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Jet Force Gemini (N64)

Analyse de Jet Force Gemini

Je ne vais y aller par quatre chemins : Jet Force Gemini est bien le messie tant attendu du shoot 3D sur consoles. Plus que ça, grâce à un système de jeu bien pensé, à une réalisation soignée et à une durée de vie excellente, la dernière production des équipes de Rare parvient à se hisser dans le top 5 des jeux Nintendo 64. Et vu le nombre de chef d’œuvres sur cette console (de chef d’œuvres, pas de jeux), c’est un résultat extraordinaire. Surtout si on tient compte du fait que ce genre est quelque peu tombé en désuétude depuis un certain temps déjà !

Graphismes

Je l’avais déjà dit dans mes premières impressions, la réalisation de ce jeu est tout simplement grandiose. Les graphismes, tout d’abord, sont détaillés comme jamais, avec des textures nettes et précises. Les architectures des différents lieux sont affolantes de complexité, et les polygones ne montrent quasiment jamais le bout de leur nez ! C’est de la Nintendo 64 dans toute sa splendeur. Mais ce n’est pas le plus impressionnant… Rareware a utilisé d’une manière parfaite les capacités de la console, afin de nous donner un jeu doté de particularités techniques encore jamais vues sur Nintendo 64…

Les effets de réverbération sur la planète de Mizar sont tout simplement aberrant de réalisme (paradoxal, vous ne trouvez pas ?), et sont aussi les plus beaux qu’il m’ait été donné de voir depuis un certain Yoshi’s Story (qui était en 2D, donc l’effet était plus facile à mettre en oeuvre !). Enfin, et ce n’est pas la moindre des qualités de ce soft, Jet Force Gemini a un style graphique qui lui est propre, contrairement à Donkey Kong 64 (très proche de Banjo&Kazooie), par exemple.

Le jeu utilise son propre moteur de jeu, et les différents effets graphiques, comme la gestion des éclairages, sont vraiment uniques… Et encore, ce n’est rien comparé à certains paysages, grandiose au point de devenir une référence pour tous les prochains jeux Nintendo 64, même pour Donkey Kong 64, oui monsieur ! Parmi ces paysages, nous citerons bien entendu les falaises de Rith Essa, l’extraordinaire Passage, ou encore mon préféré, les Ruines Aquatiques… Pour vous achever, sachez que les séquences cinématiques du jeu sont en 3D temps réel, mais d’une qualité encore jamais vue, que ce soit sur 32 ou 64 bits : les textures apposées sur les vaisseaux sont dignes d’une Dreamcast !

Les personnages sont très réussis, eux aussi (yeah, ça rime !). Vela, Juno et Lupus (la bonne, la brute et le caniche) sont, primo, plutôt réussis niveau design, avec un côté manga ma foi pas désagréable, et, secundo, modélisés avec talent, si ce ne sont leurs mains, un peu carrées malgré tout… Les corps sont donc entièrement polygonaux, et de la même façon que pour les décors, aucune des tares de la 3D temps réel n’est ici visible : aux oubliettes les enchevêtrement de polygones, à la poêle les membres mal raccordés entre eux. Ah oui, must du must, les faciès de vos personnages sont modélisés avec un soucis du détail propre à Rareware. Du grand art, je vous dis… Mais ce n’est pas tout : sur les planètes "froides", de l buée sort de la bouche des personnages, amis ou ennemis ! C’est vraiment du bon boulot…

Les ennemis, si ils sont un peu moins bien modélisés (on voit les polygones, malheureusement), sont finalement plutôt sympa à regarder, surtout si on tient compte de leur animation, excellente : c’est du délire que de voir exploser les corps en milles morceaux, ou encore de jeter un dernier regard sur la pauvre fourmi agonisante… Fourmi ? Ah oui, j’ai oublié de le préciser : un peu à la manière de Starship Troopers (film culte s’il en est), vos ennemis ne sont pas de bêtes aliens à la X-Files, avec tête ovale et corps tout petit…

Vous combattez des "Drones", soldats appartenant au terrible Mizar-le-pas-beau. Ces soldats ont pour la plupart une apparence d’insectoïde, le plus souvent des fourmis (bleues, vertes, rouges, jaunes : il y a du choix !), et surout, ils sont dotés d’une intelligence artificielle jusque là impensable sur consoles : leurs réactions sont tout simplement réalistes, ils se cachent, se protègent… C’est un massacre technique tellement leur comportement paraît réel ! Des "Drones Vaisseaux" sont eux aussi de la partie, mais cette fois, c’est plus classique : ce ne sont que de bêtes (et efficaces) ennemis volants ayant la forme de mini-vaisseaux. J’ai noté tout de même la présence de drones volants ressemblant à des méduses. Bizarre.

L’animation des différents personnages est tout à fait digne des jeux de qualité. Les mouvements sont parfaitement décomposés, et totalement plausibles. Par exemple, lorsque Vela rampe, elle le fait à la manière d’une aventurière, c’est à dire non pas à genoux (n’est pas miss Lara Croft ? Hummm…) mais bien allongée sur le ventre, en se poussant avec les pieds et les bras. Si travail de Motion Capture il y a eu, c’est vraiment maîtrisé ! Petit plus, les personnages ont tous des mimiques assez amusantes… L’animation globale du soft est globalement sans défaut, et je dois dire que je m’attendais à pire compte tenu des critiques à ce sujet… Et puis non, le jeu est fluide, rapide, et les quelques ralentissements constatés n’affectent en rien la jouabilité, ce qui est tout de même bien agréable, surtout lorsque on est en plein cœur de l’action !

Audio

Mon dieu que c’est beau ! Autant vous le dire tout de suite, jamais les musiques d’un jeu Nintendo 64 ne m’avaient autant emballé que celles de Jet Force Gemini, sauf peut être celles de Shadowman… Et encore, la qualité sonore de Jet Force Gemini est inédite (j’attends avec impatience d’entendre celles de Donkey Kong 64). Les airs sont souvent des simili-reprises de thèmes de science-fiction majeurs. C’est toujours agréable de deviner la mélodie de Star Wars, "déguisée" pour l’occasion, mais qui garde son aspect génial, et surtout définitivement space-opera. Car c’est là qu’intervient le point fort de l’ambiance musicale : on se croirait réellement dans un film épique du type Star Wars, ou Starship Troopers. Et ce sont d’excellentes références ! Le rythme, parfois lent, parfois emballé, ne cesse de surprendre le joueur.

Et le paroxysme du bonheur est atteint lorsque (sur Eschebone, il me semble) la musique se transforme en une chanson de vocaux (genre chorale Russe) ! Oui, un peu comme dans la musique de L’Episode One. Là, je peux vous dire que l’on se trouve vraiment dans l’action, avec de brusques accélérations de la chorale, un peu de calme… Puis le brusque de nouveau ! Les musiciens de Rareware sont à l’image de ses programmeurs : de vrais génies, créatifs et immensément doués. J’ai beau cherché, ce n’est pas la musique qui risque de faire tomber ce jeu de son piédestal, bien au contraire. Dîtes, monsieur Rareware, c’est pour quand les musiques de Jet Force Gemini sur CD ?

Et les bruitages, mes amis, les bruitages ! Moi qui croyait qu’aucun jeu ne pourrait faire mieux que Turok II de ce côté là, je me suis bien trompé… Jet Force Gemini est un exemple d’échantillonnage sonore. C’est simple, on se trouve devant la Guerre des Etoiles, sabre laser en moins (quel dommage !). Les différentes sonorités provoquées par les armes sont tout ce qu’il y a de plus futuristes, et leur qualité n’a d’égal que leur grand nombre. Magnifique… Vous voyez, ce n’est qu’un exemple, mais pour une fois, le bruit du lance roquette est bien restitué, et c’est dans Jet Force Gemini que ça se passe… Raahhh ! Rien que d’y penser (ndmickeymouse : ça fait rêver). Et dire que la qualité sonore de Perfect Dark risque d’être encore mieux. Je n’en peux plus d’attendre, il me le faut…

Maniabilité

Un titre ne devient chef d’œuvre que si son gameplay est d’un niveau au moins égal à sa réalisation. Jet Force Gemini est un chef d’œuvre. Donc Jet Force Gemini est un bijou de jouabilité et un modèle d’intérêt… C’est ce qu’on appelle le théorème vidéoludique, ou plutôt la réciproque de ce théorème. Mais commençons par le commencement…

La trame scénaristique de Jet Force Gemini n’est pas des plus compliquées : vous incarnez au départ Juno, jeune homme appartenant à la Jet Force, organisme universel de la défense des droits interplanétaires.Alors qu’ils sont coincés dans leur vaisseau en panne, Juno et sa team (comprenez Vela et Lupus) se voit confrontés à deux gros problèmes…Le premier, c’est bien sûr l’invasion de Goldwood, la planète des Nounouss (petit êtres pacifiques ressemblant à des Ewoks), par le terrible Mizar-le-dégueu. C’est un boulot pour la Jet Force que de régler ce conflit…

Le second problème se trouve être un chouilla plus "chaud". Votre Space Ship est en train de se faire "infecter" par les Drones de Mizar, et il vous faut fuir au plus vite. Tout cela se passe durant une cinématique d’intro du plus bel effet… Après quelques rebondissements, vous commencez, enfin, à jouer. Et là, plus rien, c’est la claque, le coma aphrodisiaque. Ce jeu serait il parfait ? Peut être pas, mais on ne peut pas lui reprocher d’être injouable, car si les sauts peuvent (au début seulement) poser problème, le reste est tellement bien fichu que l’on se prend à faire un peu n’importe quoi, histoire de voir ce que Juno est capable de réaliser.

Une sensation de liberté envahit le joueur, d’autant plus que, je ne l’avait pas encore dit, le jeu est dénué de clipping, et le brouillard est inexistant. Zelda, vous avez dit Zelda ? Oui, on peut dire cela : on ressent, en jouant à Jet Force Gemini, un peu les même choses qu’en jouant à zelda. Et ce n’est pas rien…

De nombreuses aventures vous attendent, et le fait de pouvoir incarner 3 personnages ne fait que rallonger encore l’intérêt du jeu, déjà fantastique. Des tas de mini-quêtes s’offrent à vous : courses de voitures futuristes, jeux d’arcade, sauvetage de Vela, de Floyd (l’équivalent de Navi), la recherche des totems à bonus, la collecte des têtes d’ennemis ou encore la découverte des 12 pièces du vaisseau des Nounouss…

En fait, pour être honnête avec vous, il y a juste un petit problème, un truc, pas grand chose, mais qui empêche ce jeu d’atteindre la note fatidique de 10/10 : il faut trouver TOUS les nounouss pour finir le jeu, c’est à dire refaire tous les niveaux de fond en comble, pour sauver ces petites bestioles d’une mort certaine. Et c’est d’autant plus difficile qu’il est fréquent qu’une de vos balles perdues tue le dernier Nounouss manquant, et pas de seconde chance : vous refaites tout le niveau… Dommage, car pour le reste, c’est du tout bon ! Même le mode multi est excellent, sans toutefois atteindre les maîtres incontestés du genre : Goldeneye et F-Zero X…

En bref…

Si vous voulez passer un bon moment, disons pendant une bonne quarantaine d’heures, Jet Force Gemini est le jeu qu’il vous faut. Grâce à une réalisation technique et sonore incroyable, au dessus de tous standards existants sur Nintendo 64, cette formidable épopée concurrence son propre géniteur, et sa vedette principale Donkey Kong 64. De défauts, Jet Force Gemini n’en a qu’un nombre extrêmement restreint, et si ce n’est Zelda : ocarina of time, peu de jeux ont le mérite de m’avoir tant intéressé que Jet Force Gemini. Un grand jeu, vraiment, qu’il faut au moins essayer pour se rendre compte du boulot accompli par les génies de Twicross. On attend plus qu’une suite… Sur Dolphin ?

Les plus

Les moins

La note

9/10


Par Axel_Lebrun
Le 6 décembre 1999 | Catégories : Analyses

Mamma mia !! OMG ! Cet enfoiré de Axel_Lebrun n'a même pas rempli son profil ! Il sera sévèrement puni avec du goudron, des plumes et un coup de Joy-Con (qui drift) dans le ***censuré*** !

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