Des Guns, Des Femmes et D’la Bière Nom De Dieu

Surprise! Elle n’a rien sous son bikini!

Bienvenue aux fans de Lara Croft! Asseyez vous, détendez vous et laissez vous laver le cerveau. Mais non, c’était une feinte : vous êtes de retour dans le vrai monde. Regardez, voilà votre voisine obèse qui joue sur son videoway (ou pour vous, cousins français, disons qu’elle joue sur canal satellite).

C’est toujours impressionnant de voir comment les spécialistes du marketing réussissent à manipuler le marché avec de simples images. Et c’est en toute connaissance de cause que la clientèle-cible se laisse prendre au jeu. Le marché visant presque exclusivement les hommes (je suis peut-être l’exception à la règle), la recette pour faire de l’argent apparaît de manière si évidente que c’en est presque drôle.

Regardez bien cette image d’Ayane. Assez réussie, il faut l’avouer. 1. 2. 1. 2. Vous m’entendez? Cette fille n’existe pas, elle ne respire pas, elle n’a même pas de narines. Désolée de crever votre bulle, mais réfléchissez-y une seconde. Surprise! Il n’y a rien sous son bikini.

Déçus? Il n’en demeure pas moins que la manière la plus sure d’assurer la vente d’un jeu est d’y faire figurer quelques filles en déshabillé sexy, et bien sûr, de centrer la publicité sur elles (et quel que soit l’inventeur de la subtilité, il doit se retourner dans sa tombe). Grâce à cette technique vieille comme le monde, les compagnies réussissent à faire avaler au public des jeux techniquements paresseux et au contenu insipide. Il n’y a qu’à voir le succès de Tomb Raider et penser à celui que connaîtra infailliblement un jeu aussi insignifiant mais aux graphiques plus détaillés.

Entre nous, je suis certaine que les hommes préhistoriques dessinaient des femmes sur le mur de leur caverne pour arriver à la vendre! Sérieusement, on vendrait certainement plus de duplex si on remplaçait les affiches de La Capitale par d’autres de Tifa Lockheart… Là-dessus, je vous épargne mes revendications féministes.

Doit-on conclure que la femme fait le jeu? Je dirais plutôt qu’elle fait le profit. La sexualité exploitée dans les jeux vidéos se développe graduellement sous la forme d’une nouvelle industrie. Le Japon est en train de tomber sous son emprise; si l’on se fie au chiffre d’affaires de certaines compagnies, il y a toutes les raisons de croire que le phénomène s’étendra en Amérique du Nord au cours des prochaines années. C’était d’ailleurs à prévoir. Une image 3D animée est un bien meilleur médium que les précédents pour ce genre de commerce.

Tina, que vous pouvez aprecevoir à droite, vous semble peut-être de meilleure foi? Inutile, je suppose, de vous rappeller qu’on ne la verra jamais porter ce bikini dans Dead or Alive. Tecmo l’a déshabillée exprès pour ses clients les plus «voyeurs». Cette image muette est tout de même moins insultante que bien des publicités (sex sells, buy something!) que l’on retrouve dans les magasines spécialisés en jeux vidéos, les magasines tout court, les commerciaux télévisés et les centres vidéos.

Il faut dire que le ridicule ne tue pas et, dans certains cas, paie bien.