C'est une tête brûlée, lui, un déglingo, le genre de mec qui enlève les clés USB sans les éjecter…
- Mortal dépeignant Holaf, plein de fougue.
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Eternal Darkness : Sanity’s Requiem (NGC)
Analyse de Eternal Darkness : Sanity’s Requiem
En préparation depuis plus de quatre ans, Eternal Darkness, prévu à l’origine sur N64, a bien failli ne jamais voir le jour. Sans cesse repoussée et remaniée, on ne doit sa sortie qu’au bon vouloir de Nintendo qui a poussé Silicon Knights a travailler d’arrache-pied sur ce titre.
La communauté de joueurs est restée longtemps sceptique devant Eternal Darkness, moi le premier. En effet les différents screenshots et autres vidéos n’avaient rien pour convaincre : environnement vide et animation déplorable étaient alors les maître mots. Même lors du dernier E3 j’avais encore des doutes, mais je crois avoir compris la politique de Nintendo dans ce domaine. Plutôt que de montrer de superbes vidéos, Nintendo laisse seulement apercevoir un petit brin de gameplay qui n’est en rien révélateur du contenu du jeu et qui est même susceptible de décevoir. De cette façon, le jour où la copie finale est disponible, les joueurs découvrent enfin le vrai potentiel d’un titre dont ils croyaient connaître les tenants et les aboutissants. Il est vrai que les autres éditeurs/constructeurs appliquent plutôt la politique inverse : des previews superbes pour, finalement, proposer un jeu lamentable.
Donc le voilà maintenant disponible, ce tant controversé Eternal Darkness. Un jeu répertorié "mature" chez Nintendo, c’est assez rare pour que l’on y porte un intérêt particulier (le dernier en date étant Conker’s Bad Fur Day). Dès l’allumage de la console, le ton est donné : une phrase d’Edgar Allan Poe ouvre le jeu puis un crâne rougissant laisse la place au logo Nintendo tandis qu’une voix d’outre-tombe scande ce dernier. S’en vient ensuite une cinématique des plus confuses mais glauque à souhait. Pas de problème pour l’ambiance on sait tout de suite que l’on est loin d’un certain "Mushroom Kingdom". Le jeu commence par une cinématique qui vous apprend la mort de votre grand-père dans des conditions mystérieuses. Vous êtes bien décidés à en savoir plus que la police qui, elle, piétine plus qu’autre chose. Vous voilà donc en train de mener l’enquête dans la demeure du défunt grand-père. Vos recherches vont vous amener à trouver un manuscrit particulier : le ‘tome of Eternal Darkness’, qui fait étrangement penser au fameux Necronomicon : le livre des morts. Immédiatement vous vous plongez dans le livre et là vous allez vivre 2000 ans d’histoire et surtout 20 siècles de combat contre les ténèbres. C’est donc pas moins de vingt chapitres incarnés par autant de personnages différents qu’il va vous falloir parcourir. Au fait "vous" ce n’est autre qu’Alexandra Roivas…
Eternal Darkness est superbe ! Tout est en 3D temps réel et le moteur du jeu est bien véloce. La caméra se déplace sans accrocs et vous suit dans vos moindres déplacements. Bien que l’on ne puisse pas la contrôler, elle propose en général la vue la plus jouable, voire la plus angoissante…
Les textures sont particulièrement réussies et le rendu des différents matériaux est surprenant tant le réalisme y est présent. L’éclairage, qui joue une part importante dans ce jeu d’ambiance, est vraiment une réussite. Il va de soi qu’il est en temps réel et que la moindre bougie ou le plus petit rayon de lune illumine la pièce de façon incroyable.
Les différents personnages jouables ont été modélisés à merveille. Ils ont tous une corpulence et une taille différente ; leur habit varie lui aussi en fonction des périodes traversées.
Même si nous ne sommes pas devant le plus beau jeu du GameCube, il va de soi que nous sommes devant le plus abouti techniquement. Un nombre impressionnant d’effets spéciaux (pour la plupart jamais exploités dans un jeu vidéo) sont présents.
Pourvu que vous soyez équipés d’un ‘home cinéma’, Eternal Darkness vous fera vibrer dans le sens physique du terme ! En effet le jeu bénéficie du son Dolby ProLogic II. Autant vous dire que dès les premières minutes de jeu vos voisins vont se demander ce qu’il se passe chez vous…
Outre une musique d’ambiance qui ferait passer les musiques de certains ‘survival horror’ pour des berceuses, Eternal Darkness possède un son 3D terrifiant. Chaque son émis par un objet (horloge, flambeau…) est vraiment localisé dans l’espace. Parfois la musique correspond à la période que vous visitez.
Les effets sonores sont superbes et nombreux. Tout y est, de la respiration de votre personnage au tonnerre qui gronde sans oublier le tic tac hypnotique et lancinant de l’horloge…
Jamais un jeu n’aura bénéficié d’un soin aussi particulier apporté au son (musiques et effets sonores).
Ne comptez pas sur moi pour vous révéler la plupart des subtilités de ‘gameplay’ dont regorge Eternal Darkness.
Ce titre n’est pas un ‘survival horror’ de plus donc pas de comparaison possible avec les titres qui existent déjà sur le marché. Eternal Darkness arrive à mélanger, avec grâce, tout un tas de styles différents : le ‘survival horror’, l’aventure, l’action, la recherche et surtout le soupçon de littérature dans le jeu vidéo. En effet, outre le fait que l’aventure se déroule comme dans un livre, les références littéraires sont nombreuses. Amateurs de Poe et autre Lovecraft, vous allez être ravis !
Le point fort vient des combats avec un système de cible inventif. Le bouton R sert à pointer sur un ennemi et des lors le pad analogique sert à viser différentes partie du corps (tête, tronc, bras…). Les armes varient selon les périodes, elles vont du sabre au fusil à pompe en passant par l’arbalète. Il y a donc des armes de corps à corps et des armes de jet ; à vous de faire le bon choix…
La magie est aussi au rendez-vous et elle n’est pas loin de révolutionner le genre ! Le système à tout pour être novateur : grâce à des ‘runes’, vous allez pouvoir créer vos propres pouvoirs magiques. Les magies peuvent être destructrices ou salvatrices ; à vous d’essayer le maximum de combinaisons. Vous pouvez aussi trouver des fiches de pouvoir magique mais n’attendez pas de les trouver et laissez plutôt courir votre imagination…
Sachez d’ailleurs qu’Eternal Darkness va vous rendre fou ! En effet une jauge de folie accompagne chaque personnage. Cette dernière descend chaque fois que le héros que vous incarnez se trouve dans des situations angoissantes (rencontre avec des monstres, vision d’horreur…) Plus la jauge descend, plus votre personnage aura des hallucinations. Si au début, seuls les effets de caméra perturbants viennent gêner votre progression, il se peut que par la suite vous halluciniez vraiment. J’en veux pour exemple : écran qui s’éteint, volume qui se coupe, pad qui se débranche, message d’erreur du Cube…
Les effets de folie sont nombreux et variés, croyez-moi — même après quinze heures de jeu — ils sont toujours aussi surprenants !
Pour finir, sachez que les commandes sont ultra-simples et vraiment bien pensées. Les différentes phases de jeu se passent sans accrocs grâce à ce ‘gameplay’ à toute épreuve.
Vous l’aurez compris : Eternal Darkness est le jeu révolutionnaire du GameCube. Système de jeu, scénario, originalité… Un jeu qui a tout pour plaire et qui relève le paris de vous faire frissonner, sursauter, angoisser. Pari réussi ! Eternal Darkness est un jeu dont vous allez entendre beaucoup parler sous peu. Nintendo nous prouve, une fois de plus, son savoir-faire et surtout sa capacité à encourager les développeurs prêt à investir sur Cube. Une politique qui devrait convaincre un maximum d’éditeurs.
Amis européens, courage, le jeu est prévu pour la fin de l’année sur notre Vieux Continent.
Par Waru
Le 2 juillet 2002 | Catégories : Analyses
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