POSTAL: Brain Damaged (NS)

Analyse réalisée sur la version physique par Super Rare Games achetée avec mon budget barbeuc

POSTAL: Brain Damaged est un FPS à papa qui suit la droite ligne de ce qui se fait dans le genre : des armes délirantes, des niveaux qui tournent en rond avec des clés à trouver et des portes à activer, un gameplay nerveux et des centaines d’ennemis à occire.

Du sang, des larmes et du caca

Et évidemment, comme c’est POSTAL, il ne faut pas avoir peur du gras, du grossier et du vulgaire. La subtilité devrait en effet faire un arrêt cardiaque au bout d’environ 3,4 secondes de gameplay : les ennemis vont du papy avec un fusil de chasse à l’ado américain débile vous jetant des burgers garnis au steack de caca, en passant par des majorettes vous crachant de la merde via la paire de fesses qu’elles ont à la place de la tête. Et je vous laisse essayer de trouver une description pour ça :

Et ça n’est qu’un petit échantillon d’un bestiaire plutôt conséquent, mais à l’humour toujours douteux, ambigu voire carrément dégueulasse.

Côté armement, on n’est pas trop mal non plus. On retrouve forcément les coupables habituels, fusil à pompe, pistolet et mitraillette en tête, mais chaque arme à une fonction secondaire un peu plus surprenante. La mitraillette par exemple peut lancer des réveils qui vont créer une bulle où le temps est figé pour les ennemis et vos balles, ce qui peut vite permettre de faire tourner les rencontres à votre avantage. Le sniper du jeu est un arc à dildo (oui, oui, vous avez bien lu, je vous avais prévenu) qui fait un bruit de gémissement étrangement familier chaque fois que vous vous en servez (il faut que je demande la source audio pour… la science…).

Et le festival de la beaufitude continue avec les niveaux où l’on va passer d’un hôpital psychiatrique à un quartier américain de banlieue typique en passant par une convention de Furries ou encore la frontière américano-mexicaine, qu’il faudra évidemment défendre becs et ongles contre l’envahisseur… américain !

Vous croyez que mon assurance maladie va couvrir ça ?

Reste que niveau gameplay, ça tient plutôt pas mal la route. Les niveaux sont plutôt bien équilibrés, les phases d’arênes sont suffisamment difficiles pour être intéressantes sans basculer dans l’absurde et les niveaux de manière générale se terminent dans des temps raisonnables (environ 30 minutes la première fois qu’on les parcourt). Le jeu n’est pas non plus avare en munitions, en vie ou en armure.

La fonction secondaire du fusil à pompe fait office de grappin pouvant s’accrocher aussi bien aux ennemis qu’à des éléments du décor, permettant ainsi d’augmenter la verticalité des niveaux. Il est d’ailleurs un peu dommage que cette fonction soit aussi sous-utilisée : on a bien quelques séquences forçant l’utilisation du grappin et des bumpers, mais finalement, ça manque d’un brin de folie et d’acrobatie par moment.

Les options de corps-à-corps ne sont pas en reste non plus. On peut ainsi donner des coups de pied (et admirer les pantoufles du Postal Dude) à la fois pour attaquer les ennemis mais aussi pour leur renvoyer leur propre projectile. Cependant, le timing est loin d’être évident à choper et l’efficacité de la visée auto sur Switch fait que l’on a quand même plus tendance à canarder à tout va sans trop se préoccuper. À l’instar du grappin, l’option est là, elle est intéressante, mais on n’est pas vraiment encouragé à l’utiliser.

Ce que l’on est en revanche très encouragé à utiliser, c’est la seconde arme de càc : votre pipi. À tout moment, on peut faire péter le sifflard pour arroser les ennemis d’un flux d’urine qui semble infini. Ça les aveugle, ça peut éteindre ce qui sont en feu et en plus, on peut boire des boissons spéciales pour changer ses effets (glace, feu, ennemis qui deviennent fous et s’attaquent entre eux).

Si avec tout ça, vous n’avez pas envie d’essayer…

Dernière chose, mais c’est anecdotique : la trad française est vraiment totalement à la ramasse (quand je vois écrit « 10 munitions de plasma soulevé », ça me donne des nausées), je vous conseille donc de faire tout le jeu en anglais.

Conclusage

Alors évidemment, il faut adhérer à l’humour ou, à défaut, ne pas être complètement rebuté par ce dernier. Mais derrière cette couche de vomi et de chiasse, on trouve un jeu parfaitement compétent, franchement fun, plutôt bien réalisé dans l’ensemble et avec une petite rejouabilité, ne serait-ce que pour tenter de speedrunner les niveaux.

Un très bon représentant du genre en somme.