Un train en retard ne rend pas le service rendu.
- KirbyX, dont la routourne a visiblement tourné
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Resident Evil 4 (NGC)
Analyse de Resident Evil 4
Cela faisait presque cinq ans que les fans de la célèbre saga de Capcom attendaient avec impatience la suite des aventures des Kennedy et des Redfield combattant les plans diaboliques de l’infâme Umbrella Corporation. Sauf que la série commencait à tourner en rond. Il fallait absolument renouveller l’expérience de jeu et ajouter de nouvelles idées pour redonner du souffle aux ventes déclinantes, voire carrément décevantes de Resident Evil Rebirth et Resident Evil 0.
L’équipe de développement a commencé par enlever les décors pré-calculés et une partie de la maniabilité, jugée trop rigide et difficile d’accès pour les novices. On a maintenant droit à un jeu magnifique, avec une pleine liberté de mouvement, à des ennemis beaucoup plus féroces et tenaces ainsi qu’à une visée analogique (mais pas le contrôle du personnage qui reste pratiquement identique).
C’est aussi clairement l’épisode le plus bourrin de la saga, loin devant Resident Evil 3. Le jeu n’a rien à voir avec le rythme et l’ambiance de Rebirth sur GameCube… C’est par contre très efficace pour stresser le joueur et lui donner un sentiment d’urgence, même si ce n’est pas forcément le cas.
Parmi les facteurs causant cet énervement, il y a l’intelligence artificielle qui est tout simplement hallucinante. C’est probablement la plus grosse révolution du jeu. Faut le voir pour le croire. On reste béat, vraiment surpris de voir certains de ces monstres s’acharner sur la porte d’entrée qu’on vient de barricader. Les entendre communiquer entre-eux et hisser des échelles pour entrer via les fenêtres du deuxième étage. C’est tout simplement magnifique. Dans une même zone, quand on est repérés, on n’est jamais tranquille ! Toutefois, par moments, ça bogue. Il peut arriver qu’on voit clairement un ennemi au détour d’un couloir, lui-aussi, mais il ne réagira que quand on aura franchi une « ligne » invisible, seulement quand on sera à une certaine distance… Mais franchement, on est tellement renversé par toutes les scènes intenses que nous offre cette IA, qu’on pardonnera aisément au jeu ces quelques accros.
À tomber par terre ! C’est la claque du début à la fin. Tout à déjà été dit sur la magnificience de ce jeu mais le jouer, l’avoir devant soit, c’est autre chose que de visionner les vidéos disponibles sur le Net ! Le jeu a son propre style, sa propre photographie, rien n’est pris bêtement tel quel et intégré sans travail. On sent l’effort de création derrière cette « oeuvre » et on ne peut qu’admirer Capcom qui force tous les boîtes sérieuses du jeu vidéo à retourner à ses planches à dessin ! La modélisation est renversante, les animations sont fluides et convaincantes, les expressions sont réussies et on a du mal par moment à distinguer une cinématique du jeu en lui-même.
Les musiques de Resident Evil 4 misent surtout sur l’ambiance et pas tellement sur les mélodies. La qualité de la composition et du rendu à l’écoute est remarquable. Les thèmes collent très bien aux décors et permettent une immersion optimale. Mention spéciale aux dialogues qui, à défaut de sortir le jeu des films d’action de série B, ont au moins le mérite d’être les mieux joués de la série et d’être d’excellente qualité audio. Enfin, Capcom a finalement décidé d’offrir le Dolby Pro Logic II (option oubliée pour Resident Evil Rebirth et Resident Evil 0).
La maniabilité est absolument magique ! Léon répond très bien aux commandes et la visée avec le stick en conjonction avec R se fait très bien. L’attribution du couteau sur la gachette de gauche lui donne une bien plus grande importance et en fait un outil très appréciable. Certains trouveront le moyen de râler sur l’absence de déplacement de côté et sur le fait qu’on doive maintenir B pour courir mais si tout les éléments des épisodes précédents avaient disparus, cela n’auraît plus été un Resident Evil. Capcom a ici fait preuve de jugement et c’est très bien comme ça à mon avis. Le jeu est hyper jouable et se place au rang d’un Metroid Prime. Il deviendra une référence pour son genre.
Six ans après les évènements de Raccoon City, la Umbrella Corporation est ruinée. Quand le T-Virus s’est échappé, le gouvernement américain avait alors bombardé la ville et coupé tout lien avec l’entreprise. Cette dernière s’est par après écroulée en bourse pour finalement disparaître du monde financier. Après une courte carrière dans les forces de police de Raccoon City (qui s’acheva suite à sa mission contre Umbrella), Leon S. Kennedy s’est engagé dans les forces spéciales gouvernementale. Il en viendra à se faire assigner la mission de retrouver la fille du président. Elle a été kidnappée, quelque part en Europe…
Elle est énorme pour un jeu de ce genre. Un premier passage prend facilement 20 heures et pour peu que vous soyez fouineur, comptez bien 25 heures au minimum. Le jeu offre énormément de terrain à couvrir et de recoins à découvrir et ce, même s’il est très linéaire. Lorsque vous avez fait le tour une première fois, deux nouveaux modes de jeu deviennent disponibles et ils complètent merveilleusement bien l’aventure principale. Il y a également un deuxième passage à faire, cette fois-ci à un niveau de difficulté bien plus ardu. Enfin, tout ça, c’est sans compter les bonus à ramasser et les objets à débloquer. Rien à craindre ici, c’est largement plus que le client en demande.
La véritable bombe de l’hiver 2004 pour Nintendo ! Dommage qu’il soit sorti un peu tard et qu’il ne semble pas convenir au public de la GameCube. De plus, il n’aura suffit pas à convaincre les joueurs de la concurrence à adopter la console, ne serait-ce que pour ce chef-d’oeuvre. C’est bien dommage. Malgré plusieurs détails à peaufiner et un gameplay tellement nouveau pour la licence qu’il n’est pas encore parfaitement intégré, il s’agit d’un immanquable pour tout joueur qui se respecte, partisan ou non des Resident Evil. Pour ma part, je dis : « Merci Capcom ! ». Ce studio aura pris le temps qu’il fallait pour réaliser un jeu pratiquement parfait, qui marquera l’histoire de la GameCube, un coup de fouet donné à une licence moribonde, tout comme Metroid Prime pour Nintendo.
+ Le graphisme
+ L’intensité
+ Les boss
+ La maniabilité
+ La durée de vie
– C’est les limites du GameCube et ça paraît…
– Le système de sauvegarde à revoir, les continus à supprimer
– Les bogues de collision
– Un brin long et monotone
– Les ennemis et leurs voix qui se répètent trop souvent
Par Martinus
Le 23 juin 2005 | Catégories : Analyses
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