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Doshin the giant (NGC)

Analyse de Doshin the giant

Doshin the Giant, c’est l’histoire d’un jeu qui a pas mal souffert. Initialement prévu pour sortir sur DD64, l’extension de la N64, ce jeu s’est finalement retrouvé relégué dans les oubliettes de l’histoire des jeux vidéo, faute de succès du dit accessoire. Mais Nintendo et les créateurs du jeu y ont tellement cru qu’ils ne pouvaient rester sur un échec pareil pour des questions matérielles. Le jeu ressort donc avec le GameCube.

Le principe du jeu est à la fois très simple et très compliqué : vous êtes un géant, une sorte de dieu, dont les seuls pouvoirs sont de planter des arbres, de transporter des objets et de niveler le sol. Tout ceci ayant pour seul but d’aider ou de ne pas aider les habitants de l’île Boruto (4 civilisations : les rouges, les verts, les jaunes et les bleus). En fait, vous pouvez faire tout ce que les humains ne peuvent accomplir. Il va donc falloir les aider au mieux avec vos pouvoirs en répondant à leurs désirs. Le seul truc, c’est que votre personnage est dual : il peut aussi bien être gentil et aider les humains ou être méchant et les tuer, détruire leurs villages, etc… C’est l’aspect le plus étrange du jeu : même si vous faites n’importe quoi, vous ne perdrez jamais la partie ! Alors vous allez me dire : « Mais quel est alors le but du jeu ? ». C’est la première question que je me suis posé et je dois avouer que la réponse est un peu compliquée… En fait, le but du jeu est de construire 16 monuments, un par village. Il faut donc créer 16 villages et leur permettre de prospérer pour que leurs habitants construisent un monument. Ce n’est d’ailleurs pas si évident que ça en a l’air : les premiers monuments se construisent relativement rapidement, mais après, il faut favoriser des échanges culturelles entre les différentes sortes d’habitants.

La deuxième question que je me suis posé quand j’ai commencé à jouer (décidément !), c’est pourquoi est-ce que Nintendo n’a pas tenté de sortir ce jeu sur N64. Et j’ai très vite compris que ça n’aurait pas été possible : l’intégralité de l’île est modifiable, vous pouvez créer des montagnes où il n’y avait que la mer ou au contraire raser complètement les montages ; vous pouvez déplacer des arbres partout, etc… Il n’est plus étonnant alors que le jeu prenne 40 blocks sur la carte mémoire ! Tout ce que vous modifiez doit être sauvegardé et le DD64 était un support idéal pour ça puisqu’il faisait à la fois lecteur et graveur de disquettes optiques. Vous comprendrez facilement que dans ces conditions la N64 aurait été rapidement dépassée par la quantité de données à gérer.

Doshin est donc un jeu où vous pouvez tout faire et je crois que c’est sa principale qualité ! Vous pouvez vous créer votre propre île pour vous reposer, y mettre des arbres ; vous pouvez aider les habitants à ériger leur village, leur apporter les arbres dont ils ont besoin (les arbres forment une sorte de halo d’énergie verte indispensable aux humains), déplacer les maisons et monuments gênants. Les possibilités d’arrangement de l’île sont énormes d’autant plus que vous pouvez absolument tout modifier ! A l’instar de Pikmin, les cycles de vie sont également représentés : chaque fois que vous écrasez un humain (volontairement ou non), il se transforme en lotus et le lendemain un arbre poussera.

J’oubliais un petit détail qui a son importance : Doshin peut grandir. Quand on commence la journée, on a un « petit » géant. Au fur et à mesure qu’on accomplit des actions gentilles ou méchantes, un compteur de sentiment se remplit et permet de faire grandir le géant. Il n’existe que deux sentiments que les humains peuvent exprimer : l’amour et la haine (d’où les deux visages du géant).

L’amour compense la haine et inversement. Cela signifie qu’il faudra accomplir un grand nombre d’actes maléfiques à la suite ou alors un grand nombre d’actes bénéfiques pour faire grandir le géant à la taille souhaitée. C’est là que toute l’ingéniosité des créateurs commencent à se faire sentir : même si vous ne voulez qu’aider les habitants, vous êtes par moment pratiquement obligé de vous transformer en méchant Doshin (c’est Jashin, son p’tit nom), pour grandir plus vite (car il est évident qu’il est plus facile de détruire et de faire le mal que de construire et de faire le bien).

Graphismes

Enorme déception : il n’y a rien dans ce titre qui soit digne du GameCube, si ce n’est les effets de reflets dans l’eau.

Tout est très moche et les textures sont bâclées ! Soyons clair, on se croirait revenu sur N64 et ce n’est pas une réussite !

L’animation est de plus relativement désagréable à l’œil. On a, de plus, une étrange impression en jouant : quand vous êtes loin, on dirait que les habitants de l’île et les maisons sont en 2D et quand on s’approche, ils repassent en 3D. L’effet aurait peut-être pu rendre pas mal, mais l’endroit où les persos et les objets passent de la 2D à la 3D est bien trop proche de la caméra pour faire bien. De temps en temps, vous faites un simple zoom en arrière et l’habitant qui s’agitait à vos pieds se transforme en une tâche plus ou moins mouvante.

Bref, ce jeu est graphiquement une des plus belles bouses qu’il ne m’ait jamais été donné de voir et pourtant j’ai eu la PSOne !

Audio

Pendant les premières minutes de jeu, on se demande si on n’a pas coupé le son par inadvertance ! Les musiques sont pratiquement inexistantes… Un vague thème qui fait très île tropical et un autre quand il arrive une catastrophe sur l’île et c’est tout !

En ce qui concerne les bruitages, ils sont pratiquement aussi insignifiants que la musique et ce n’est pas la voix off qui vous dit que vous avez grandi qui relève le niveau !

Maniabilité

Là, encore, c’est très approximatif. Vous n’avez pas un panel d’action énorme ce qui rend le jeu vite répétitif. Vous pouvez monter et baisser le sol, transporter des arbres, des objets et des humains, mais c’est à peu près tout. Les humains se débrouillent tout seul pour le reste et vous ne pouvez pas intervenir dans leurs décisions ou dans le développement de leur civilisation. On a un peu l’impression d’être le poireau de service qu’on appelle quand il faut créer une montagne.

Pour augmenter un peu l’intérêt du titre, Nintendo a employé une petite astuce relativement efficace : tous les jours, un nouveau géant naît et donc tous les jours, vous commencez petit. Cela permet de ne pas s’ennuyer : vous êtes en effet obliger de faire quelque chose pour grandir. La durée de vie du soft s’en retrouve multipliée mais la plupart des joueurs n’iront pas jusque là…

En bref…

Beaucoup trop en retard techniquement pour intéresser la grande majorité des joueurs, les quelques courageux qui se sont procurés le titre n’y trouveront sûrement aucun intérêt. Le concept est génial, comme toujours avec Nintendo, mais là plus rien ne suit, ni la technique, ni l’intérêt. Ce jeu était parfait pour démontrer les capacités du DD64 en matière d’interactivité avec le jeu, mais c’est tout. Finalement, son seul défaut est d’être sorti sur GC.

Les plus

Les moins

La note

4/10


Par Mortal
Le 16 octobre 2002 | Catégories : Analyses

Je le couperai au montage…
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