C'est une tête brûlée, lui, un déglingo, le genre de mec qui enlève les clés USB sans les éjecter…

- Mortal dépeignant Holaf, plein de fougue.

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Pokémon Unite : étude comparative

Sorti le 21 juillet 2021 sur Switch, Pokémon Unite est donc un « MOBA » (Multiplayer Online Battle Arena).
Après la pluie de « J’aime pas » en réponse à la vidéo d’annonce du projet, certainement du à l’implication de Tencent dans le projet, il convient de dire une chose : et ben c’est plutôt très très cool.

Votre serviteur ayant déjà un certain bagage sur le très célèbre « League of Legends », il va donc se fendre d’une petite topo avec quelques éléments de comparaison, pour vous donner le goût de ce jeu, et pourquoi pas titiller votre curiosité.

Modes de jeu

Passé un tutorial très court (on conseille de suivre les tutoriaux avancés, notamment pour comprendre l’importance des buffs disponibles sur la carte et comprendre que les skill-shots ne sont pas forcément lançables uniquement en ciblage automatique – certains Pokémon remonteront alors grandement dans votre estime), on a tout d’abord accès uniquement aux parties « Normales » (contre adversaires ou IA).

C’est parti pour taper taper !

Celles-ci se joueront en 5 contre 5.
Après avoir acquitté sa présence avant que la phase de choix des Pokémon (une des très bonnes idées du jeu, on y reviendra), chaque joueur pourra choisir son Pokémon, parmi ceux dont il a « la licence » (c’est à dire ceux sélectionnable n’importe quand, ce sont les personnages débloqués), et ceux faisant parti de la rotation gratuite hebdomadaire.
On peut alors annoncer la stratégie qu’on compte adopter : via un simple raccourci, il est de bon ton d’annoncer sur quelle lane on compte se rendre, et d’essayer d’équilibrer un peu son équipe par son choix (le jeu vous donnera des conseils sur ce point).

Les conseils du jeu encourage d’emblée à une certaine meta dans la composition des équipes

Chaque partie permet de gagner quelques points d’expérience pour augmenter son niveau de dresseur.

Niveaux qui vont permettront d’accéder à de nouveaux items, on y reviendra

Les parties classées (ranked) seront accessibles à partir du niveau 6. Pour pouvoir s’y inscrire, il faut avoir au moins 5 licences de Pokémon.
Chose qui vient rapidement en suivant les défis de début de jeu, notamment la pluie de récompense donné au joueur si il se connecte une fois par jour pendant les 14 jours suivants sa première partie.

Notons que pour l’instant, il n’y a pas de phase de ban avant la phase de pick.

Les Quick Match seront accessibles à partir du niveau 8.
Il est ici question de petits matchs de 5min, sur des maps différentes (3 disponibles à ce jour, changeant chaque jour), avec des objectifs rigolos.
Ces parties sont surtout prétextes à des défis quotidiens / hebdomadaires pour débloquer quelques points qui serviront à acheter des objets cosmétiques ou de nouvelles licences de Pokémon.

Principe de jeu, et comparaison

La carte du jeu (en mode normal ou ranked) est constituée de 2 lanes, et d’une jungle au milieu.
Chaque lane contient 2 buts (pour chaque camp), et s’aventurer derrière un but ennemi causera une drastique pénalité à la vitesse de déplacement de votre Pokémon. A l’inverse, évoluer entre 2 buts alliés procure un boost de vitesse.
Pas de vague de creeps qui viendraient s’écraser sur une tour ici. A la place, des Pokémon sauvages sont disposés à des points fixes. Il convient de les farmer pour récupérer de l’expérience, monter en niveau, faire évoluer son Pokémon et accéder à de nouvelles capacités, et surtout, récupérer des points de but.

Pour pousser une tour, il faudra donc aller « marquer le but ».
Cette action demande un certain temps de cast au milieu du but adverse (le plus de points vont être marqués, plus long ce temps sera). A charge de vos coéquipiers de vous couvrir pendant ce temps si nécessaire.
Lorsqu’un certain nombre de points ont été marqués sur un but adverse, il est détruit, et il est alors possible d’avancer plus loin sur la lane avant de subir le malus de vitesse de déplacement. Le tout, jusqu’au but final : le point de spawn adverse, qui lui, ne se détruit jamais.

Rester sur un but allier permet à votre Pokémon de se soigner. Mais des baies de soins instantanés sont également disponibles derrière les premiers buts, alliés comme adverses, ce qui permet de belles actions de dive ou de défense si on arrive à bien s’y prendre.

Attention cependant : mourir vous fera lâcher une partie des points que vous aviez engrangé, et ceux ci seront récupérable par l’équipe adverse.

Ici votre serviteur a assisté à un bien beau fail d’un coéquipier, lâchant tout son stock de point en plein milieu de la top-lane

Chaque Pokémon dispose d’une auto-attaque, dont la portée est fonction de son rôle : évidemment, un attaqueur à distance tirera plus loin qu’un Pokémon de mêlée.
Il a également accès à deux « capacités », qu’on devra choisir et upgrader tout au long de la partie et de la prise de niveau, et un « ultime » accessible à partir du niveu 9, avec comme de coutume un plus long cooldown.

Au fur et à mesure de la prise de niveau du dresseur, on pourra équiper un objet de dresseur.
Quelques exemples et comparaison : une potion restaurant quelques points de vie (le heal de LoL), un bouton d’éjection (le flash de LoL), un boost de vitesse temporaire ( le ghost de LoL).
De même, il sera possible avant la partie de donner des objets à son Pokémon pour le customiser un peu (le système de runes de LoL).

Les parties font 10 minutes maximum, et sont très dynamiques. Particularité amusante : il n’est pas possible de connaitre le score exact en pleine partie, mais un annonceur viendra régulièrement vous prévenir si votre équipe à une légère avance (ou retard), une énorme avance (ou retard), ou si tout est tendu et incertain.

Au bout de 2 minutes, des Pokémon donnant un buff à votre équipe apparaitront sur la carte.
Il est ainsi possible d’obtenir :

  • un buff augmentant les dégats d’attaque sur les cibles à bas HP
  • un buff ralentissant les cibles touchées par une auto-attaque
  • un bouclier pour toute votre équipe
  • un Motisma sur la top lane, qui une fois vaincu avancera jusqu’au prochain but adverse, pour désactiver sa défense : pendant une poignée de secondes, il sera alors possible de marquer des buts instantanément sur ce but, sans temps de cast. Pendant son avancée, il est possible pour l’équipe adverse de repousser le Motisma, mais  cela se fera la plupart du temps au dépend d’un autre objectif stratégique.

Dans les 2 dernières minutes de la partie, tous les points de but sont doublés.
Et un Electhor devient disponible au milieu de la carte. Lui porter le last-hit donnera beaucoup d’expérience à toute votre équipe, des points, et désactivera tous les buts adverses pendant quelques secondes. De quoi retourner une partie dans ses derniers instants !

Exemple d’une partie qui semblait perdue, retournée dans ses derniers instants

Ces buffs sont souvent l’occasion de joyeux teamfights, ou de tentative de vol en leur portant le dernier coup. Les habitués des fiestas autour des drakes ou Nashor LoLesques seront aux anges.

Notons également qu’au bout de 5 minutes de partie, il est possible depuis la base de se téléporter rapidement sur une lane (jusqu’au premier but de son camp uniquement) pour dynamiser encore un peu plus les affrontements, ou permettre de rapide retour à la base pour régénération et apporter ensuite un soutien efficace à un allié en difficulté !

Encore une fois, tout ceci est extrêmement dynamique, accessible, et rapidement plus profond et stratégique qu’il ne transparait au premier regard.

Pay-to-pimp ou pay-to-win ?

Plusieurs monnaies sont disponibles en jeu.

  • les points de partie : ceux-ci se gagnent à chaque partie, avec un petit bonus pour l’équipe gagnante ou pour chaque joueur qui sélectionnera un Pokémon « mis en vedette »
  • des points servant à améliorer les bonus des pouvoirs d’invocateurs objets de dresseur
  • de la monnaie réelle

Tout peut s’acheter avec la monnaie de jeu, mais évidemment, il est possible d’acheter ces mêmes objets avec de la monnaie réelle pour gagner du temps.
Au delà de tous les objets cosmétiques pour notre dresseur, ou des skins pour vos Pokémon, il est possible d’acheter des objets de dresseur.
Cela donne hélas un léger côté « pay-to-win » dans les bas niveaux, un dresseur de niveau 5 pouvant avoir accès à un « flash », alors qu’il n’est « normalement » disponible qu’au niveau 9 par exemple.
Mais une fois les « hauts-niveaux » atteints (ce qui se fait sans trop forcer avec une bonne heure de jeu une fois par jour pendant une semaine), tout le monde ayant accès à ces objets (si toutefois vous n’avez pas craqué tout vos points dans des chaussettes ou chapeaux à la con pour votre dresseur), cet aspect est complétement lissé, et seul le skill viendra parler.

Les objets cosmétiques ne servent qu’à frimer sur l’écran de chargement, ou de résultats

Reste les Pokémon à débloquer. Le jeu étant encore jeune, son équilibrage pourra faire débat, mais est régulièrement patché.
Mais de la même manière qu’on est surpris par la découverte d’un nouveau Pokémon, une fois testé (il est possible de tous les essayer en mode Practice, ne serait-ce que pour valider un choix avant achat), on peut alors déceler ses faiblesses.
On pensera notamment à Pikachu, véritable glass-canon avec des dégâts colossaux et faciles, mais en papier-mâché une fois contrôlé par votre support.

Car oui, les Pokémon sont dans ce MOBA également triés selon différents rôles :

  • attaqueurs (gros dégats, mais peu de HP)
  • mélée (les off-tanks de LoL, avec ou sans capacité de contrôle)
  • les défenseurs (les tanks sac à PV très utiles pour défendre les buts ou gêner la prise de buff par l’équipe adverse)
  • les junglers (ceux qui seront là pour changer de lane sans arrêt une fois la lane du milieu nettoyée de ses Pokémon sauvages, et tenter quelques ganks)
  • les supports (soigneur ou crowd-controler)

Ces mécaniques plairont aux habitués des MOBA, et l’accessibilité du titre permettra aux gens qui les découvrent de vite les comprendre.
En attendant, ne vous fiez pas trop aux résultats des parties sur les premiers niveaux.
En effet, on croise beaucoup de joueurs faisant des erreurs de débutants, tout particulièrement celle qu’on a tous fait un jour… et qu’on continue de faire de temps en temps, grisé par l’euphorie d’une action : poursuivre un joueur low-HP pour le finir, et lui voler une partie des points qu’il s’apprêtait à marquer.
(rappelons que c’est le meilleur moyen de tomber dans un traquenard).

Ca mon Kévin, c’est ce qu’on appelle une bonne branlée

D’expérience, je dirais qu’arrivé au niveau 10 les parties deviennent tout à fait équilibrées, et que les défaites deviennent de moins en moins violentes et frustrantes.

Fidélisation du client

Comme tout free-to-play, le jeu est rempli de récompense à débloquer. Attention à l’effet « drogue » !
Des quêtes journalières somme toute classiques (se connecter une fois par jour – le jeu reset à 2h du matin), faire un certain nombre de parties, en gagner un certain nombre, dans les différents modes), leur équivalent hebdomadaire, et des quêtes « de compte » (remplir un certain nombre de fois un objectif sur une carte, posséder un certain nombre de Pokémon, etc…).


Tout ça pour gagner des points qui serviront à acheter les objets en jeu, ou d’autres points pour améliorer les objets équipables.
A noter la présence d’un « Battle Pass » donnant accès à d’autres récompenses, la moitié de ces récompenses (dont des skins) étant sujettes à l’acquisition d’un pass à 9€, plutôt honnête, et d’une suite de quêtes étalées sur 14 jours suivant la première partie, pour permettre d’acquérir moultes points et 3 Pokémon.

Chaque partie alimentera également un réservoir d’énergie, qui permet lui aussi de gagner des récompenses (points, ou cosmétiques), leur nombre étant limité par semaine… sauf si vous déboursez un petit quelque chose. On préférera utiliser son argent pour débloquer d’autres Pokémon (oui, il est toujours mieux de pouvoir diversifier ses parties et compléter ses futures équipes que d’avoir un nouveau chapeau dont tout le monde se fout).

Gestion de la toxicité

Tout joueur de MOBA aura un jour été confronté au comportement des autres joueurs de son équipe.
Pour palier à ce problème avant même qu’il ne naisse, Pokémon Unite se dote d’un système de chat en ligne très limité :

  • des phrases toutes faites
  • des indications prémâchées quant à notre stratégie ou nos modifications de stratégie

Par exemple, il sera possible d’envoyer un « j’ai besoin d’aide », votre localisation sera indiquée sur la carte, et les autres joueurs pourront alors vous dire si ils répondent à votre appel ou non.

De plus, chaque compte est doté d’un certain nombre de « points de fair-play ».
Il s’agit là de la meilleure idée en date : on commence avec 100 points. Quitter une partie fait perdre des points, rester AFK pendant une partie en fait perdre encore plus.
Pour en regagner, il faudra alors enchainer les parties avec un comportement jugé fair-play.
En dessous d’un certain seuil, le joueur aura un malus sur ses récompenses de fin de partie. En dessous d’un seuil plus bas, plus d’accès aux parties ranked, et encore plus bas : plus de récompenses du tout.
Petite pensée par avance aux joueurs qui essayeront le titre sur téléphone mobile avec une connexion daubée.

A noter qu’en cas de déconnexion involontaire, il est possible de se reconnecter à la partie, et pendant votre absence un bot vous remplacera, vos équipiers pouvant lui donner des ordres. Ces ordres étant pour l’instant limités à :

  • reste à la base et fait pas chier
  • vient avec moi

Espérons que ceci aide à garder le bon esprit qui règne pour l’instant sur le jeu, en témoigne cette vidéo où après la danse de ce Ramolos, les autres joueurs ont suivi le délire et sont même venus des autres lanes pour participer à la fiesta !
(ou alors je suis naïf et tout le monde s’est simplement mis à sévèrement drifter en même temps…)

Conclusationnage

Qui dit MOBA dit forcément un jour « tentative de percer dans l’eSport ».
Pokémon Unite est un titre encore jeune, mais suffisamment bien fichu pour que cela soit possible – avec un système de communication dans les équipes autre que celui du jeu, évidemment.
En attendant, le jeu semble très bien suivi (les patchs d’équilibrage sont réguliers, un nouveau Pokémon a déjà été ajouté dans les 20 disponibles au lancement, une beta du mode Spectateur arrive bientôt), et la communauté semble très grande (jamais une partie n’a mis plus de 2 secondes à trouver le nombre de joueurs nécessaires, quelque soit le mode de jeu choisi).
Attention pour le très jeune public : le jeu n’est pour l’instant disponible qu’en anglais.

Une belle surprise, addictive, et sujette au syndrome du « une dernière et dodo ». C’est bon signe !
Bon jeu et bonne chance à tous !


Par MectonLaFlemme
Le 3 août 2021 | Catégories : Analyses, Articles

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