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GoldenEye (le jeu) est-il fidèle à GoldenEye (le film) ?

Depuis quelques jours, vous pouvez tous profiter allègrement de GoldenEye (le jeu), mais vous êtes vous déjà posé la question : que vaut-il par rapport à GoldenEye (le film) ? Est-ce vraiment une adaptation fidèle ?
(au passage, si vous voulez paramétrer les contrôles pour y jouer plus confortablement, voir ici).

À l’époque de sa production, cela fait déjà 2 ans que le film est sorti (1995 pour le film, 1997 pour le jeu), c’est déjà un assez grand écart, mais dans les faits, cela coïncide avec la sortie en vidéo du film (au moins en Europe, c’était potentiellement plus tôt aux États-Unis), une bonne occasion de faire la promo du jeu et de le rappeler au bon souvenir du public.

Analysons donc le jeu, mission par mission, pour essayer de trouver les écarts les plus flagrants et les plus problématiques entre les deux.

Mission 1, partie 1 : Dam

Toute la première partie du jeu est basée sur l’introduction du film. Comme tous les James Bond (ou presque), la partie avant le générique raconte la fin d’une autre mission (qui est reliée ou pas au reste du film et permet d’accrocher de suite le spectateur) et le film… commence effectivement par James Bond courant sur un barrage avant d’effectuer un saut à l’élastique.

 

Donc, là-dessus on est pas trop mal sauf que… :

  • Le design du barrage lui-même est relativement différent : il n’y a pas de mirador dessus par exemple, pas d’île visible côté lac ;
  • Toute la première partie de la mission consistant à installer un modem, récupérer des données, neutraliser les alarmes, etc… n’existe pas !

Bref, à part le saut à l’élastique, tout le reste de la mission est complètement inventé. Pas forcément invraisemblable mais monté de toutes pièces.

Résultat : 3/10

Mission 1, partie 2 : Facility

Suite de l’infiltration où James Bond débarque effectivement par les aérations des chiottes et assomme quelques gardes. D’ailleurs, vous vous êtes déjà demandé pourquoi il y avait du carrelage dans les couloirs à côté desdites chiottes ? Et bien, James Bond est supposé débarquer dans l’arrière cuisine. D’où le carrelage.

Et en revoyant le film, on ne peut qu’être impressionné par la similitude des décors, pour le peu qu’on voit en tout cas : les quelques couloirs menant à la salle contenant les silos de gaz (quelques différences, mais franchement, c’est une assez fidèle adaptation qui retient l’essentiel), les salles avec les scientifiques, le verre blindé, les portes, etc…

Bon par contre, côté objectifs, c’est le grand nawak :

  • dans le film, on croise 006 dans une salle bien avant la salle des silos ;
  • James Bond utilise bien un décodeur sur la porte, mais rien ne dit qu’il l’a récupéré auprès de Docteur Doak ;
  • 006 exécute directement des scientifiques, donc minimiser les victimes civiles, on repassera.

En dehors de ces détails, la scène et le niveau est au global pas si éloigné que ça du film.

Résultat : 8/10

Mission 1, partie 3 : Runaway

En sortant (par le tapis roulant) de la salle des silos, James Bond se retrouve sur une piste de décollage sur la montagne, poursuivi par Ouroumov et la moitié de l’armée soviétique. Il court vers l’avion en train de décoller, sort le pilote, se fait arrêter, chope une moto qui traînait par là, reprend la poursuite de l’avion à moto. Ce dernier tombe du haut de la montagne, 007 se jette lui aussi dans le vide avec la moto, rattrape les commandes et s’échappe pendant que l’ensemble du complexe explose.

Et le jeu donc ? Vous devez trouver la clé de l’avion (sic !), détruire les batteries anti-aériennes et les missiles avant de vous échapper dans ledit avion. Pour vous y aider, vous avez éventuellement à votre disposition un tank. Parce que pourquoi pas.

Donc, non seulement en termes d’objectifs, c’est un peu nawak, mais en plus en termes de décors, c’est bien pété aussi : la piste de décollage n’est plus du tout ouverte, mais dans une sorte d’encaissement avec des installations des deux côtés. Et à la fin, on n’a même pas le droit à une petite explosion :(

Résultat : 5/10

Mission 2, partie 1 : Surface

À ce moment-là, notre James Bond de polygones part complètement en couille : pendant que son homologue réel attend pendant le générique de début, il décide d’aller faire une mission à Severnaya où sera tiré le premier satellite GoldenEye quelques minutes plus tard dans le film. Pour cela, Rare invente un flashback de 7 ans où l’on peut voir Surface 1.

Bon, pas la peine de s’étendre sur les objectifs : ça n’existait pas dans le film, c’est plié.

Résultat : 0/10

Mission 2, partie 2 : Bunker

Même principe ici : après avoir infiltré la base, James Bond doit faire une copie de la clé de GoldenEye (qui sera volée dans quelques minutes dans le film, encore une fois). Ce qui est bien, c’est que cette copie ne servira de toutes manières absolument à rien…

Résultat : 0/10

Mission 3, partie 1 : Silo

Parce que le générique s’éternise un peu, James Bond décide de revenir cette fois-ci 5 ans en arrière dans un silo de lancement de missiles pour photographier les satellites GoldenEye avant leur lancement. Il sera surpris qu’il soit dans le film dans environ 25 minutes, donc c’est curieux…

Et surtout, on a déjà eu la clé de lancement alors que les satellites eux sont toujours sur terre…

Bref, encore une fois, un niveau complètement phantasmé par les développeurs, rien à voir avec le film…

Résultat : 0/10

Mission 4, partie 1 : Frigate

Probablement pour des questions de cohérence de gameplay, toute la séquence de la course-poursuite à Monte-Carlo entre Bond et Onatopp est zappée dans le jeu (le moteur n’est probablement pas capable de faire ça de toutes manières). De même que la très calme séquence du casino qui la suit de près.

Bond va ensuite enquêter sur le yacht de la conquête d’un soir de Xenia, pour trouver le capitaine mort, avant de se rendre compte que la frégate française on-sait-pas-quoi™ est dans le port et abrite un prototype d’hélicoptère, le Tigre, résistant aux pulsions électro-magnétiques. Bond prend alors son petit zodiac pour aller sur la frégate mais est arrêté par les soldats (pour une fois que les PNJ font leur taf…) quand il essaie d’arrêter le vol.

Pendant ce temps, 007-pixels lui, est aux prises, sur la même frégate, avec une prise d’otages parce que pourquoi pas. On remarquera au passage que la frégate n’est pas du tout dans le port de Monte-Carlo mais en plein océan, qu’il n’y a plus de public, et qu’il faut mettre un traceur sur l’hélicoptère alors que ce dernier sera perdu par le vrai James Bond pour être repéré quelques minutes plus tard au-dessus de la Sibérie.

Encore une fois, n’importe quoi donc…

Résultat : 2/10

Mission 5, partie 1 : Surface 2

Alors que Ouroumov survole Severnaya avec son hélico anti-GoldenEye pour voler la clé du GoldenEye (malin !), James Bond doit une nouvelle fois pénétrer dans le Bunker depuis la Surface.

Et si dans le film, tout est suivi depuis un écran de contrôle, dans le jeu, vous êtes directement en Sibérie en train de péter des yeules. Les similitudes sur l’extérieur de la base sont par contre assez remarquables : on reconnaît parfaitement le building avec l’antenne, ainsi que l’entrée du bunker.

Bref, James Bond est bourré dans le jeu…

Résultat : 3/10

Mission 5, partie 2 : Bunker 2

Ouroumov et Onatopp volent la clé du GoldenEye, ramassent Boris et massacrent tout le monde à Severnaya. Pendant ce temps, James Bond est tranquillement en train de boire un bourbon à Londres.

Mais dans le jeu, il est capturé et emprisonné avec Natalya (parce que pourquoi pas…) et doit se barrer du bunker avant que le GoldenEye ne pète au-dessus de la Sibérie.

Si 90% du bunker est inventé pour le jeu, la salle de contrôle, juste après l’entrée est encore une fois remarquablement similaire : les portes, l’arrangement des écrans, les deux alcôves de chaque côté, tout cela ressemble bien à GoldenEye (le film), en un peu moins claustro.

Bon par contre, James Bond n’a visiblement toujours pas décuvé, donc pour la fidélité au film, on repassera.

Résultat : 3/10

Mission 6, partie 1 : Statue Park

Sur la piste de la seule survivante de l’incident de Severnaya, James Bond se rend à St Petersbourg et y croise Jack Wade de la CIA. Ce dernier l’emmène au club de Valentin Zukowsky, qui lui donne une piste dans un hamam de la ville où l’on recroisera Onatopp (bien énervée du coup…) avant d’être guidé vers le parc aux statues de St Petersbourg où l’on confrontera Janus/006. Ce dernier enferme alors Bond dans l’hélico volé pour le faire exploser mais James Bond arrive à s’éjecter, avec Natalya, avant d’être éparpillé dans le parc.

Il est alors capturé par le ministère de la défense.

Pendant ce temps dans GoldenEye (le jeu), tout cela est condensé dans un seul et unique niveau : Statue. On y retrouve essentiellement le parc en question (littéralement 30 secondes dans le film, un niveau de 10 bonnes minutes dans le jeu), Valentin (hors de son club donc…), Natalya et l’hélicoptère mais cette fois, il faudra la sauver (vous n’êtes pas prisonnier) et récupérer la boîte noire de l’hélico (parce que pourquoi pas…).

Vous serez aussi arrêté à la fin.

Résultat : 6/10

Mission 6, partie 2 : Archives

Bond et Natalya se retrouvent prisonniers dans les archives du ministère de la Défense russe. Le ministre est tué par Ouroumov et Bond parvient à s’échapper. Natalya elle, est re-capturée (encore).

Là encore, la version N64 n’est pas si éloignée que cela de la réalité : vous commencez seul et devez récupérer Natalya au passage, mais les décors sont étonnament fidèle au film (les bibliothèques, les portes, les escaliers, les bureaux, etc…). Étonnament, le ministre de la Défense ne meurt pas, vous allez même devoir discuter avec pour récupérer la boîte noire de l’hélico (toujours pas compris pourquoi…) avant de vous échapper, avec Natalya, en sautant par une fenêtre comme dans le film.

Donc voilà, c’est pas hyper hyper fidèle, mais l’adaptation est plus que correcte.

Résultat : 7/10

Mission 6, partie 3 : Streets

Ouroumov s’échappe avec Natalya en voiture et Bond décide de les poursuivre en… tank ! C’est une des scènes d’action les plus iconiques du film.

Et le jeu arrive à retranscrire ça avec quelques difficultés : on vous remet un coup de Valentin (alors que ça fait 10 minutes qu’il a touché son chèque dans le film) et vous parcourez des rues franchement vides (et franchement minées) avant d’arriver au bout sans vraiment poursuivre une autre voiture et sans vraiment faire toutes les cascades du film.

Mais bon, c’est une poursuite en tank, donc on ne va pas se plaindre non plus.

Résultat : 6/10

Mission 6, partie 4 : Depot

Dans le film, Bond découvre le train de Trevelyan (il y a une petite indication donnée précédemment par Valentin), se met sur sa route et tire dessus avec le tank (classe !) pour l’arrêter.

Dans le jeu, James Bond est obligé de fouiller la gare SNCF du coin, détruire des caches d’armes, détruire des ordinateurs, récupérer les plans de l’hélic pour enfin monter à bord du train… N’importe quoi côté James Bond virtuel.

Résultat : 1/10

Mission 6, partie 5 : Train

Une fois à bord du train, Bond confronte une nouvelle fois 006 mais Ouroumov débarque avec Natalya comme otage. Bond le flingue (normal), 006 s’échappe avec Onatopp et Bond se retrouve prisonnier dans un des wagons blindés du train, obligé de faire un trou dans le sol avec sa montre laser pour s’échapper avant que le train ne saute…

Si le début fait un peu nawak côté N64 (il faut remonter tout le train et casser les freins pour le faire s’arrêter), la fin est remarquablement similaire. De même que le design si particulier du train avec son nez bizarre et la grosse étoile rouge sur le côté de la loco.

Bref, c’est un peu plus orienté action, mais ça suit à peu près la trame du film (ou en tout cas, ça adapte la trame du film pour faire un peu plus de niveaux).

Résultat : 7/10

Mission 7, partie 1 : Jungle

À la fin de la mission précédente, on se doute que Boris, au service de 006, est à Cuba. James et Natalya s’y rendent, baisent comme des otaries, récupèrent un avion auprès Wade et se font descendre au-dessus de la jungle cubaine après être passés devant la base des maychamps. Xenia débarque alors en hélico (avec juste un kalash) et James la fume. Ils retrouvent ensuite l’antenne géante et parviennent à s’infiltrer dans la base.

Côté GoldenEye (le jeu), il faudra cravacher dans la jungle et affronter une tripotée de soldats, et de tourelles-mitraillettes avant d’avoir le droit de combattre Onatopp, qui sera équipée pour l’occasion d’un RCP-90 et d’un lance-grenades (que du bonheur !). Il faudra ensuite faire sauter un dépôt de munitions, avant de pouvoir s’infiltrer dans la base (et vous pouvez clairement oublier les otaries…).

Le James Bond polygoné prend donc un peu plus son temps, et en chie un peu plus que son homologue, mais on reste dans le même état d’esprit, même si les décors diffèrent fortement.

Résultat : 5/10

Mission 7, partie 2 : Control

Bond et Natalya sont capturés, mais pas avant d’avoir mis une belle merde dans la base. En gros, ils arrivent à faire péter une bonne partie des installations, reconfigurer le satellite et s’échapper. Mais les maychamps pourraient re-reconfigurer le satellite donc il faut aller faire péter l’antenne si possible.

Côté GoldenEye (le jeu), le niveau commence un peu bizarrement : vous allez déblayer le terrain pendant que Natalya reste en arrière. Et en dehors des salles annexes, l’ensemble est relativement cohérent par rapport au film. Vous y retrouvez la même configuration de salle, les écrans, etc… Bon par contre, la mission elle, n’a plus grand-chose à voir : il faut protéger Natalya pendant qu’elle bricole-picole le satellite et détruire des ordinateurs avant de s’échapper par un ascenseur.

Résultat : 7/10

Mission 7, partie 3 : Caverns

Visiblement, James Bond N64 s’est trompé de bouton dans l’ascenseur et est descendu au lieu de monter (ça peut arriver à tout le monde). Et il se dit qu’il va aller détruire le système de pompe qui permettait de remplir le lac cachant l’antenne au-dessus de la base des maychamps.

Et c’est encore un n’importe quoi côté Bond 64…

Résultat : 0/10

Mission 7, partie 4 : Cradle

Dans GoldenEye (le film), James Bond ne s’est pas gourré de bouton et atterrit donc en haut de l’antenne. Après avoir saboté ses moteurs, il poursuit Trévélyan jusqu’en bas de l’antenne et le butte en le balançant. Natalya arrive à la rescousse de Bond avec un hélicoptère avant que l’antenne n’explose.

Un niveau remarquablement similaire sur N64… sauf que là, on affronte des armées entières de commandos d’élite en plus de 006. Mais dans le principe, on fait la même chose, jusqu’au saut pour attraper les pattes de l’hélicoptère.

Résultat : 9/10.

Mission 8, partie 1 : Aztec

Vous vous retrouvez dans la base du film Moonraker et devez affronter Requin et empêcher la fusée de décoller pour anéantir la vie sur terre. Le rapport avec GoldenEye ? No sé, señor…

Résultat : -4/10

Mission 9, partie 1 : Egyptian

Vous affrontez le jamaïcain Baron Samedi du film Vivre et laisser mourir mais dans une pyramide égyptienne avec des gardes russes et vous devez retrouver le pistolet d’or du film L’homme au pistolet d’or. Cette fois, je pense que Bond est définitivement bourré…

Résultat : -70/10

Conclusamment

Alors, GoldenEye (le jeu) est-il fidèle à GoldenEye (le film) ?

Les deux dernières missions bonus sont clairement des hommages à la période Roger Moore de James Bond. Étant donné la moyenne d’âge de l’équipe de développement à la sortie du jeu, je ne serais pas étonné qu’il fût leur James Bond préféré.

Si l’on fait abstraction de ces deux missions donc, on a un jeu avec pas mal de remplissage : Surface 1, Bunker 1, Silo, Depot et Caverns sortent clairement de nulle part. Elles assurent un peu de la cohérence interne du jeu, mais ça reste quand même assez limité. Bunker 2 et Surface 2, si elles sont bien présentes dans le film, ne devrait pas du tout impliquer Bond.

En dehors de ces petits soucis, on a donc au moins la moitié du jeu qui est inspiré plus ou moins directement du film, ce qui pour l’époque et pour une adaptation de film, est clairement un score pas dégueulasse.

Résultat : 007/10


Par Mortal
Le 4 février 2023 | Catégories : Editos

Je le couperai au montage…
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