C'est une tête brûlée, lui, un déglingo, le genre de mec qui enlève les clés USB sans les éjecter…
- Mortal dépeignant Holaf, plein de fougue.
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Eternal Darkness : Sanity’s Requiem (NGC)
Analyse de Eternal Darkness : Sanity’s Requiem
“Deep into that darkness peering, long I stood there, wondering… fearing… doubting” .
C’est ainsi, avec cette phrase d’Edgar Allan Poe, que commence Eternal Darkness, de sorte que dès les premières secondes de jeu, l’ambiance soit posée. Vous devez affronter les ténèbres, les ténèbres éternelles.
Eternal Darkness n’est pas un jeu comme les autres. Son but n’est pas, comme dans Resident Evil, de vous faire ressentir de l’angoisse, un sentiment d’insécurité permanente, non… Son but est de vous immerger complètement dans une histoire, de vous plonger dans les méandres de l’esprit de ses personnages, dans leurs folies, leurs phobies et leurs peurs… En effet, sous les traits d’un survival-horror classique, Nintendo et Silicon Knights nous présentent ce qu’ils ont eux-mêmes appelé un thriller psychologique. Sans forcément aller jusque là, du moins dans les termes, il faut reconnaître que le jeu a pour lui de pouvoir vous montrer ce que l’esprit torturé et traumatisé des personnages veux bien leur faire voir. Et ce grâce à une idée de génie : l’introduction d’une barre de santé mentale, qui se dégrade au fur et à mesure que le joueur va affronter les forces des ténèbres ou des évènements angoissants.
Plus le personnage que vous contrôlez devient fou, plus sa barre de santé mentale se dégrade, plus il commence à halluciner… Et le joueur est très rapidement impliqué dans ces hallucinations, simplement parce qu’il les subit au même titre que le personnage et qu’en plus, il peut en être victime. Vous entrez dans une pièce et vous voyez la tête de votre personnage rouler par terre, puis son bras gauche, puis le droit… Mais vous pouvez toujours avancer ! Il y a également une forte interaction entre le jeu et le joueur, qui permet d’afficher des messages d’erreur à la console quand le personnage est complètement fou. Vous redescendez d’une échelle, vous voyez qu’une demi-douzaine de zombies vous attaquent et au moment où vous vous apprêtez à réagir, la console indique que votre manette est mal branchée. Et chaque fois, un flash vous ramène à la réalité, ou tout du moins à ce qui semble être la réalité…
Je crois que jamais dans un jeu tout a été réuni à ce point pour immerger totalement le joueur ! Vous n’êtes plus simplement passif par rapport à la peur que ressent le personnage que vous incarnez, vous êtes vous-même une victime de cette peur.
Comme je l’ai dit au tout début, tout commence par une phrase d’Edgar Allan Poe, un des maîtres du fantastique. La voix qui la lit, et qui prononce également Nintendo par la suite, est des plus graves et des plus sombres. Commence alors la véritable présentation du jeu. S’ouvre alors une magnifique cinématique, qui reste cependant bien mystérieuse et qu’on ne comprend vraiment qu’une fois qu’on a bien avancé dans le jeu.
Les menus sont de toute beauté également : tout y est comme manuscrit, tout est décoré de cadavres et autres symboles macabres et en plus, quelques runes fluorescentes viennent les arborer de temps en temps…
Ce n’est franchement pas le point fort du jeu. Ce n’est pas laid, loin de là, mais j’ai déjà vu beaucoup mieux et on sent bien, à travers les décors notamment que le jeu est issu de la N64. Je suis d’ailleurs un peu déçu par les décors : il y a pas mal de chapitres à faire dans le jeu et pourtant on reste toujours dans les 3 ou 4 mêmes endroits (qui s’étoffent de nouvelles pièces au fur et à mesure, je vous rassure). L’impression de déjà-vu se fait tout de même rapidement sentir.
Les personnages sont plutôt bien modélisés, si on n’y regarde pas de trop près, et tous les monstres et autres zombies sont vraiment bien animés. La démarche de certains d’entre eux est tout de même surprenante de temps en temps : quand ils n’ont plus de tête, ils sont étrangement penchés vers l’arrière. Enfin, ce n’est peut-être qu’une impression, mais dans Resident Evil, ils ont plutôt tendance à être penché vers l’avant.
C’est dans les textures que l’on sent le plus que le jeu était initialement prévu sur N64. La plupart sont peu détaillées, sauf en ce qui concerne les personnages, bien retravaillés, et certaines sont légèrement floues (certaines portes, certains bas-relief, etc…). Les effets de lumière, quant à eux, sont impeccables !
Alors là, c’est du grand art ! Je crois qu’il n’y a aucun reproche à faire de ce côté-là, sauf peut-être qu’il n’y ait pas de version française. Les voix sont superbes et réellement flippantes par moment, notamment celle du narrateur, très réussie !
Tout ce qui est musique est également très bien foutu. Les musiques collent toujours très bien aux décors : quelques rythmes un peu exotiques pour le temple du Cambodge, des sons plus sombres et plus sourds pour les caves et les grottes. Le tout est toujours emprunt de mystère et noirceur…
En ce qui concerne les effets sonores, ils sont très bons aussi. Les bruits d’épée, les cris et les grognements des monstres ou de votre personnage, tout cela est très bien fait. Les cris et les pleurs qu’entend votre personnage quand il commence à vraiment halluciner sont particulièrement stressants !
Ca se gâte un peu. Je m’explique. Ce jeu est résolument plus orienté action que d’autres survival-horror comme Resident Evil, Silent Hill ou Alone in the Dark. Le but des créateurs n’est pas de vous faire sursauter en faisant sortir un zombie de chaque placard. En général, vous entrez dans une pièce où il y a un certain nombre de zombie, vous faites le ménage et c’est réglé ! Le truc, c’est que le nombre de zombies est parfois particulièrement élevé (il y en a rarement moins de trois et ça peut aller jusqu’à dix !). Il vous faudra donc très souvent combattre de nombreux ennemis en même temps et pour cela le système de « cadrage » classique des survival-horror (j’appuie sur R pour mettre en joue et je bourrine le bouton A) n’est pas vraiment super adapté, je trouve. Il vous arrivera souvent, particulièrement quand vous combattrez à l’arme blanche, de vous rapprocher particulièrement dangereusement d’un groupe de monstres et de ne pouvoir ni vous enfuir, ni les contourner ou tout simplement faire marche arrière parce qu’ils vous bloqueront complètement ! Ce phénomène se ressent particulièrement avec les armes blanches, nombreuses dans le jeu. On finit par s’habituer un peu, mais je trouve quand même qu’un effort aurait pu être fait.
Le système de caméra, au contraire, est très bien. Plus de caméras fixes dans un coin de la pièce, ici la caméra vous suit (enfin, tout est relatif, elle n’a que des mouvements prédéterminés) et c’est bien agréable.
Autre originalité du soft, l’introduction d’un système de magie. Vous trouverez au fur et à mesure de votre progression, des runes qui, assemblées correctement, vous donneront des pouvoirs spéciaux (régénération de la santé physique ou mentale, révélation de ce qui est invisible, etc…). C’est assez amusant même s’il devient parfois difficile de trouver la bonne magie au bon moment…
Il y a de cela plusieurs millénaires, avant même que l’humanité ne naisse, vivaient sur notre planète les Anciens. Sans qu’on sache vraiment pourquoi, ils ont disparu ou plutôt ils se sont « endormis ». Depuis maintenant 2000 ans, leur réveil est annoncé et quelques élus, tout au long de ces deux millénaires, ont été désignés pour combattre leur retour. Chaque élu trouvera sur sa route le Livre des Ténèbres Eternels et revivra l’histoire de tous ses précédents possesseurs. Ce livre est peut-être le dernier espoir de l’humanité dans le combat contre les Anciens. Ces derniers infiltrent progressivement les sociétés humaines et sèment mort et corruption partout. Ils sont liés à la plupart des grands évènements historiques de l’ère moderne. Leur seul but est l’éradication de l’humanité…
Il m’a fallu environ 14 heures pour finir le jeu. Sachant que la durée moyenne d’un survival-horror est de 7-8 heures habituellement, c’est plutôt pas mal. Mais il y a quand même pas mal d’aller-retour (moins que dans RE, je vous rassure) et quelques temps morts dans les différents chapitres du Livre des Ténèbres Eternels. Dommage…
Le concept d’un jeu qui serait plus un thriller psychologique qu’un survival-horror me semblait particulièrement étrange au départ mais au final, le jeu est une véritable réussite de ce point de vue-là ! Par contre la réalisation laisse à désirer et le GameCube est vraiment sous-exploité… Eternal Darkness s’en tire avec les honneurs et personnellement j’attends avec impatience une éventuelle suite.
Un scénario béton !
L’immersion totale dans le jeu grâce à l’introduction d’un compteur de santé mentale
L’ambiance particulièrement glauque de certains niveaux
Une réalisation qui laisse à désirer
Un système de combat peu adapté au style du jeu
Par Mortal
Le 21 février 2002 | Catégories : Analyses
Je le couperai au montage…Voir les articles de Mortal
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