Le 18 juin 1999 | Catégories : Analyses
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