Un train en retard ne rend pas le service rendu.
- KirbyX, dont la routourne a visiblement tourné
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Resident Evil 2 (N64)
Analyse de Resident Evil 2
Ah, Resident Evil… Série cultissime s’il en est, le premier épisode, sortit en 1995 sur Playstation, était le renouveau du survival-horror, genre établit par la fabuleuse trilogie (bientôt plus !) des Alone in the Dark. Un jeu qui faisait peur, qui stressait, qui nous faisait ressentir des émotions : du jamais vu, pour vous dire.
Alors autant vous dire que Capcom étant l’un des développeurs les plus talentueux existant, le remake américanisé (par des japonais, suivez un peu) des aventures d’Edward Carnby (je ne suis pas certain de l’orthographe) ne pouvait qu’être exceptionnel… Et c’est un euphémisme : Resident Evil premier du nom eu un succès retentissant, avec son aventure aux relents de série B, et une action qui se passait entièrement dans un manoir. Le jeu fini, Tyran 00 abattu, les joueurs pensaient que tout était fini, mais la terreur ne faisait que commencer…
Resident Evil… Two… La voix grave du narrateur tonne à mes oreilles : je l’ai, ce jeu tant voulu, tant attendu, et sur une console qui semblait ne pas pouvoir supporter un tel jeu ! La Nintendo 64 accueillait enfin des cinématiques en images de synthèses, des décors en 2D pré-calculé (il y en a aussi dans Zelda, mais c’est anecdotique) d’une finesse incomparable, mais surtout une trame scénaristique, si ce n’est logique, du moins pensée pour faire peur, et réellement bien amenée par une mise en scène prodigieuse. Capcom sait faire des jeux, en voilà encore la preuve…
Les membres de la police spéciale de Racoon, les S.T.A.R.S., étaient intervenu après que d’affreux meurtres soient découverts. Certaines personnes affirmaient avoir vu des hommes en manger d’autres, tout cela aux alentours d’un manoir, lui même dans les environs de Racoon… Ce que la Team Alpha des S.T.A.R.S. découvrit dépassait tout entendement… Une multinationale du nom d’Umbrella avait créé un virus redonnant la vie aux cellules mortes : le virus T. D’où l’apparition de morts-vivants, et d’autres horreurs créées génétiquement… Mais Chris Redfield et Jill Valentine avaient réussi à mettre un terme aux sombres agissements d’Umbrella, en éliminant leur créature fétiche, mortelle et incontrollée : le Tyran 00, et en faisant exploser la sombre bâtisse… Ou du moins, il le pensait…
Plusieurs mois ont passé depuis les terribles évènements ayant eu lieu dans le manoir. Umbrella, avec l’aide de la municipalité de Racoon, essaie d’étouffer l’affaire, mise au grand jour par les survivants des Team Alpha et Bravo des S.T.A.R.S..De dépit, Jill Valentine démissionne, tandis que Chris Redfield part en Europe afin de traquer Umbrella. Mais déjà, les habitants, jusque là paisibles, de Racoon sont contaminées par le virus G, un dérivé surpuissant de virus T, créé par William Birkin et sa femme, Annette…
Leon Kennedy vient d’être muté au commissariat de Racoon… Alors qu’il arrive en ville, il se fait agresser par des zombies, et rencontre une jeune femme, Claire Redfield, qui s’avère être la sœur de Chris. Séparés par le destin (disons plutôt une explosion), Leon et Claire vont lutter, chacun de leur côté. Lutter… Pour survivre…
Mais pour soutenir un tel scénario, il faut une réalisation de haut vol, et il faut bien dire que de ce côté là encore, Capcom, et surtout Angel Studios (auteur de la conversion) nous ont bien gâtés. Et là, choc : toutes, je dis bien toutes les cinématiques en image de synthèse sont présentes, et même si leur qualité n’est pas optimale, il faut applaudir le travail de compression effectué. En effet, les développeurs ont réussi le tour de force de faire tenir les 2 CD playstation, avec les cinématiques et l’ambiance sonore de haut vol (améliorée, on verra ça plus tard) sur une seule cartouche de N64, pesant tout de même 64 Mega Octets (soit 512 Mega Bites), ce qui fait le double de celle utilisée pour Zelda 64 ! Monstrueux, je vous dis !…
Passons sur cet exploit technique, et attaquons nous aux graphismes en eux même : du grand art. Les décors, en 3D pré calculé (on ne peut pas interagir avec eux), atteignent des sommets de beauté. Les détails pettent aux yeux, les textures sont photo-réalistes, enfin bref, c’est du pré calculé dans toute sa splendeur. Si on rajoute à cela des effets de lumières et de fumées très réussis, on obtient un jeu visuellement épatant. Mais ce n’est pas fini ! En plus d’être superbes, les décors sont aussi variés, de sorte que l’œil ne s’ennuie pas avec toujours la même sorte de décor : ainsi, le commissariat emploi des textures de bois, de carrelages, bref, une architecture assez classique, ce qui contraste avec les égouts, glauques au possible, ou entre autres le laboratoire sous-terrain d’Umbrella, chef d’œuvre de la technologie…
Mais le plus réussi, c’est sans conteste la modélisation des personnages : pour peu que vous possédiez le Ram Pack, tous les éléments en 3D temps réel (comme les héros, les ennemis, certains éléments du décors) s’afficheront en haute-résolution ! Et quand on compare avec la version Playstation, on se dit que la Nintendo 64 est vraiment bien plus puissante, lorsqu’elle est bien exploitée. Des pixels ? Jamais, on a plutôt droit à des textures propres, et des éléments lissés, sans toutefois devenir trop flous, voilà ce que vous réserve la fine équipe d’Angel Studios. Et bien que cette mouture ne soit qu’une bête conversion du jeu Playstation, les différences graphiques sont flagrantes, pour notre plus grand bonheur. Pour une fois qu’un éditeur ne bâcle pas la version N64… Enfin, dans le domaine des effets spéciaux, on notera que Capcom n’a pas lésiné sur le sang, et que la cervelle des zombies est toujours aussi réussie. Les différents armes ont toutes un impact plus ou moins fort et précis selon les ennemis, et les effets accompagnant les tirs sont réussis, mention spéciale pour le lance-roquette, dont vous ne vous servirez qu’une seule fois : contre le boss final (mais on peut la gagner avec des munitions infinies en terminant le jeu en moins de 2h30mn).
L’animation des protagonistes, si elle n’excelle pas autant que le graphisme, reste d’un niveau plus que convenable. Les mouvements, divers et variés, sont bien décomposés, et aucun ralentissement n’est à constater. Et pourtant, il peut y avoir jusqu’à 6 zombies en même temps (8 dans le scénario de Hunk), plus agressifs les uns que les autres. Bon point, d’autre part, pour la gestuelle de Leon, Claire, Ada et Sherry. En effet, bien que leurs lèvres soient statiques durant le dialogue, de nombreux gestes montrent bien les sentiments ressentis par ces "héros d’un jeu", ce qui d’ailleurs contraste avec les gestes nihilistes et inexpressifs de Tyran 00 (le "terminator" des scénarios B). De l’excellent boulot, là encore.
Encore là, quelle claque ! Décidément, Factor 5 et sa technologie de compression du son fait des ravages : le son est en Dolby Surround, et d’une qualité au moins égale à celle de la version Playstation. Les musiques sont un des points les plus importants pour maintenir un stress ambiant, une sensation de peur constante, enfin bref, une atmosphère des plus réussie.
Dans Resident Evil 2, les oreilles sont gâtées de bout en bout, et même si certains regretteront les thèmes de la première version (seulement sur 32 bits), le joueur lambda de Nintendo 64 ne peut qu’être ravi par la qualité sonore. Quel que soit le lieu, la musique, tantôt discrète, tantôt omniprésente, vous fera frissonner de tous vos os, voir plus, quand par exemple les zombies se réveilleront dans la morgue, accompagnés par un thème rythmé et angoissant… Enfin, le dernier combat contre Tyran 00 (scénario B, après avoir remis les batteries en place) est précédé d’un crescendo absolument fabuleux, qui place bien ce boss en tant qu’horreur suprême… Enfin, presque…
Les bruitages sont certainement le point fort de ce jeu. Des voix, parfaitement doublées (en anglais), aux grognements des zombies, tout est là pour mettre le joueur au cœur de l’action. Preuve de la totale réussite des sons, il m’est arrivé plus d’une fois de tendre l’oreille, pour m’apercevoir qu’un Ecorcheur traînait dans la pièce, caché sur le plafond, ou qu’un chien gardait une salle ! Tout est réussi au niveau sonre (la cervelle qui explose est d’ailleurs culte pour nombre de joueurs), et on regrettera juste des voix qui sont un peu brouillées, parfois (surtout dans les cinématiques). Mais rien de grave, rassurez-vous !
Que dire ? La jouabilité est unique en son genre : vous vous dirigez par rapport au personnage : pour aller tout droit, vous pousserez le stick vers le haut. De même, il faut se baser sur la gauche du personnage, et non sa propre gauche ! Idem, bien entendu, pour tourner à droite. Certaines personnes n’ont toujours pas assimiler le système, surtout qu’en plus, il faut maintenir un bouton pour courir, un autre pour viser, différent de celui pour tirer… Et l’art d’éviter les zombie est difficile à maîtriser. Mais pour peu que l’on veuille vraiment bien jouer, une demi heure semble suffire pour avoir sa licence de Nettoyeur (clin d’œil à "Léon", le film)…
D’autre part, et c’est spécifique à la série, vous ne pouvez pas porter 50 objets à la fois, ni 30 ni 20 d’ailleurs. Vous serez limité à 8, voir 10 emplacements dans votre inventaire. Le reste devra être placé dans un coffre à items, mais n’ayez pas d’inquiétudes, on en trouve des tonnes tout le long du jeu, et les items se trouvent dans chaque coffre. Illogique, mais plus pratique !
Sinon, le principe du jeu est assez classique : vous choisissez un personnage, soit Claire soit Leon, et devrez finir le jeu avec chacun des deux héros pour avoir le droit de jouer aux scénario B de Claire (finir le scénario A de Leon pour y accéder) et de Léon (finir le scénario A de Claire). Petit plus, pour chaque héros, un personnage annexe sera jouable un court instant (Sherry ou Ada), et si vous finissez le jeu dans le temps voulu, différents bonus vous récompenseront : 2 mini-scénario (Hunk et Tofu) pour les pros du paddle, et 2 (ou 3, il me semble) nouvelles armes, avec munitions infinies.
Autre cadeau, la présence de nouveaux habits (si vous récupérez la clef spécial) inédits à la 64, et fin du fin, 16 fichiers EX à trouver, racontant des faits ayant eu lieu dans d’autres épisodes de la série (notez que certaines de ces notes se retrouvent dans Resident Evil : Nemesis sur Play). Il y a tant de choses à dire, à expliquer, qu’il m’est impossible de tout vous dévoiler (un conseil : herbe verte + herbe rouge = 3 herbes vertes), mais sachez aussi que les rebondissements dans le scénario sont nombreux et bien pensés… Quelle est donc cette mystérieuse inconnue qui lance le bazooka à la fin du jeu ? Ada ? Jill ? Rebecca ? Je crois que c’est le plus gros secret de la série !
Une réussite totale et une conversion parfaitement maîtrisée, voilà en quelques mots comment on pourrait présenter ce second opus de la série légendaire. Néanmoins, ça ne reste qu’un portage d’un jeu Playstation vieux de deux ans, et on se demande bien pourquoi Capcom ne le sort que maintenant, sans compter que Resident Evil : Zero, l’épisode inédit à la N64, ne devrait plus tarder à sortir, au japon du moins. Mais bon, ne gâchons pas notre plaisir, Resident Evil 2 reste un jeu fantastique, bourré de suspens et captivant de bout en bout, qui ne pèche que par sa durée de vie, assez courte (comptez entre 5 et 10 heures par scénario, si vous ne connaissez pas du tout le jeu… 2-3 heures ensuite !). Mais n’oubliez pas : Si le suspens ne vous tue pas, quelque chose d’autre le fera…
Par Axel_Lebrun
Le 16 novembre 1999 | Catégories : Analyses
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