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Prince of Persia : L’Âme du Guerrier (NGC)

Analyse de Prince of Persia : L’Âme du Guerrier

C’était probablement le plus grand succès d’UbiSoft l’an dernier, Prince Of Persia : The Sands Of Time avait marqué les esprits, non seulement parce qu’il faisait revivre une des légendes du jeu vidéo, mais aussi grâce à son game design et son gameplay complètement inédit… Son successeur aura-t-il le même destin ?

Les développeurs nous l’avait déjà montré, cet épisode se veut beaucoup plus sombre que son prédécesseur, qui bénéficiait pourtant d’une ambiance des plus noires à certains moments. Mais là, c’est un peu différent : le ton est posé dès les premières secondes de la première cinématique; le Prince ne rigole pas du tout cette fois et on se croirait franchement dans un survival horror (je reconnais que dans le premier aussi, on avait de temps à autres cette impression-là, mais ici c’est vraiment à croire que Resident Evil a inspiré UbiSoft Montréal !)…

Où est passée cette ambiance orientale qui nous avait tant charmé lors du premier opus ? Manifestement disparue au profit d’un design beaucoup moins osé et beaucoup plus standardisé, finalement très "Américain" (je trouvais déjà que le Prince ressemblait plus à un surfeur qu’autre chose, maintenant, on le prendrait facilement pour le leader d’un groupe grunge…).

Bien sûr, on a quand même droit à de bonnes choses dans ce Prince Of Persia 2, dont le gameplay n’a rien perdu de son punch et de sa vivacité original. On a donc, comme d’habitude, des phases très plates-formes avec leurs lots de sauts dans tous les sens, d’accrochages à des poutres ou à des poteaux et de concours de barres asymétriques à faire pâlir les champions olympiques d’Athènes. Et quand tout cela s’enchaîne avec une vitesse, une souplesse et un naturel toujours aussi hallucinant, c’est réellement jouissif !

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Quant aux phases de combat, c’est très probablement le point qui a été le plus travaillé pour cette suite. En effet, fini les combats où la moitié des coups étaient précalculés et où il suffisait par moment de bourriner le bouton B pour gagner sans aucun souci. Un réel effort a été fait pour que les combats gagnent en virtuosité, en vitesse et surtout en intérêt : on peut désormais enchaîner des combos, qui reste assez simples. Pour pimenter un peu le tout, il est maintenant également possible de ramasser une seconde arme, sur un ennemi vaincu ou en fracassant certains objets. On obtient donc des combos à une lame et des combos à deux lames, beaucoup plus destructeurs !

Et l’aventure me direz-vous ? Et bien, elle est bien différente du premier épisode. Sans en dévoiler plus sur le scénario pour le moment, il faut tout de même savoir que les lieux que vous explorez ne sont pas "unitemporels" : vous allez les parcourir dans un mystérieux passé ou bien dans l’actuel présent. Ne croyez pas pour autant que le jeu va devenir moins linéaire : les actions que vous effectuerez dans le passé n’auront strictement aucune influence sur le présent. En plus, comme on ne peut changer d’époque qu’à certains endroits bien précis (et difficile d’accès la plupart du temps), cette option limite très vite les allers-retours au strict nécessaire. Une idée amusante qui aurait pu être bien mieux exploité. Pour finir, vous serez régulièrement poursuivi par une créature gardienne du temps, le Dahaka, qui à l’instar du Némésis dans Resident Evil 3, n’a pas l’intention de vous laisser tranquille avant que vous ayez rendu votre dernier souffle. Sacré programme !

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Présentation

Quelques jolies cinématiques ponctuent l’aventure, sans toutefois la gêner, et on peut dire qu’elles sont plutôt bien foutues.

Les menus sont clairs et efficaces, bien qu’un peu lents. Mais il faut dire ce qui est, on va à l’essentiel et c’est bien tout ce qu’on demande à un menu.

Le game design est beaucoup plus sombre que le premier épisode et beaucoup moins exotique aussi. On retrouve bien quelques traces de la fraîcheur orientale (des jardins, des bassins), mais il y en a quand même très peu comparé aux cryptes et aux tours de pierre…

Graphismes

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’UbiSoft sait y faire de ce côté-là ! Le moteur de jeu n’a rien perdu de son punch… ni de ses défauts d’ailleurs. On retrouvera donc les caméras capricieuses, les bugs graphiques dans les textures et dans l’eau. Tout ceci est rare, et heureusement, mais ça fait quand même un peu tâche.

Les personnages, quant à eux, sont très bien foutus, même s’ils sont, au final, assez peu variés. Au total, une bonne grosse douzaine d’ennemis différents, ce n’est pas énorme, surtout qu’on en rencontre assez souvent. Ca finit par lasser à force.

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Pour le reste, l’animation est toujours aussi fluide, quelque soit le nombre d’ennemis ou d’objets affichés à l’écran et les mouvements des différents protagonistes sont toujours aussi bien rendus. Les effets de particules dans les combats (gerbe de sang et de sable) sont réellement bluffants même si c’est un peu trop volontairement gore et surtout pas très utile. Les effets d’ombre et de lumière sont on ne peut plus corrects.

Bref, du bon travail de ce côté-là, mis à part les quelques désagréments dont j’ai parlé plus haut.

Audio

Alors là, je crois qu’on va légèrement se fâcher… Les musiques "classiques" du jeu sont peu nombreuses et de plus, pas mal d’entre elles sont directement repompées du premier épisode, sans même une petite réorchestration.

A cela, viennent s’ajouter des morceaux beaucoup plus rock, composés par le groupe "Godsmack" qui pour le coup aurait peut-être mieux fait de s’abstenir. On en use et on en abuse, tellement que ça devient rapidement saoûlant, surtout qu’elles sont liées à des évènements de type combat ou poursuite avec le Dahaka, qui sont assez fréquents. Inutile de vous dire qu’au bout de quelques écoutes, on a franchement envie de balancer sa manette dans les enceintes tellement ça devient agaçant.

En ce qui concerne les bruitages et les voix, c’est beaucoup plus réussi, même si ce n’est forcément pas très varié non plus. Un soin tout particulier a été apporté aux voix de vos ennemis, qui peuvent vous sortir des phrases du genre "Je vais te découper en rondelle, tu vas avoir très mal", ce à quoi le Prince répond sans hésiter "Continue à me gonfler, je te tranche en deux". Certes cela met un peu d’ambiance dans les combats, mais ça ne vole franchement pas haut et on aurait pu se passer de quelques-unes des remarques présentes dans le jeu.

Au passage, vous avez plutôt intérêt à sévèrement augmenter le volume des voix dans les options si vous tenez à comprendre quoique ce soit dans le jeu, parce que celui de la musique est très élevé.

Maniabilité

Les fans des Sables du Temps ne seront pas dépaysés : le gameplay général a assez peu évolué. Côté combat, on utilise désormais B, Y et X pour se battre. B est assigné au classique coup d’épée, Y permet de faire des attaques de type projection (quand on n’a qu’une lame) ou de manipuler une seconde arme. X permettra de s’emparer d’une seconde arme justement, ou de la balancer à la tête de ses adversaires (diablement efficace et assez marrant).

La grande nouveauté des combats, ce sont donc les combos, que l’on peut réaliser à une ou deux lames. Une certaine combinaison de touche B et Y permet de lancer une attaque dévastatrice dans les rangs ennemis et on a parfois même droit à un ralenti pour voir ça encore mieux. Bon évidemment, les combos étant très simples, ça paraît un peu inutile d’essayer de les connaître et on finit par taper un peu au hasard sur les touches B et Y pour essayer de sortir le "Super Combo qui tue la mort et tous les ennemis autour de moi par la même occasion".

Les décors gagnent en interactivité, permettant de tourner autour de poteaux en découpant tout ce qui s’approche ou de se lancer depuis un mur sur un ennemi. Décapitations et tranchages de monstres garantis ! Ah oui, maintenant les ennemis ne ressuscitent plus… Donc ils sont plus nombreux… Et d’ailleurs, il y a des moments où on se demande d’où ils sortent…

Les passages plate-forme n’ont quasiment pas changé. Seule l’apparition de cordes, qui permettront de prolonger des "wall run", est à signaler, pour le reste, on est en terrain connu. Il y a tout de même, quelques passages bien spécifiques, qui mènent à des portails permettant d’augmenter sa jauge de vie, qui sont assez ardus et bien jouissifs… Dommage qu’il n’y en ait pas eu plus…

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Les pouvoirs du temps sont toujours à votre disposition en cas de besoin : les classiques Rappel et Ralenti, qui permettent respectivement de remonter le temps et de le ralentir, ainsi que deux petits nouveaux, Souffle du Destin et Ravages du Temps. Le premier produit une onde de choc assez puissante pour jeter à terre tous les ennemis aux alentours, le second permet d’accélérer de manière phénoménale les attaques du Prince, si bien que l’on peut se débarrasser d’un troupeau de méchants en l’espace de quelques secondes seulement !

Scénario

Vous incarnez le Prince de Perse. Après les évènements du premier épisode, vous êtes poursuivi par le Dahaka, le monstre gardien du temps, parce que vous avez bousculé l’équilibre du temps. La seule peine connue pour ce crime est la mort…

Vous décidez donc de partir pour l’Ile du Temps, pour aller y trouver l’Impératrice du temps, créatrice des Sables. Votre seul objectif à partir de là : les détruire et changer votre destin.

Je dois vous avouer que je n’ai pas forcément bien compris tous les liens entre le premier et le second épisode… En tout cas le scénario de cet épisode est assez travaillé, avec pas mal de rebondissements, dont quelques-uns malheureusement assez prévisibles…

Durée de vie

J’avais accusé Les Sables du Temps d’être trop court, ici, ce n’est pas le cas. Le jeu peut se boucler en 15h, pas moins. Il faut dire que le niveau de difficulté n’est pas étranger à cela : il faut parfois recommencer un passage une bonne demi-douzaine de fois pour en venir à bout. Les points de sauvegarde pas toujours idéalement placées contribuent également largement à cette durée de vie… Pour couronner le tout, encore plus que dans le premier épisode, on a tendance à se laisser guider par les décors plutôt qu’à vraiment réfléchir à trouver la suite du chemin et ce malgré l’ajout d’une carte, somme toute par très utile et surtout pas très claire. La progression se retrouve donc assez hasardeuse par moment et c’est bien dommage.

Pour rattraper un peu tout ça, des trésors (artworks, vidéo, etc…) sont planqués sur l’Ile du Temps et tous les trouver demande pas mal de patience. Et même si cela me paraît un peu léger pour justifier de recommencer le jeu, une petite quête secondaire de ce genre-là apporte quand même un petit plus…

En bref…

Globalement, ce jeu m’a pas mal déçu. Disons que s’il n’y avait eu un premier épisode, j’aurais dit que c’était un très bon jeu. Mais là, trop peu d’innovations, ou plus exactement des innovations trop discrètes, une mauvaise exploitation des deux univers temporels et une réalisation qu’on sent un peu bâclée, surtout au niveau sonore, auront raison de ce Prince Of Persia 2.

Le gameplay lui n’a rien perdu de ses qualités, loin de là, mais cela ne suffira pas à rattraper les quelques défauts du soft et notamment ce nouveau style du Prince et cette ambiance pseudo-gothique, pas forcément du meilleur goût, qui plombent complètement le jeu. Tout cela fleure un peu trop bon la suite commerciale… Très peu pour moi…

Les plus

  • Un scénario qui tient bien la route malgré quelques incohérences

  • Des combats spectaculaires

  • Des passages plate-formes toujours aussi jubilatoires

Les moins

  • Très peu de nouveautés

  • La musique parfois saoûlante

  • L’ambiance générale du jeu

  • Le peu d’intérêt de la quête secondaire

  • Les poursuites avec le Dahaka, ça devient lourd à force…

La note

6/10


Par Mortal
Le 17 février 2005 | Catégories : Analyses

Je le couperai au montage…
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