C'est une tête brûlée, lui, un déglingo, le genre de mec qui enlève les clés USB sans les éjecter…
- Mortal dépeignant Holaf, plein de fougue.
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Little Nightmares: Complete Edition (Switch)
Little Nightmares est un jeu de plate-formes 3D (ou presque : la caméra vous suit comme dans un side-scroller mais vous pouvez quand même aller dans la profondeur) tendance puzzle avec quelques éléments d’infiltration. C’est déjà en soi un mélange suffisamment curieux pour attirer l’attention… Mais ce qui scotche vraiment le joueur, c’est surtout sa direction artistique absolument hors du commun.
Vous incarnez Six, une petite « créature » (bien difficile à définir) dans un imperméable jaune masquant son visage et l’essentiel de son corps humanoïde, qui doit se balader dans des décors visiblement pas du tout à son échelle. À travers ces pièces crades, mal-éclairées, tantôt suintantes, tantôt poussiéreuses, on se rend très vite compte que l’on n’est pas seul… D’autres créatures, beaucoup plus grandes, beaucoup plus effrayantes et beaucoup plus grotesques peuplent les lieux… et elles semblent avoir de l’appétit pour la chair fraîche !
Ce point de départ permet de construire un jeu bien singulier aussi bien visuellement qu’auditivement. On se croirait dans un très mauvais trip de Tim Burton ou dans la petite maison des horreurs. Les décors fourmillent de petits détails à la fois intrigants et repoussants : la cuisine est plus immonde que jamais et l’on n’a vraiment pas envie de savoir ce qui est en train de mijoter dans les marmites ; le restaurant est rempli de créatures difformes, visiblement prêtes à manger n’importe quoi et avec une notion de la propreté très relative… La musique est à la fois inquiétante et dissonante, prenant toujours le joueur par surprise… Quant aux bruitages… J’espère que vous aimez bien les portes qui grincent et les os qui craquent !
Pourtant Little Nightmares n’est pas pour autant un jeu d’horreur. Il produit une atmosphère qui est beaucoup plus oppressante et malsaine que véritablement horrifique. Il y a par exemple très peu de jump scares dans le jeu ou de séquences gores juste pour être gore. Tout repose plutôt sur une ambiance pesante, comme une sorte de cauchemar qui ne voudrait pas vous tuer de peur de vous réveiller…
Si les contrôles et la jouabilité ne cassent pas vraiment des briques (disons-le tout net, c’est très basique et la maniabilité est même parfois un peu approximative), ce n’est clairement pas cela qui est l’attrait principal du jeu. Quelques énigmes sortent un peu du lot, mais on coincera très rarement, la progression est on-ne-peut-plus limpide dans la plupart des cas. Pour les plus acharnés, quelques objectifs secondaires sont disponibles, obligeant à explorer un peu plus les décors ou à prendre des chemins détournés.
Comme c’est une édition complète, Namco-Bandaï a le bon goût de proposer l’ensemble des DLC du jeu, où l’on incarne un nouveau personnage, le Fugueur, en plus du jeu d’origine. C’est d’autant plus bienvenu que le jeu est extrêmement court, se bouclant en 4 petites heures pour la partie principale et à peine plus de 2 heures pour les-dits DLC.
Il est également dommage que le jeu ne se renouvelle finalement que peu durant cette campagne supplémentaire. Faire preuve d’autant d’imagination pour la partie artistique et finalement de si peu pour la partie gameplay, c’est quelque peu décevant…
En revanche, côté technique, il n’y vraiment pas grand-chose à reprocher au jeu mis à part peut-être ces temps de chargement un peu longuet, Unreal Engine 4 sur Switch oblige…
Little Nightmares est une expérience plaisante pour peu qu’on accroche suffisamment à son atmosphère, à son visuel et à son côté dégueux que n’aurait probablement pas renié un Jean-Pierre Jeunet. Maintenant, c’est une expérience de courte durée et à la rejouabilité limitée. Pas sûr que tout le monde y trouve son compte.
Par Mortal
Le 22 mai 2018 | Catégories : Analyses
Je le couperai au montage…Voir les articles de Mortal
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