Je m'attendais à ce que ça marche du 1er coup
- Mortal, en train de bricoler la console de mixage
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Spartan Total Warrior (NGC)
Analyse de Spartan Total Warrior
L’univers de l’Antiquité, malgré sa richesse et ses possibilités, n’est pas souvent exploité dans le monde du jeu vidéo. Et pourtant, c’est l’univers qu’a choisi The Creative Assembly, spécialiste des batailles bien fournies en viande fraîche, pour son premier essai dans le monde du beat’em all. Spartan Total Warrior avait donc tout pour attirer l’attention…
Autant vous le dire tout de suite, Spartan Total Warrior ne fait pas vraiment dans la dentelle : le nombre de coups disponibles est limité, de même que le nombre d’armes et les possibilités d’interactions avec le décor (bien souvent dictées par le déroulement du niveau). La seule chose qui soit en nombre conséquent, ce sont les ennemis ! D’ailleurs, le premier niveau pose tout de suite le ton : Sparte est assiégée par les Romains et je peux vous garantir qu’il va falloir en exterminer un bon paquet avant de terminer la mission. Et si je vous dis que les choses empirent par la suite, je sens que vous allez bientôt comprendre la véritable signification de l’expression beat’em all…
Et pourtant, sous cette carapace de brutalité, le jeu a tout de même sa petite part de finesse. En effet, en plus des coups de base (une attaque individuelle et une attaque rotative, pour toucher plusieurs adversaires à la fois), chacune des cinq armes du jeu dispose de coups spéciaux que l’on peut déclencher sous certaines conditions. En effectuant un certain nombre de frappes consécutives, vous chargez une barre de rage, qui permet de déclencher une attaque puissante (parfois accompagnée d’un joli ralenti pour vous faire admirer les têtes qui volent) soit individuelle, soit rotative. Mais ce n’est pas tout : des jauges de puissance se remplissent également au fur et à mesure que vous amassez les cadavres sous vos pieds, permettant de déclencher une attaque spéciale sur un adversaire en particulier ou sur tous les adversaires autour de vous.
Ainsi le marteau de Beowulf, un gigantesque marteau de guerre, permet de frapper le sol violemment pour envoyer valser tous les ennemis autour de vous ! Autant vous dire tout de suite qu’avec ce genre de pouvoir, il est facilement possible de venir à bout de quelques dizaines voire centaines d’ennemis en un coup, pourvu qu’ils soient un minimum regroupés. Les épées d’Athéna, deux lames redoutables de rapidité, peuvent envoyer des éclairs de sorte à foudroyer façon barbecue un adversaire, ou bien à sévèrement étourdir tous les ennemis autour du vous. Bref, vous avez compris le principe, ces pouvoirs sont là pour vous aider au maximum et il va falloir les utiliser à bon escient en fonction des situations.
En ajoutant à cela le fait que certaines armes sont plus ou moins faciles à manœuvrer, permettent une cadence de coups plus ou moins élevée ou, tout simplement, ont une portée plus ou moins réduite, et les batailles prennent tout de suite un aspect stratégique jusque là insoupçonné. Des grands gaillards costauds vous assaillent ? Mieux vaut les tenir à distance pour ne pas prendre trop de coups grâce au javelot d’Achille. Un groupe bien dense d’archers vous bombardent de flèches ? Les épées d’Athéna en viendront à bout beaucoup plus rapidement et efficacement que n’importe quelle autre arme.
Mais le combat ne fait pas tout dans le jeu. Dans chaque décor que vous traversez, de Sparte jusqu’à Rome en passant par les ruines de Troie et les territoires des Barbares, différents objectifs vous sont alloués. Généralement, ça ne vole pas bien haut : allumer un tonneau de poudre (oui, oui, vous avez bien lu, les Grecs de l’Antiquité avaient inventé la poudre noire…), baisser un levier pour permettre aux renforts de passer, etc. Rien de bien varié, mais il fallait bien justifier toute cette boucherie en y greffant un semblant d’histoire…
Quelques cinématiques sympathiques, réalisées avec le moteur du jeu, ponctuent les séances de découpage de masse. Rien de bien transcendant, mais c’est déjà ça de gagné.
Les menus sont assez bien foutus, taillés à coups de serpe, comme le reste du jeu d’ailleurs. La seule chose agaçante reste les temps de chargement entre chaque menu et chaque niveau : pour un simple retour en arrière depuis les options, comptez 20 bonnes secondes. À la limite de l’inadmissible…
Peut-être un des points les plus surprenants du jeu… dans le bon comme dans le mauvais sens du terme : les décors sont tantôt vraiment très beaux et détaillés (comme par exemple Sparte ou Rome sous un coucher de soleil), tantôt navrants de vide et de platitude (les Pays Barbares, les catacombes, etc.). Cette irrégularité laisse un froid et très franchement, lorsqu’on arrive dans un niveau d’une laideur sans bornes, on prie pour en sortir le plus vite possible !
Les personnages, quant à eux, sont particulièrement bien animés mais le niveau de détail laisse un peu à désirer. Quand on sait que le moteur de jeu est capable d’afficher des centaines d’ennemis en même temps, des effets de lumière et que les cadavres ne disparaissent pas tout de suite, tout cela sans ralentir d’un iota, on pardonne aisément ce petit défaut. À noter tout de même que les personnages ont une certaine tendance à "luire" (surtout pendant les cinématiques), ce qui peut agacer au bout d’un moment, particulièrement parce qu’il n’y a pas vraiment de raison qu’ils luisent…
En dehors de cela, c’est du tout bon : des simples soldats romains jusqu’aux troupes d’élite de l’Empire, en passant par les centurions, les morts-vivants et les squelettes, on ne peut pas dire que l’on s’ennuie concernant la variété des ennemis !
Du beau travail là encore : les musiques sont très bien orchestrées, allant du plus classique avec des chœurs qui chantent, et en latin s’il vous plaît, au plus moderne, avec des musiques un peu plus techno de bonne facture. Le tout correspond en général assez bien à l’action : des musiques rythmées pour les scènes de combat (donc beaucoup de musiques rythmées), des musiques un peu plus calmes une fois que l’on a tout ratiboisé, en attendant la prochaine vague d’ennemis.
De toutes les manières, la musique colle aussi pas mal au décor : ainsi dans Rome ou dans Sparte, on a le droit à des envolées de violons et de chœurs du plus bel effet ; dans les ruines de Troie, la musique se fait plus discrète et plus sourde.
Enfin, un grand bravo au doublage entièrement en français, et plutôt bon par ailleurs, de l’intégralité du jeu. L’effort est tout à fait louable de la part de Sega, sachant en plus que le jeu n’a pas forcément rencontré un énorme succès outre-Atlantique.
Pour un beat’em all, c’est le point le plus important et The Creative Assembly nous a pondu quelque chose de tout à fait honorable à ce niveau-là : en gros, tout le système d’attaque tient en 2 boutons. Le bouton A sert pour les attaques individuelles, le bouton B pour les attaques rotatives. À partir de ce moment-là, toutes les attaques sont donc des combinaisons de ces deux boutons avec les attaques puissantes (L maintenu à fond), de rage (L à moitié enfoncé) ou même avec l’arc (Z). Oui, vous avez bien lu, il faudra maintenir le bouton L dans deux positions différentes pour déclencher deux types d’attaques différents, ce qui ne manquera pas d’occasionner quelques ratés et quelques énervements…
Dans le même ordre d’idée, R, qui permet de se protéger, permet également de donner des coups de bouclier/coups de pied/coups de manche de marteau tout autour de vous ou juste sur un ennemi en particulier. Toute la stratégie du jeu consiste à utiliser la bonne arme au bon moment et à savoir alterner pertinemment les phases où il faut repousser les ennemis, les phases où il faut faire des dégâts de masse et les phases où il faut se concentrer sur tel ou tel adversaire.
Le déroulement du jeu en lui-même est fort simple : chaque niveau est découpé en zones et chaque fois que l’on pénètre dans une zone, on doit se fritter un nombre important d’ennemis, puis se débrouiller pour passer à la zone suivante et re-belote. Ca a l’air très ennuyeux dit comme ça et je peux vous assurer que si l’action était ne serait-ce qu’un tout petit peu moins soutenue, on s’ennuierait ferme tout au long du jeu. Mais ce manque de variété dans les niveaux est clairement compensé par la montée d’adrénaline que provoque chaque bataille !
Vous êtes le spartiate (et oui, vous n’avez pas de prénom). Les Romains assiègent Sparte et un Dieu commence à vous parler de votre mission : sauver les Spartiates de la destruction complète et annihiler la puissance de Rome (très marrant, vous ne trouvez pas ?). Mais bien sûr, tout cela n’est que prétexte à un bain de sang énorme…
Anachronique au possible, arrivant à faire cohabiter dans la même semaine Beowulf, le légendaire guerrier scandinave (450-600 ap. J.-C.), le Minotaure, mi-homme mi-taureau (situé en 800 av. J.-C.) et l’Empereur romain Tibère (aux alentours de l’an 0), ce jeu est une véritable insulte aux cours d’histoire de CE2 ! Quant à l’invention de la poudre noire pendant l’Antiquité, je préfère ne pas m’étaler sur le sujet…
La difficulté est conséquente et plutôt inégale : certains passages nécessiteront d’être refaits des dizaines et des dizaines de fois pour en venir à bout, et les checkpoints et fontaines de vie ne sont pas toujours idéalement placés. Il en résulte une importante durée de vie et des séances d’arrachage de cheveux longues et douloureuses…
Donc pour la durée de vie effective, on atteint la dizaine d’heures, que l’on peut allègrement doubler pour obtenir la durée de vie réelle.
Spartan Total Warrior est l’un des rares représentants de son genre, le beat’em all massif, sur GameCube et rien que pour ça, il mérite le plus grand intérêt des fans du genre. Tous les joueurs en manque de bain de sang, qui ont envie de faire pleuvoir l’hémoglobine par hectolitres en explosant tout ce qui bouge à grands coups de marteau de guerre, seront à la fois ravis par le gameplay du jeu et frustrés par son manque de variété et sa difficulté inégale.
Si vous cherchez un bon défouloir, n’hésitez surtout pas mais si le genre ne vous attire pas du tout, passez votre chemin.
Par Mortal
Le 3 mai 2006 | Catégories : Analyses
Je le couperai au montage…Voir les articles de Mortal
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