C'est une tête brûlée, lui, un déglingo, le genre de mec qui enlève les clés USB sans les éjecter…
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Metroid Prime (NGC)
Analyse de Metroid Prime
Metroid Prime, quatrième épisode d’une série très appréciée des joueurs, avait, lors de sa présentation initiale, passionné les attroupements de journalistes, subjugués par tant de beauté et surtout par le retour de notre chère chasseuse de primes, Samus Aran.
Il faut dire aussi que l’absence de cette licence fut loin d’être de courte durée : en effet, il aura fallu attendre huit ans avant de pouvoir de nouveau jouer à cette série et ainsi revoir la première héroïne du jeu vidéo, que l’on pensait oublié depuis longtemps.
Le jeu est confié à une jeune équipe de développement, nommée Retro Studios et située au Texas, composée entre autres d’anciens d’ID Software (les inventeurs du FPS par l’intermédiaire du jeu Wolfenstein) et de Valve (Half-Life). Autant dire que les vétérans du First Person Shooter sont bien présents et comptent nous le faire comprendre : Metroid Prime sera un jeu de shoot en vue subjective, ou ne sera pas !
Dès l’annonce de Retro Studios concernant la vue à la première personne choisie pour le jeu, les questions sont tombées les unes après les autres au sujet de l’esprit de la saga qui menaçait d’être altéré, l’inquiétude de cette adoption étant bien présente chez les aficionados de la série. Que les adeptes dévoués et attentionnés se rassurent immédiatement, l’ambiance unique du titre reste l’un des grands points forts du jeu et garde tout ce qui avait fait son charme indémodable, irremplaçable, légendaire en conservant cet aspect science-fiction, amalgame entre le futuriste et le mystérieux. Pour que les joueurs ayant aimé Super Metroid sur Super Nintendo retrouvent rapidement leurs marques, des petites références ont été préservées, que ce soit musicalement ou sur d’autres apparences, légèrement moins décisives dans l’achat du jeu, mais qui ne méritent pas d’être délaissées pour autant.
Le deuxième choix de Retro Studios s’impose évidemment avec le premier : Metroid Prime se voit obligé de devenir un jeu tridimensionnel. La 3ème dimension, oui, mais pas à n’importe quel prix : là encore, cette décision effraie la plupart des joueurs. En effet, retranscrire les petites touches de plateformes et d’action, dominées par l’exploration, des anciens opus n’est pas une chose aisée, mais le récent développeur de Nintendo va faire face à ce nouveau problème, ce que nous verrons plus tard.
Le jeu se compose réellement de cinq mondes : la Surface de Tallon IV, les Ruines Chozo, la Caverne du Magmoor, les Monts de Phendrana et les Mines de Phazon. Un autre niveau, le Cratère d’Impact, ne représente pas vraiment un monde à part entière, vu sa faible étendue. Chacun de ces lieux recèle de nombreux secrets, qui jouent tous un rôle relativement important ou en tous cas qui apportent des précisions sur des affaires opaques.
Comme à l’accoutumée, les fameux Pirates de l’Espace prennent une place capitale puisque c’est à cause d’eux que Samus se voit obligée de recouvrer son équipement perdu et douze Artefacts Chozo, permettant de se rendre dans un lieu clé pour exterminer une créature étrange. Une véritable course-poursuite s’engage entre la chasseuse de primes et les fauteurs de troubles, apportant vitalité au scénario du titre et au jeu en lui-même.
Si Metroid Prime est un jeu en vue subjective, il ne se limite pas seulement à exploser tout ce qui bouge, bien que ce soit l’un de ses principes, mais propose également beaucoup de recherche et d’exploration, et un léger côté plateforme, formant une variété de style de jeu jamais vue auparavant.
Mais Retro Studios prend du retard et la colère se fait sentir chez Nintendo et les adeptes de Samus doutent d’une sortie de la séquelle 128 bits. Mais c’est finalement en Mars 2003 en Europe que Metroid Prime arrive, fort d’un score très élevé de prix et d’excellentes notes en tout genre : tout le monde s’accorde à dire que ce jeu est un pure merveille vidéo ludique. Qu’en est-il vraiment ? (NDThe_lascar : Mouarf, comme si il connaissait la réponse ultime ^_^… dsl…)
Le morceau musical audible peu avant l’arrivée du menu rappellera certainement quelques souvenirs nostalgiques aux fanatiques de la première heure : c’est tout à fait normal, puisqu’il s’agit du thème d’introduction du premier Metroid sur Nintendo, qui sera d’ailleurs réutilisée dans les autres opus ! Le développeur fait référence aux premiers épisodes de la série pour dévoiler en beauté son nouveau bijou.
Mais, le menu justement, parlons-en : Il se compose dans le fond de son écran d’une sorte de matière organique, la description de l’intérieur d’un Metroid, et correspond exactement à l’ambiance qu’un tel jeu se doit de véhiculer. La musique inquiétante soigneusement interprétée joue un rôle essentiel dans cette immersion rapide et efficace.
La présentation de l’aventure même débute et instaure l’esprit futuriste de la saga à merveille : on a l’impression de visionner un film tellement l’on se croirait au cinéma ! Toutefois, elle reste classique dans son déroulement, en affichant cependant une qualité graphique impressionnante, presque en images de synthèse. Et nous voilà instantanément plongés dans l’armure orange de la célèbre chasseuse de primes Samus Aran, pour un premier contact avec le jeu, à travers un tutorial immersif.
Il est également important de signaler que l’interface du titre a été spécifiquement étudiée pour ne pas rompre avec l’univers du jeu et paraît ainsi être intégré à la combinaison spatial de l’héroïne. (NDThe_lascar : voila qu’il nous parle de drogues maintenant!)
Les précédents opus étant formidables à ce niveau-là, exploitant dignement la plateforme qu’ils ont pu utiliser, ce récent épisode se devait de poursuivre une tradition présente depuis le début. Pari gagné pour le développeur, qui, pour un premier essai sur GameCube, conclut avec brio son arrivée en la matière. Jamais un jeu n’avait montré un tel degré de détails et une telle maîtrise de la console ! Et cela se voit dans chaque monde, chaque lieu, qui dispose d’une grande finesse et d’un soin des plus méticuleux. On peut même observer le niveau d’usures sur les murs, la vapeur émanant de certaines conduites et autres petites végétations qu’un autre créateur n’aurait même pas pris la peine de prendre en considération. Cependant, les textures en elles-mêmes ne représentent pas les meilleures vues sur la machine, mais lorsque que l’on joue pleinement au jeu, on ne porte pas attention à ce petit défaut, qui ne jure en aucun cas avec l’ensemble, restant discret.
Malgré le peu de nombre de mondes disponibles, tous les lieux possèdent un panel énorme de diversité, grâce à leur immensité prodigieuse et à leur complexité architecturale ahurissante, allant des Monts enneigés de Phendrana à la Caverne incandescente du Magmoor, en passant par les salles scientifiques dispersées dans plusieurs endroits. L’interactivité tient une place essentielle dans le cheminement de votre quête, et un appuiement marqué a été apporté sur cette possibilité de la part du développeur. De plus, le jeu s’octroie une fluidité exempte d’imperfections, qui offre des mouvements rapides et une action intense jamais brisée par un défaut de ce genre.
Metroid Prime détient un bestiaire important où l’on rencontre des ennemis, des moins étonnants jusqu’aux plus spectaculaires, profitant tous d’une modélisation pratiquement parfaite et d’une singularité propre à l’ambiance générale du titre.
La vue à la première personne permet d’intégrer maintes idées intéressantes et graphiquement surprenantes : Retro Studios pousse le concept de la vision interne à l’extrême, en nous propulsant directement à l’intérieur du costume de la chasseuse de primes ! Cela veut dire que l’on voit véritablement à travers les yeux de Samus, jusque dans son casque ! C’est aussi inattendu qu’inespéré, et le développeur Texan profite de cet effet de surprise pour apporter une multitude d’éléments graphiques impressionnants : par exemple, vous pourrez contempler la pluie se mourir sur votre visière ou observer les formes de votre casque ! Lorsque que l’on détruit un ennemi proche, son sang échoue sur vous et vous aveugle quelques temps ! Le mot « réalisme » prend soudain tout son sens !
Les bandes sonores absolument magistrales des anciens Metroid constituaient un apport obligatoire pour l’ambiance science-fiction générée depuis toujours par la série. Chaque monde se voyait offrir quelques mélodies, aussi marquantes les unes que les autres. Ainsi, l’on connaît des morceaux légendaires tirées des jeux mettant en scène Samus, tel Brinstar ou encore Zebes.
Kenji Yamamoto, compositeur de chaque thème de la saga depuis Super Metroid, renoue une nouvelle fois avec le succès, et de belle manière, puisqu’il nous apporte une trame musicale génialissime, principalement à tendances électroniques : l’esprit futuriste est ainsi décuplé et l’univers inquiétant et glauque du titre s’avère bien mieux élaboré encore que dans les précédents opus. Chaque niveau possède plusieurs thèmes propres, parfaitement appropriés à la situation : par exemple, on retrouve des musiques apaisantes, « aquatiques », lors des plongées sous-marines, rythmées lors des affrontements contre les monstres suprêmes ou composées par des percussions graves pour représenter les niveaux magmatiques. Certains thèmes réorchestrés rappelleront quelques souvenirs, venant directement des épisodes antérieurs. Ce grand soin apporté à l’aspect musical mérite bien des éloges, et fait de Metroid Prime un jeu des plus accomplis dans la catégorie.
Les nombreux bruitages du titre du studio Texan conviennent exactement à ce que l’on pourrait espérer de ce genre ludique : ils appartiennent à un style futuriste et sont donc totalement intégrés au jeu. Leur présence accentue énormément l’apparence générale produite par le jeu et le réalisme : lorsque Samus se déplace, il arrive que les bruits de pas résonnent dans les grandes pièces !
La maniabilité assez déroutante et complexe au premier abord s’avère au final bien plus appropriée que ne l’aurait été celle d’un FPS classique, mais demandera un léger temps d’adaptation. Retro Studios aurait peut-être pu travailler plus en profondeur ce point-ci, mais leur choix se pose tout de même comme étant l’un des meilleurs.
Pour voir votre jauge de vie, ou d’autres informations utiles, le développeur a savamment utilisé la visière du casque, en faisant comme si tout était inscrit dessus, grâce au niveau de technologie avancée de votre combinaison polyvalente.
De très vastes possibilités s’offrent à vous : Vous pouvez scanner de nombreux éléments grâce à votre combinaison, et certains resteront dans votre base de donnée, qui s’enrichi au fil du jeu et devient très complète et très instructive sur l’univers Metroid. On peut également sauter, tirer évidemment, faire des pas de côté, regarder un peu partout, changer de canon et encore d’autres actions qui font varier immensément le style de jeu. Au cours de votre progression, vous pourrez recouvrer de précieux items, comme la Boule Morphing, qui diversifient encore et encore les actes réalisables.
On retrouve aussi les bases des jeux de shoot à la première personne, avec les combats dynamiques où l’on doit constamment être en mouvement, et des phases importantes d’exploration, à la recherche d’une arme permettant de continuer son ascension par exemple. Il ne faut pas non plus omettre les quelques courts instants de plateformes, où l’on doit sauter de plaque en plaque pour atteindre les hauteurs. Metroid Prime fournit une variété unique en son genre dans le style de jeu subtil qu’il propose et devient très riche et très complet au fil de votre cheminement.
Au cours d’un voyage spatial à bord de son vaisseau, Samus reçoit un signal de détresse provenant d’une base orbitale étrange. La jeune femme décide d’y faire une investigation et elle se fait sauvagement attaquer, son costume perdant ainsi la plupart de ses éléments et par conséquent maintes fonctions. La chasseuse rentre rapidement dans son transport, juste avant que la base ne s’écrase sur la planète Tallon IV. Elle décide de se rendre sur ce système pour combattre les pirates et leurs expériences secrètes consistant à modifier génétiquement des créatures, à l’aide d’un poison puissant, le Phazon, une substance augmentant sensiblement la masse musculaire de tout être y étant exposé.
Ce scénario garde la complexité héritée de ses ancêtres, et poursuit l’histoire du premier Metroid sur Nintendo. Néanmoins, même si vous n’avez pas joué à cette précédente aventure de Samus, vous pourrez quand même vous adonner au jeu et en comprendre la trame scénaristique. Pour cela, il suffit d’être attentif, et logiquement, tout ira pour le mieux.
La mise en scène est digne des plus grands films de science-fiction et s’inspire d’ailleurs fortement de l’univers cinématographique en général, et particulièrement de la série Alien. Rien qu’à la première mission, l’on reconnaît bien ce style d’ambiance glauque et angoissante en trouvant des cadavres de pirates lacérés au niveau de l’abdomen, et autres éléments funestes. L’ensemble est si prenant que l’on reste les yeux immobilisés devant l’écran, sursautant au moindre bruit anodin.
Metroid Prime offre un apport énorme à la saga, en inventant de nombreux monstres, et l’on apprend ainsi beaucoup plus sur les Chozo et les Pirates de l’Espace. On regrettera toutefois qu’il n’y ait pas de « grand méchant » charismatique, mais cela se perdure depuis la commencement de la série, et ce n’est donc pas un défaut nouveau, qui reste difficilement effaçable.
Le jeu ne propose pas un énorme nombre d’heures : vous pourrez terminer le jeu en une vingtaine d’heures voire moins, comptez tout de même beaucoup plus pour avoir tous les pourcentages. Cependant, lorsque que vous le finissez, le titre débloque un Mode Difficile. Un peu plus ardu que le jeu classique, il rallongera quelques peu la durée de vie et ravira les férus de l’exploration et les passionnés qui auraient rapidement achevé l’aventure du jeu. D’autres options seront déblocables à l’aide de la petite console portable de Nintendo, s’offrant le luxe presque insolent de nous présenter le tout premier Metroid sur Nintendo, le grand géniteur de la légende actuelle ! Rien que ça !
Tout est suffisamment expliqué : une carte en trois dimensions utile s’offre à votre disposition pour vous permettre de vous repérer facilement, le scanner vous apporte des informations capitales sur vos adversaires…
La difficulté reste intelligemment dosée : elle devient progressivement plus élevée. Mais le challenge aurait pu être plus relevé, généralement, on évolue sans réels problèmes. Par contre, chaque rencontre avec un boss devient une épreuve relativement compliquée, amenant parfois le joueur à recommencer une fois ou deux. Personnellement, je regrette assez le fait que le monstre final ne m’ait pas donné un peu plus de fil à retordre, alors que l’avant dernier boss avait été plus résistant.
Les joueurs expérimentés dans l’univers Metroid accueilleront fébrilement et plaisamment cette récente péripétie, tandis que les novices se délecteront de cette nouvelle perle du monde vidéo ludique. Riche et complet, Metroid Prime, rassemble différents genres avec habileté, accompli en tout point de vue, et montre le talent exceptionnel de Retro Studios. Sa première création pour la machine nouvelle génération de la firme nippone s’inscrit comme un inévitable, un jeu à ne manquer sous aucun prétexte, un prodige qui restera à jamais indélébile.
+ Immensité et complexité des mondes
+ Souci du détail permanent
+ Bande-son géniale
+ La richesse générale du jeu
+ Variété immense du gameplay
+ Et plus encore
– Parfois trop d’éléments à analyser
– Des allers-retours obligatoires quelques fois contraignants par rapport à l’immensité des mondes
Par Pharaoh
Le 19 novembre 2003 | Catégories : Analyses
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