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Prodeus (NS)
Prodeus est un FPS « à l’ancienne », autrement appelé aujourd’hui boomer shooter. S’il ne concerne pas vraiment les boomers, il fait effectivement la part belle à une certaine idée du FPS : niveaux plus grands, moins découpés, plus exploratoires, qui rappellent furieusement par moment d’autres franchises et surtout cette fameuse boucle de gameplay monstre-clé-porte chère à Doom, l’original.
Parce que la première chose qui vous saute, littéralement, aux yeux dans Prodeus, c’est l’hommage très appuyé aux shooters de la fin des années 90 : filtre CRT obligatoire, géométrie des niveaux hyper simplifiée, textures grossières (sauf pour les ennemis) et ennemis en sprite 2D effet billboard. Tout ça fleure bon la N64 et le jeu en joue merveilleusement bien : vu la résolution affichée, les ennemis lointains sont très difficiles à voir, même en plissant les yeux. Et le jeu s’est donc arrangé pour que ces ennemis lancent des projectiles particulièrement colorés histoire de pouvoir être repérés à distance facilement.
C’est un parti pris qui ne pourra évidemment pas satisfaire tout le monde. Si vous appréciez les FPS avec des graphismes hyperréalistes, passez votre chemin, ce n’est pas un jeu pour vous. Ici, il faut aimer les détails 2D, les explosions d’hémoglobine pixelisées, les animations de rechargement et d’utilisation de l’arme très saccadées.
Question musique, l’inspiration est clairement venue de Doom (2016) avec une BO écrasante par son ambiance, ses grosses guitares qui grattent, ses percussions ultra présentes.
Finalement, le seul bémol point de vue technique, c’est que le jeu est malheureusement disponible en 30FPS seulement et a une certaine tendance, quand il y a beaucoup d’ennemis à l’écran, à ramer un poil. Rien qui ne soit dérangeant sur l’ensemble du mode solo, mais c’est tout de même un peu dommage.
Quasiment tous les niveaux sont aussi des hommages à ces shooters de la fin des années 90. Ici, un décor gothique avec de la lave qui fait penser à Quake. Là, une station spatiale qu’on croirait tout droit sortie de Quake 2. Là encore, une cathédrale gothique très verticale comme on pouvait en voir dans Quake III: Arena. Ici aussi, un entrepôt et un site industriel qu’on jurerait avoir vu dans un Half-Life. Et de temps en temps, des corridors remplis de monstres dans une base souterraine qui ne dépareillait pas dans un Doom ou un Doom II. Le tout bien évidemment truffé de secrets à découvrir !
Et le jeu se permet en prime un level design hyper léché guidant le joueur à travers les méandres des niveaux sans jamais le perdre. C’est bien simple, je n’ai quasiment jamais eu à rebrousser chemin : tout est clair, le chemin à suivre est « évident » sans qu’on se sente pris par la main pour autant. On est juste naturellement guidé à travers l’architecture vers la porte suivante, le hall suivant, l’arène suivante…
Le second-to-second gameplay est aussi classique qu’efficace : quel monstre tuer en priorité ? Quelle arme est plus efficace sur quelle créature ? Les créatures en question reprennent d’ailleurs tous les poncifs du genre : du zombie avec un fusil à pompe (lent, maladroit, mais pouvant infliger beaucoup de dégâts s’il n’est pas éliminé rapidement), aux ersatz de Pinkies qui vous foncent dessus, en passant même par des copies des Pain Elementals qui vous lâchent des équivalents de Lost Souls (explosives, à tête chercheuse et particulièrement vicieuses). Pas beaucoup d’innovations à signaler de ce côté, si ce n’est l’apparition de pseudo-snipers et de quelques unités typées tank mais avec un fusil Plasma (donc fun !).
Question armes, on reste aussi sur du très classique, mise à part le fait qu’elles soient classées par type de munition (ce qui est drôlement pratique, il faut bien le dire), on y retrouve vraiment tous les archétypes qu’on connaît bien dans ces shooters d’antan. Des fusils à pompe, Super Shotgun, mitraillettes doubles ou rotatives, jusqu’au lance-grenades, lance-roquettes ou encore fusils plasma, il y en a pour tous les goûts et toutes les situations.
Vous l’aurez probablement compris, il n’y a pas beaucoup de surprises à attendre de Prodeus. Il se veut être un hommage, y parvient sans mal, et excelle même à être un shooter viscéral et prenant, le genre de jeux qui fait pousser des soupirs de soulagement une fois qu’un niveau est terminé et qu’on peut enfin desserrer la mâchoire pour ne pas se faire péter les molaires.
C’est le genre de jeu complètement hypnotique où l’on ne voit pas le temps passer, crispé sur sa manette avec un grand filet de bave aux lèvres en dégommant monstre après monstre, activant mécanisme après mécanisme.
Et pour 30€ en magasin, il ne faut absolument pas passer à côté !
Par Mortal
Le 22 mai 2023 | Catégories : Analyses
Je le couperai au montage…Voir les articles de Mortal
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