Je m'attendais à ce que ça marche du 1er coup
- Mortal, en train de bricoler la console de mixage
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Ouendan (NDS)
Analyse de Ouendan
La notion de culte, dans le sens d’œuvre culte. Une notion bien pratique pour désigner quelles œuvres allaient à jamais rester gravées dans la mémoire de ceux qui savent, qui savent ce qui doit être connu, ce qui doit être retenu et ce qui doit être oublié. On pourra se chamailler des siècles et des siècles pour désigner quel est le meilleur jeu de l’histoire, si Ocarina of Time est mieux que tel ou tel jeu, il subsiste le fait indéniable que, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, cet Ocarina of Time n’en est pas moins culte. Toutefois, cette notion de culte est encore très vague. Il y a certaines évidences : comment voulez-vous prendre au sérieux un possesseur de GameCube qui n’a pas son Wind Waker ou son Metroid Prime et se revendique pourtant cultivé au maximum dans le domaine vidéoludique (au-delà de l’aspect financier…). Ce sont ces quelques jeux, souvent d’aventure, désormais quasiment tous en 3D, généralement accompagnés d’un contenu graphique et sonore exceptionnel, qui font que le Jeu Vidéo n’a rien à envier au cinéma. Et puis il y a les autres. Ceux qui connaissent généralement un succès commercial bien plus calme. Ceux qui le plus souvent ne se prennent pas au sérieux, et qui tirent la plupart du temps leur force d’une ambiance extraordinaire, parfois même ridicule, d’une durée de vie pas forcément importante mais d’un replay value exceptionnel, et surtout, surtout, d’un gameplay qui se veut extraordinaire. De la frénésie d’un Super Monkey Ball aux jouissances d’un Katamari Damacy, des délires d’un Wario Ware aux folies d’un Guitar Hero. Ces quelques jeux où le jugement objectif faillit et où la subjectivité règne. Ces quelques jeux qui sont capables de nous animer d’un sentiment de joie inexplicable. Ces quelques jeux propices aux challenges les plus fous, à la quête en apparence insurmontable du Perfect, et aux heures et heures de travail pour pouvoir briller en société. Ces quelques jeux dont Ouendan fait partie.
Le studio iNiS est une petite boîte japonaise sans grande prétention. S’étant faite remarquer en 2001 avec Gitaroo Man sur PS2, un jeu musical à la fois déjanté, original et ardu, cette bande de talentueux japonais remettent ça sur DS, avec un titre désormais édité par Nintendo et non plus Koei, qui s’avère reprendre exactement la recette de leur ancien succès, tout en s’adaptant comme il se doit aux possibilités de la DS. Ouendan, c’est un peu les sauveurs du monde moderne. Besoin d’encouragements pour vous sauver de vos tracas quotidiens ? Ouendan est là pour vous aider ! On passe du nouveau restaurateur qui ne demande qu’à être connu, au prof de gym jeune et un peu timide qui doit s’occuper d’une classe remplie de jeunes filles qui ne perdent pas la moindre occasion de se désintéresser totalement des cours du prof en question. Les différents scénarios sentent bon l’absurde, et ce n’est pas pour nous déplaire.
Ouendan n’a pas de véritable scène d’introduction générale. Il se contente de nous offrir un écran titre suivi de menus qui à eux seuls nous plongent dans l’ambiance de l’œuvre. Chaque épreuve sera accompagnée de sa petite introduction nous narrant le scénario pour ensuite nous plonger dans la chanson, qui sera de son côté interrompue par quelques pauses cinématiques de quelques secondes, pour nous présenter l’évolution scénaristique de la mission. Prenons un simple exemple. La secrétaire qui fait tout pour combler son patron dont elle est éperdument amoureuse, pour finir son travail à 17h, et ainsi pouvoir sortir avec le patron en question. Lors de la première partie de l’épreuve, la secrétaire s’occupe de servir les cafés. Si vous avez bien joué lors de cette première partie, alors la secrétaire arrivera à temps avec son plateau et ses cafés, pour avoir droit à un joli clin d’œil du patron. A l’inverse, vous avez été mauvais ? Alors c’est raté, la secrétaire chutera dans le couloir, renversant avec elle le plateau et les cafés qui se retrouvaient dessus, et subira ensuite les railleries de ses collègues de bureau, qui cherchent également à s’attirer les faveurs du patron, plus par fayoterie que par sentimentalisme.
Ouendan est la preuve vivante que l’on peut réaliser un jeu qui soit merveilleux visuellement sans passer par un ordre technique des choses. La seule 3D présente – très basique – est celle des membres de Ouendan qui effectueront leur chorégraphie en interactivité avec votre performance. Tout le reste est intégralement composé de dessins, souvent animés mais de bien belle manière, et qui sont tous d’une qualité irréprochable. Le charisme des personnages est sans faille, et l’univers, baignant dans un Tokyo assez idéal, fait parfois mélanger les personnages de différents scénarios. On retrouvera par exemple la mère de l’étudiant dans le métro du niveau du violoniste atteint d’une diarrhée. Le concept des membres de Ouendan qui diffèrent suivant le niveau de difficulté choisi s’avère lui aussi très efficace, et quelle joie de retrouver les pom pom girls pour le dernier mode de difficulté…
Et voilà une belle playlist pour récapituler les chansons présentes.
Vous n’avez toujours pas compris comment ça marchait malgré les explications ? Qu’importe, ce bon vieux DrMario vous explique tout grâce à une superbe vidéo, qui vous raconte comme Cléopâtre était en fait un gros thon ayant décidé de faire construire les pyramides pour séduire César. C’est là et ça fait un peu plus de 20Mo. (C’est en mode normal)
Les membres de Ouendan sont là pour nous venir en aide, ils sont au service du bien et font durement face au mal, à l’instar de tout ces super héros américains. Aider un cheval en pleine course hippique à arrêter un dangereux criminel ? Aider cet étudiant, qui subit la très bruyante compagnie de sa famille, à réviser pour être reçu à l’examen ? Encore des missions pour Ouendan ! Même traverser les siècles, pour revenir à l’époque des pharaons, n’est pas un problème pour eux. Toutes ces épreuves qui au final se résument en un seul et même objectif : sauver le monde. Et le faire en dansant. Quelle classe.
Un ensemble qui se compose de 15 niveaux, et donc de 15 chansons différentes. En soi, ce n’est pas grand-chose, mais qu’on ne s’y trompe pas, vous n’aurez absolument aucun mal à revenir dessus. D’autant que Ouendan dispose d’un système de difficulté rodé à la perfection. Un mode facile et un mode normal accessibles dès le départ, pour débloquer un mode difficile une fois le mode normal terminé, et un mode ultime une fois le mode difficile terminé. A la base, il faut bien avouer les choses, Ouendan est particulièrement cruel et loin de respecter les principes d’égalité. Ainsi, une personne douée d’excellents réflexes et d’un excellent sens du rythme sera naturellement fort et saura terminer le jeu en un rien de temps. Mais Ouendan sait aussi récompenser l’effort, et les désavantagés pourront se rattraper sans problème, tant on progresse de manière fulgurante lorsqu’on prend le temps de s’entraîner.
Ouendan, c’est une histoire d’amour merveilleuse. D’abord la rencontre, délicate mais grandiose. Ses mises en scènes hilarantes, ses dessins fabuleux, ses bruitages incomparables, et ses musiques envoûtantes. Il ne faut pas plus de 5 minutes pour que le coup de foudre arrive. Puis, c’est l’hécatombe. La difficulté herculéenne nous tombe dessus, et là les faibles échouent. Car Ouendan est comme ça, il a un sacré caractère et ne s’offre pas à n’importe qui. Il se mérite. Alors, lorsqu’on persévère, qu’on travaille des heures durant pour s’améliorer, on réussit. Puis on progresse, pour continuellement faire face à plus dur parce que, définitivement, Ouendan n’est pas un jeu facile. Et on découvre de plus en plus sa grandeur. A chaque nouvelle tentative, à chaque moment supplémentaire en sa compagnie, tout devient si beau, si délicat et si agréable à la fois. Puis, il faut bien l’avouer, la lassitude s’installe. On essaye de lutter, un peu, beaucoup même, mais, inévitablement, ça finit par arriver. D’autres jeux sortent, on perd fidélité et on fait de nouvelles conquêtes. Toutefois, au fil du temps, on ne peut que se rendre à l’évidence : Ouendan est supérieur à toutes ces nouvelles expériences. Et on y revient, parce que Ouendan n’est pas rancunier et se laisse apprivoiser à nouveau. Alors on découvre le plaisir du ranking, ce fait d’améliorer ses scores sur les chansons déjà réussies pour s’améliorer soi-même, et pouvoir ainsi enfin finir ce foutu Ready Steady Go qui nous bloque depuis des jours. Mais on sait bien, parce que toute bonne chose à une fin, que l’inévitable finira par se reproduire à nouveau. Mais, à la différence de beaucoup d’autres, même une fois le moment tant redouté arrivé, on n’oublie jamais Ouendan, et il suffit d’apercevoir ce personnage incroyable avec son grand manteau noir, ses cheveux désordonnés, son ruban rouge et sa gueule de taré pour ressusciter, ne serait-ce que l’espace d’un instant, cette fabuleuse joie inexplicable et cette envie folle de gueuler, rien qu’une dernière fois, un bon vieux "Osu ! Tatakae ! Ouendan !!!". Alors on rallumera sans honte la DS avec la bonne cartouche insérée dedans, et on profitera à nouveau de quelques heures de bonheur sans failles. Et ainsi, éternellement…
+ Le concept
+ L’ambiance
+ Le replay value
+ Le multijoueur
– Plus de 15 millions d’abrutis qui ont une DS sans Ouendan
(NDNji : On t’emmerde Oscar ;;) ! Sale otaku des chiffres :mad: )
– Plus de 6 milliards d’abrutis qui n’ont ni DS, ni Ouendan
Par The_lascar
Le 23 avril 2006 | Catégories : Analyses
Moi j'aime pas les citations ! :grognon:Voir les articles de The_lascar
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