La boucle de gameplay est simple et cool. Vais faire un test COVID pour clarifier cette perte de goût
- mecton qui lance Sonic Frontiers
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Jet Force Gemini (N64)
Analyse de Jet Force Gemini
C’est à la même équipe que celle qui a amené à la réalité le rêve de Chris Stamper (Blast Corps) et sauvé la période des fêtes de Nintendo en 1998 (Diddy Kong Racing) de réaliser une franchise nouvelle suivant le concept de jeu de tir “shoot-em-up” en trois dimensions avec une vue de troisième personne (donc derrière le joueur). Est-ce qu’une fois de plus, la compagnie de Royaume-Uni a su pousser le genre à une plus haute qualité de réalisation?
Jet Force Gemini se déroule dans un univers futuriste, dans une galaxie loin, loin d’ici… Parlant de galaxies, le jeu emprunte une bonne quantité de clichés à travers tout le jeu. L’histoire emprunte à Star Wars, Star Trek, Space Odyssey, tous les films de science-fiction y passent. D’un côté, c’est une bonne chose: les stéréotypes aident à faire comprendre à quel type nous avons affaire. D’une autre côté, on repassera pour l’imagination.
L’histoire tourne autour de l’odyssée de Juno, sa soeur Vela et leur chien, amélioré grâce à la cybernétique, Lupus versus l’oppresseur des environs, Mizar. Son générateur d’insectes, la plupart prenant l’apparence de fourmis bleus (avec quelque variations) a envahi les planètes des environs, prenant la race des Nounouss (Tribals) en otage. Les aides abondent, allant de l’ambassadeur expliquant nombreux objectifs au début jusqu’au Roi Jeff.
L’interface (c-à-d les menus et la navigation) et réalisée de façon très ingénieuse, et surtout fortement agréable pour les yeux. Le menu principal présente le personnage principal dans un tube et huit palettes amènent aux menus. L’art est futuriste, et comme à l’habitude RARE a parcouru le kilomètre supplémentaire pour donner un jeu de haute qualité; par exemple, l’écran de personnage est à l’intérieur du vaisseau, les trois personnages marchant sur des tapis roulants, un moniteur filmant la scène. Le tout en trois dimensions. Impressionnant!
Dur à croire que tout le jeu utilise uniquement la puissance de la Nintendo64 sans l’ajout de l’expansion de mémoire. En effet, RARE a réalisé pour nous un bonbon visuel. Chaque environnement a un style graphique très différent. Goldwood, par exemple, est une forêt très dense parsemée de hutte et de quelques crevasses. Le niveau suivant, S.S. Anubis, est un vaisseau spatial à l’allure métallique et futuriste.
À travers tout le jeu, cette attention au détail persiste. Rith Essa est l’un des paysages les plus fabuleux: des falaises violacées, un arrière-plan aux dégradés allant du jaune au orangé en passant par du violet. Tawfret présente une atmosphère très palpable, avec son ciel nuageux, la pluie tombant dans le sombre marais pendant que des ennemis vous poursuivent. Finalement, l’un des derniers niveaux, le Palais de Mizar, pousse la N64 à réaliser des effets que l’on croyait impossible: il existe dans le niveau des planchers complètement vitrés qui reflètent l’environnement, les personnages, tout, c’est du vrai!
Parlant d’effets, RARE a aussi inclus toute une panoplie d’effets spéciaux. Dans les niveaux extérieurs, les éclats de lumière des astres lumineux sont très réalistes, perdant de leur intensité selon la distance ou si une structure les cache. Les effets déclenchés par les armes, tels les ronds lumineux de la Gicleuse Plasma, ou encore la fumée en spirale du Lance-Croquettes, sont simplement fabuleux.
Contrairement au logiciel précédent de RARE, Banjo-Kazooie, Jet Force Gemini présente toute une panoplie d’effets de lumières. Toutes les sources lumineuses influencent l’environnement. Par exemple, le faisceau de la Gicleuse Plasma pourrait vous servir de lampe de poche grâce à la lumière générée. Les effets de lumières affectent aussi les personnages, et contrairement à Zelda: Ocarina of Time, les ombres des personnages sont complètes (et très réussies!).
Le moteur graphique du jeu permet un affichage très généreux de polygones, qui se traduit par des personnages principaux aux contours très arrondis, une modélisation quasi parfaite. On ne peut pas en dire autant des Tribals, avec leur tête ridiculeusement carrée. Les insectes sont pour la plupart très bien réalisés, les boss sont simplement un délice à observer.
Les textures sont habituellement de la trempe de Banjo-Kazooie, sauf dans quelques occasions où elles sont trop étirées et prennent une apparence floue. Le sang est abondant dans le jeu et gicle dans tous les sens, et vous n’avez aucun moyen de l’enlever. Pas de panique, il s’agit d’une représentation humoristique et vous ne risquerez pas de vous évanouir.
L’animation des personnages est généralement agréable, mais la marche semble trop rapide et la course ressemble à du jogging. Dans les séquences animées, cet effet est plus flagrant et enlève à la crédibilité des mouvements. Heureusement, la quantité de mouvements et l’originalité de quelques-uns (attendez de voir le générique!) compense. Aussi, RARE a opté pour la touche réaliste et le personnage fait un ou deux pas de plus même lorsqu’on relâche le joystick, ce qui peut devenir désagréable.
Parlant d’animation, les séquences animées du jeu sont excellentes, bien que parfois beaucoup trop répétitives. Lorsqu’on voit pour la dixième fois le débarquement d’un vaisseau dans la prochaine planète et que le scénario est le même, c’est franchement fatiguant! Et vous devrez vous habituer, car vous ne pouvez pas les passer; vous ne pouvez que les observer.
Finalement, notez bien que les problèmes de ralentissement mentionnés dans plusieurs analyses ne sont pas aussi dramatiques que ça. Le jeu tourne de manière fluide durant la majorité des situations, les quelques saccades sont compréhensibles, puisqu’elles entrent en jeu lorsqu’une trentaine d’ennemis vous engagent!
Du côté de la musique, j’ai franchement été surpris. Sauf le rythme monotone de Goldwood, la trame sonore est vraiment prenante. Utilisant une bonne quantité d’instruments, elle est tantôt rythmée, tantôt dramatique. Elle se glisse parfaitement au look sérieux des environnements, et redouble l’ambiance. D’autres perles, moins musicales, fixent une atmosphère plus oppressante. Dans Goldwood ou la Station Spatiale abandonnée, l’adrénaline monte…
Les effets sonores sont de la même qualité. Les grognements des monstres sont faciles à discerner, les exclamations des personnages sont amusantes sans être dérangeantes. Le son le plus surprenant, c’est sûrement celui des projectiles qui vous sifflent aux oreilles! Jet Force Gemini porte fièrement la marque Dolby Surrond Sound; si vous possédez ce système, vous pourrez profiter d’une expérience audio qui, selon les dires, est d’une haute excellence.
Parallèlement, aucun extrait vocal n’est utilisé dans le jeu sauf pour l’explication des objectifs de base au début de la mission de Goldwood lors de votre première intrusion. Cette voix est très bien exécutée et compréhensible, mais aucune autre n’est utilisée dans les dialogues des séquences animés. C’est dommage, mais en même temps on évite d’avoir des répliques merdiques comme dans Star Fox 64.
Premièrement, l’objectif principal de Jet Force Gemini est d’explorer le niveau dans tous les coins pour éliminer tous les insectes peuplant la planète, puis, une fois les objectifs atteints, retrouver son vaisseau spatial pour aller à la prochaine planète, vous rapprochant ainsi du palais de Mizar, le monument érigé à l’ego insatiable du tyran.
Un des objectifs principaux du jeu (particulièrement après la première moitié du jeu) est de sauver les Nounouss, otages de Mizar. Ceux-ci agissent comme les Jinjos de Banjo-Kazooie, à la différence qu’ils sont vulnérables. Faites attention, une balle perdue pourrait les atteindre! La plupart des Nounouss sont faciles à retrouver avec un peu d’exploration, mais certaines occasions vous forceront à recommencer le niveau au complet pour retrouver le personnage suicidaire.
En effet, vous devez recommencer les niveaux si vous voulez retrouver tous les Tribals. Vous avez un essai, et vous ne devez pas le rater. Ce qui peut être particulièrement frustrant. Un autre objectif principal est d’anéantir tous les ennemis, objectif qui peut être fort amusant tout en vous posant tout un défi. Les fourmis sont intelligentes, et vont se cacher, chercher du renfort, viser avec brio, utiliser des boucliers pour se protéger. L’intelligence artificielle est phénoménale.
Un autre aspect consiste à retrouver divers articles, allant des clés aux armes aux morceaux de vaisseau spatial. Souvent, une habileté unique à un personnage est exploitée, vous forçant à revenir plusieurs fois dans le même niveau avec des personnages différents. Même si cette pratique augmente la durée de vie, elle peut devenir ennuyante, très ennuyante. Parce que la quantité d’objet à retrouver est grande, cet ennui peut rapidement se propager par un objet difficile à retrouver.
Heureusement, d’autres objectifs ponctuent le rythme du jeu. Les affrontements de boss, bien que vous limitant à des déplacements latéraux, sont une véritable partie de plaisir. Et ils sont très difficiles à vaincre, vous forçant souvent à recommencer une dizaine de fois. Une dizaine de mini-jeux est parsemée à travers l’aventure. Vous aurez des missions de vol en première personne (vue du personnage) où vous incarnez Floyd, deux arcades avec des jeux rétro mais très accrochant et même une course en trois dimensions mélangeant Diddy Kong Racing et F-Zero X! L’ajout de ces volets est très fortement apprécié, et enlève à la monotonie. En tout, vous aurez environ droit à une trentaine d’heure de jeu pour compléter réellement le jeu de fond en comble.
Autre aspect enlevant la monotonie, c’est la touche d’humour de RARE. Vous aurez droit à des répliques à double sens, des situations où les insectes sont les otages (des bains de sang vert!) et même une discothèque!
La configuration de contrôle est assez élaborée. La plupart des boutons servent à une configuration. La courbe d’apprentissage est plutôt longue, mais le système est efficace. En fait, Jet Force Gemini a deux systèmes en un. Un, derrière le personnage, similaire à Tomb Raider ou encore les jeux de plate-forme traditionnel, l’autre étant le mode viseur (un peu l’équivalent du Z Targeting dans Zelda). Dans ce mode, votre personnage devient transparent et le stick vous permet de vous concentrer sur le viseur, pendant que les boutons C servent à déplacer le personnage. Vos actions sont plus limitées dans ce mode mais en échange votre précision pour le tir est plus tolérable.
Parlant du viseur, je tiens à souligner sont excellente réalisation. Des tonnes d’indices visuels aident à viser comme un pro. Que ce soit le curseur qui change de grandeur, de couleur, ou une colonne de chiffres ayant du sens (ce n’est pas qu’un chiffre aléatoire, il indique en fait la distance du viseur jusqu’à une surface solide ou l’intensité du zoom, par exemple). Bravo à RARE pour ce concept ingénieux.
La caméra ne peut pas être ajustée dans ce jeu. Comme elle reste la plupart du temps derrière votre personnage, certains passages plus étroits peuvent être plus difficiles à négocier, ou si vous devez vous retourner rapidement pour faire face à un ennemi vous aurez encore une fois de la difficulté à vous orienter. Heureusement, ce problème est mineur et n’affecte pas vraiment le pointage puisqu’on s’habitue rapidement.
Le mode coopératif présente un nouveau concept, où le second joueur est dépendant mais d’une grande aide; Floyd est mis à contribution. Il est invincible et possède une infinité de munitions, et même si l’ajout d’un second curseur le rend difficile à suivre, le mode coopératif amène toujours beaucoup de plaisir et peut devenir indispensable.
On ne peut pas en dire autant du mode multi-joueurs… La vue semble être étroite dans le “Deathmatch”, il est difficile de s’orienter. Les armes perdent de leur saveur. Les arènes sont petites. Les modes de courses gardent peu leur intérêt. Le tir de mannequins de métal devient ennuyant rapidement, car les cibles ne changent jamais de place. Restez à un joueur ou en coopératif.
Une autre réussite chez RARE, a amener le concept à un plus haut taux de qualité, avec seulement quelques défauts négligeables.
Jet Force Gemini présente une histoire classique. Les graphiques sont superbes, ponctués de quelques ralentissements. La trame sonore est magnifique, elle rend l’atmosphère très solide. Effets sonores de haute qualité. Objectifs principaux parfois ennuyants. Boss spectaculaires. Les mini-jeux ajoutent beaucoup à l’intérêt. Le système de viseur est ingénieux, le contrôle est difficile à apprendre mais très efficace. La touche d’humour RARE. Une trentaine d’heures de jeu. Mode coopératif amusant. Mode multi-joueurs négligeable. Un chef-d’oeuvre! Très recommandé.
Par Mathieu_Menard
Le 24 novembre 1999 | Catégories : Analyses
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