Notre série Summer of GameCube a pour but de célébrer la GameCube sous toutes ces formes pour fêter ses bientôt 20 ans. Cette série chronologique sur la GameCube revient sur toutes les sorties et évènements marquants de la console année après année.

Cet épisode est consacré à l’année 4 allant de Mai 2005 à Avril 2006.

Renoncement

Vous avez déjà pu constater un net ralentissement l’an dernier : quelques hits bien sûr, quelques classiques bien entendu, mais nettement moins de jeux, notamment de la part des tiers et même Nintendo semble étaler de plus en plus ses sorties. Et pour cause, 2006 sera l’année de sortie de la Wii, que Nintendo a probablement dans les cartons depuis quelques mois maintenant, et cette année 2005-2006 sera clairement une année de disette avec (très) peu de sorties et très étalées sur l’année.

En fait, il y a tellement peu de jeux pour cette période, que je ne vais même pas essayer de diviser cet article en saison. On va faire tout d’un coup :(

Killer7

Toujours dans la série Capcom 5, sorti le 15 juillet 2005, il était lui aussi supposé être une exclusivité mais s’est retrouvé à sortir sur PS2 le même jour que sur GameCube ! Vous remarquerez la lente chute des Capcom 5 : une exclu (P.N.03), une annulation (Dead Phoenix), 2 exclus temporaires (Viewtiful Joe et Resident Evil 4) et… juste un jeu multi-plateforme…

Bref, Killer 7 est un jeu créé par le célébrissime Suda51 et porte bien la patte de son auteur, baroque et barré. Vous incarnez les 7 personnalités d’Harman Smith, tueur à gages au service du gouvernement américain, qui doit lutter contre les Heaven Smiles, sorte de zombie caché parmi les humains. Alors si l’histoire et la narration sont effectivement complètement barrées, le jeu lui reste un classique rail-shooter tout bête.

Mais soyons clair : comme beaucoup de jeux Suda51, on joue plus à Killer 7 pour son ambiance unique que pour son gameplay (d’autant plus que ce n’est même pas un très bon rail-shooter en fait…).

Geist

Sorti le 7 octobre 2005 (voyez, ça fait quand même assez mal ces écarts entre les dates), Geist est un jeu d’action à la première personne dans lequel on incarne l’âme d’un scientifique, séparé de son corps. Cette âme va pouvoir se balader librement de corps en corps et même d’objet en objet, chaque possession conférent des pouvoirs spéciaux.

Si le jeu n’a pas forcément fait l’unamité à sa sortie, force est de reconnaître son originalité : plutôt que de tirer sur tout ce qui bouge, on a parfois intérêt à être plus subtil, prendre possession d’un extincteur pour aveugler les ennemis et passer tranquillement par exemple. Bon évidemment, rien ne vous empêche d’être un gros bourrin.

Bref, s’il est un peu méconnu de la ludothèque, il mérite au moins d’être essayé ne serait-ce que pour son concept un peu à part.

Fire Emblem: Path of Radiance

Sorti le 4 novembre 2005, Fire Emblem: Path of Radiance est le premier jeu de la série Fire Emblem à sortir sur console de salon en Occident. La série est en effet arrivé sur GBA en 2003 et 2004 avec Blazing Blade (connu tout simplement sous le nom Fire Emblem chez nous) et Sacred Stones mais soyons honnêtes, c’est surtout la présence et la popularité de ces personnages dans Super Smash Bros. Melee qui encouragera Nintendo à faire un coup d’essai avec cette série qui n’était jusqu’à présent jamais sortie de l’Archipel Nippon.

Si les épisodes GBA connaîtront un certain succès, ce ne sera pas forcément le cas de cet épisode GameCube, le support non-portable n’étant pas forcément très adapté à ce type de tactical RPG.

Super Mario Strikers

Voilà un sport dans lequel Mario était encore absent : le football. Qu’à cela ne tienne, ce sera corrigé par Next Level Games, le 28 novembre 2005, dans un état d’esprit qui n’est pas sans rappeler Sega Soccer Slam : un terrain plus petit et avec des obstacles divers, des équipes réduites et un goal qui prend très très cher.

Sauf que là, au lieu d’avoir 5 personnalités par équipe, on en a généralement une issue de l’univers classique de Mario et quelques figurants pour l’accompagner (des Boos, des Maskass, des Koopas, etc…).

Si ce premier volet reste sympathique et relativement prenant (un peu comme tous les Mario Sports en fait), c’est surtout sa suite sur Wii qui sera un gros succès, Mario Striker Charged Football.

Battalion Wars

Une autre licence originale qui nous vient de Nintendo et sortie le 9 décembre 2005. Vous prenez l’univers d’Advance Wars et vous le transformez en une sorte d’hybride entre jeu de tir et jeu de stratégie.

Vous contrôlez donc un seul soldat ou véhicule en même temps sur un champs de bataille, mais vous pouvez en changer à tout moment pour tenter d’écraser la force adverse. Bien évidemment, les mêmes poncifs qu’Advance Wars se retrouve ici (les bazookas battent les tanks, qui eux-mêmes battent les simples fantassins, etc…) et on y retrouve tous les véhicules de la série également, de l’avion de chasse au Dreadnought en passant les hélicoptères et les lances-flammes, tout ça dans la joie cartoonesque et l’humour burlesque.

Un excellent jeu pour qui cherche à retrouver l’univers de la série Wars mais avec un tournant résolument plus action.

Odama

Voilà le genre de curiosité qu’on attendait pas vraiment de la part de Nintendo en dehors du Japon. Sorti le 31 mars 2006, Odama est une sorte de mélange entre un jeu de stratégie, un jeu d’action et… un flipper !

Équipé du microphone GameCube (un micro qui se branche sur le port carte mémoire 1 ou 2), on doit diriger vocalement une sorte de grosse cloche à travers un champs de bataille du Japon féodal, aidé par une grosse boule en métal (!).

Alors oui, ça a l’air super chelou dit comme ça… et ça l’est ! Il faut sincèrement plus le voir comme une curiosité qu’autre chose, mais si vous le croisez à un tarif raisonnable, franchement faites un essai, vous pourriez être surpris…

Les restes de l’An 4

Cette bien triste année sera quand même émaillée de quelques sorties remarquables supplémentaire. Comme Donkey Konga 2, sorti le 3 juin 2005, suite du premier, toujours réalisé par Namco, et qui propose toujours le même gameplay avec les bongos, mais sur une sélection d’une cinquantaine de morceaux supplémentaires.

Mario Superstar Baseball, étonnament sorti en Europe le 11 novembre 2005, est un autre jeu Mario Sports mettant en scène un nouveau sport. Il faut croire que le jeu aura été plutôt impopulaire en Europe, peu friante de ce sport, car sa suite sur Wii, Mario Slug Fest ne sortira qu’aux U.S.A.. Il n’en reste pas moins une formule Mario Sports toujours aussi efficace mais dans un environnement un peu plus original.

Peter Jackson’s King Kong: The Official Game of the Movie, édité par UbiSoft le même jour que le précédent est notable pour deux faits : il suit très fidèlement le film, ce qui est plutôt rare pour une adaptation, et essaie d’être le plus immersif possible. C’est un des premiers jeux à supprimer le plus possible le HUD pour laisser un maximum de place à l’immersion.

Sorti une semaine plus tard, le 18 novembre 2005, From Russia with Love d’EA est surtout notable pour un fait majeur : c’est le premier, dernier et donc seul jeu vidéo doublé officiellement par Sean Connery en personne. La licence James Bond est toujours aussi juteuse et EA ne voulait pas passer à côté d’une édition annuelle. Après un Nightfire apprécié, EA commence donc à s’attaquer aux classiques de James Bond pour continuer à traire la vache…

L’ignoblissime Shadow the Hedgehog sort le même jour et rajoute une autre pelleté de terre sur le cercueil déjà moisi de Sonic. Non, je ne tire pas sur l’ambulance, je lui nique sa race à l’ambulance, soyons clairs…

Et enfin, le 9 décembre 2005, sort Prince of Persia: The Two Thrones, 3ème épisode de la quadrilogie des sables pour Prince of Persia et épisode du rattrapage après le catastrophique Warrior Within. Si ce n’est pas un épisode aussi marquant que le premier (oui, toujours pas), il n’en reste pas moins bien plus réussi que le second, intégrant des séquences d’action frénétique avec les poursuites du Prince Noir et des séquences d’infiltration permettant, enfin, de zapper les combats assez ennuyeux de l’ensemble de la série.

Conclusation

Vous pouvez maintenant le constater, c’est une bien triste année pour notre cube violet. Nintendo, abandonné par les tiers, essaie tant bien que mal de meubler une année compliquée sans vraiment y parvenir. Les sorties sont rares, les jeux marquants encore plus.

Seuls 65 jeux sont sortis sur cette période, ce qui est exceptionnellement peu, mais le pire est encore à venir… Rendez-vous la semaine prochaine pour le tout dernier article de notre rétrospective chronologique de la GameCube !