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La face cachée du monde vidéoludique
Castlevania… Castlevania… Castlevania combien ? On ne sait même plus, les éditeurs cherchent à nous embrouiller, franchement, si je vous demande, là, de me citer tout de suite quel est le numéro du dernier Megaman, Zelda ou Mario vous saurez me répondre immédiatement ?
Ce texte a été publié, il y a peu de temps, sur le site où je travaillais avant d’arriver ici. Voici le site en question: N-Players
Depuis bien des années, les jeux vidéo ont évolué. Dans toutes sortes de sens différents. Pensez-vous que si vous vous mettez à raconter à un mec qui vit en 1990 comment est le monde vidéoludique d’aujourd’hui il vous croira ? Si vous vous mettez à lui raconter que le nouveau F-Zero est développé par Sega, que Sony est maintenant, de loin, le leader du marché après avoir éliminé Sega du hardware, que Microsoft fait concurrence importante face à Nintendo, que Sega, Namco et Nintendo se sont alliés pour l’arcade, que des jeux comme Rogue Squadron II sont considérés comme des jeux très durs ou encore que Enter The Matrix se vend largement mieux que Zelda WW il va vous répondre que vous êtes taré. Il faut avouer qu’à l’époque, qui l’aurait cru ? Qui aurait pensé qu’un jeu en 2D sur une console nouvelle génération serait tout de suite mal vu ? Maintenant c’est fini, jamais plus rien ne sera comme avant, oubliez la rivalité entre Nintendo et Sega, car ce n’est plus une rivalité qui règne entre Nintendo, Sony et Microsoft mais une véritable guerre. Maintenant, les temps ont changé, le grand public a pris le contrôle du royaume des jeux vidéo, et ce, pour le plus grand malheur des gamers, des vrais.
À l’heure actuelle, le marché a bien changé, le combat entre Nintendo et Sega n’est plus, c’est maintenant Microsoft et Sony qui font face à Nintendo. Mais la manière de se battre aussi a bien changé, ce n’est plus en créant des bons jeux que l’on peut gagner mais en transformant la console en un appareil multi usage, capable de lire des DVD, équipé de port Ethernet et de disque dur, avec la capacité de rentrer DivX et MP3, bientôt de graver CDs et DVD, on peut déjà se mettre, sans trop risquer de se tromper, à imaginer comment sera la PS5. Bref cela prouve bien ce qui est cité plus haut, les joueurs se font minoritaires. Et ce n’est pas pour rien que Mikami a choisi de développer uniquement chez Nintendo, il l’a dit lui-même: "nous développons pour des gens uniquement motivés par le jeu". Et que dire quand on voit les nouveaux concurrents de la Game Boy? Un téléphone-console (N-Cage) et un appareil pour lire film, MP3 et accessoirement jeux vidéo (la PSP). Preuve que ça va de plus en plus mal, et tout peut se vérifier par l’état actuel des développeurs, qui vont de plus en plus mal.
C’est véritablement à une sorte de "crise" que nous avons affaire. Cela fait bien longtemps qu’on n’a pas entendu parler de nouveaux studios de développement qui vont nous faire des jeux prometteurs et vont améliorer l’industrie du jeu vidéo. Non, ça fait bien longtemps que de nouveaux studios intéressants ont ouvert leurs portes. Par contre, des fermetures, ça, on en a entendu parler. Le grand SNK, ancien maître des jeux d’arcade et créateur d’une des cartes d’arcade les plus célèbres de l’histoire, s’est définitivement retiré du monde des jeux vidéo. Sega, l’éternel rival de Nintendo, créateur des Sonic, Virtua Fighter, Panzer Dragon, Phantasy Star, Shenmue… maître dans le domaine de l’arcade, inventeur du cell-shading et premier vrai utilisateur de online sur console, a dû abandonner le hardware face à la menace grandissante de Sony qui a carrément mis les comptes de Sega dans un état critique, à deux doigts de la faillite. Mais comment avons-nous pu en arriver là? Comment se peut-il que Square, le maître des jeux RPG, créateur d’une des sagas les plus respectables et les plus vendues du monde vidéoludique, soit obligé de fusionner avec son ex-concurrent, Enix pour cacher une faillite qui a presque causé la perte d’un des plus grands et des plus riches studios de développement. Il faut se rendre à l’évidence, ça va mal, très mal. Et pire encore quand on voit que les studios les plus riches de nos jours sont certainement les moins talentueux.
Electronic Arts est sûrement le meilleur exemple que l’on puisse mettre ici. Ce développeur est aujourd’hui un des plus riches et qui sort chaque année un nombre incroyable de jeux. Mais après tout quels sont ces jeux? La gamme de jeux de sport tout d’abord, ou EA reprend les mêmes jeux, les améliore vite fait et plus ou moins bien fait, remplace le dernier chiffre du titre et nous ressort un jeu qui va bien se vendre, comme d’habitude. Et quand on voit qu’il aura fallu attendre la version de 2002 pour que EA commence à écouter les critiques des joueurs à propos de FIFA, on peut se demander jusqu’où ça va aller. Mais ne restons pas trop dans cette gamme de sport, il n’y a pas que ça chez EA, il reste les licences. De nombreuses licences, qui, grâce au succès du film se vendront extrêmement bien, Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux et James Bond principalement. Puis évidemment les grandes séries commerciales qui marchent fort bien, comme les Sims. Voici comment marche un des plus grands développeurs et éditeurs, mais le pire étant sa politique, car n’oublions pas que EA est souvent appelé le roi du multi plate-forme et il devient maintenant difficile de trouver un de leurs titres qui ne soit pas disponible sur les trois consoles concurrentes en même temps. Et cette politique se développe également beaucoup. On sort un jeu sur PS2, la console la plus vendue, puis 6 mois plus tard sur les autres consoles, histoire de rentabiliser. Et que dire de Infogrammes, qui a racheté le nom prestigieux de Atari suite à sa grande faillite et remporte le paquet avec un jeu rempli de bogues, injouable, irréaliste et moche juste parce qu’il y a "Matrix" dans le nom?
Nintendo a tenté de ne pas aller dans ce sens, et avec la N64 ils ont continué leur politique, celle de faire des jeux, des bons, qui devaient normalement faire vendre la console. Mais non, Nintendo a raté son coup : la console manque de jeux avec du sang qui gicle et l’on ne peut lire les jeux gravés ou les CDs audio. Résultat, seul le phénomène Pokémon a sauvé Nintendo du flop. Puis Sega meurt, l’avertissement pour Nintendo, un avertissement qui montre ce à quoi il faut s’attendre avec Sony, qui continue de pourrir le monde vidéoludique. Je ne cherche pas à passer pour un anti-Playstation, mais il faut voir les choses en face: on ne serait pas autant dans la merde sans Sony. La première chose que la firme ait faite avec la Play fut de créer une console peu a l’abri du piratage. Copier des jeux était facile, ainsi acheter une console, même chère n’était plus un problème puisqu’on aura les jeux gratuits ensuite. Résultat Sony empoche la totale et les développeurs perdent plein de fric. Puis évidemment on ne s’arrête pas là. Sony continue sur sa lancée, encourage le multi plate-forme, tue Sega et tente de s’approprier des millions de fans qui fondent en larmes. Et la réussite de la PS2, accompagnée de la défaite de la Dreamcast, prouve la supériorité grandissante des faux joueurs, de ce grand public qui se dit gamer. La sortie de la PS2 fut un record historique, un record de jeux aussi pourri pour un lancement accompagné d’un prix énorme. Le pari était risqué, oser lancer une console avec des jeux nazes au prix de 3000F sous prétexte qu’il y a un lecteur DVD, c’était plutôt gros. Mais le pire c’est que ça a marché et les gens ont préféré cette "console" plutôt qu’une Dreamcast proposant un petit prix et de nombreux hits. Et voilà que je me retrouve à défendre Sega, tout ça à cause de Sony, c’est dire à quel point ce développeur a foutu sa merde chez nous et invite un grand public con, sans nous demander notre avis.
Et maintenant le temps, si prestigieux, de la guerre Sega-Nintendo avec la Megadrive et la SNES, la grande rivalité, la "grande époque", ne sera plus. On était Mario ou Sonic, Final Fantasy ou Phantasy Star, Nintendo ou Sega. Ce fut une guerre impitoyable mais loyale. Et tout le reste s’y met, on ne compte plus les dépêches dans les journaux annonçant depuis quelques années la mort de Nintendo, les chutes d’action, la faillite totale… Pourtant, chose étrange, un nouveau studio de développement vient d’être créé, 650 000 Zelda WW sont vendus aux USA avant même sa sortie et les nouveaux épisodes de Pokémon se sont déjà vendus à plus de 6 millions d’exemplaires avant même la sortie en Europe. La Game Boy reste la console la plus vendue de l’histoire, la GBA et la GBA SP ont un succès incroyable, et que dire des autres jeux. Car si Nintendo ne vend pas plus de GameCube que de Playstation 2, Nintendo reste sûrement le développeur qui compte à son actif le plus de fans au monde, les plus grandes séries et des personnages des plus prestigieux. Alors non Nintendo ne risque pas de mourir, même avec la PSP, Nintendo n’est pas près de partir et ils ne quitteront pas les jeux vidéo tant que ces derniers existeront (ce n’est pas moi qui l’ai dit, c’est eux). Nintendo n’a pas besoin de licencier une partie de son staff sous prétexte que sa console n’atteint pas les objectifs au Japon comme l’a fait Microsoft.
Un autre événement débarque dans les jeux vidéo, celui du online. Microsoft l’a vite compris, grâce au online, la XBox peut vite attirer les joueurs PC grâce à ce procédé. Sony, lui, parle déjà d’une PS3 entièrement Online. Et Nintendo est montré du doigt en tant que anti-Internet et immédiatement revient le fameux "Nintendo n’en a plus pour longtemps, ça va finir comme Sega". Mais ils oublient un peu l’histoire, ils oublient que Nintendo a survécu à toutes les crises, Nintendo est présent depuis 1889, ils furent là avant tout le monde, ils ont relancé les jeux vidéo avec la NES aux USA, ils ont créé la console portable, révolutionné les manettes, créé un héros qui a plus d’impact que Mickey, ils se sont alliés avec les plus prestigieux et les plus grands ont travaillé avec eux. Nintendo est toujours là et il compte bien rester. Certes le online ne les intéresse pas pour le moment, mais il furent les premiers à avoir soutenu le online. Et quand on voit ce qu’a provoqué et risque de devenir le online ça peut une fois encore finir mal. Oui, le online apporte pleins d’idées révolutionnaires, mais il n’y a qu’à voir Final Fantasy XI, un fiasco total et voilà comment le online pourrit une des grandes sagas. Et PSO, qui vient de sortir sur X-Box, ne possède qu’une différence avec la version cube: on ne peut jouer offline. Bref, une fois le jeu en poche, on est obligé de payer encore un max pour pouvoir jouer. Ce n’est pas demain que le online sera prêt pour être sur console. Et créer un système performant (et cher) tel que le X-Box live n’y changera rien.
Du coup, avec toutes ces faillites qui n’arrêtent pas, les développeurs sont obligés de devenir prudents. Résultat : faire de l’original est dur, dans la mesure où on n’est pas sûr que ça marche. Tandis qu’on sait d’avance que sortir un nouveau Mario va avoir du succès. Un exemple simple et concret : le dernier E3. Quels sont les jeux qui furent présentés ? Mario Kart 4, Mario Party 5, Mario Golf 2, Rogue Squadron III, Pokémon 5, Gran Turismo 4, Metal Gear Solid 3, Halo 2, Castlevania… Castlevania… Castlevania combien ? On ne sait même plus, les éditeurs cherchent à nous embrouiller, franchement, si je vous demande, là, de me citer tout de suite quel est le numéro du dernier Megaman, Zelda ou Mario vous saurez me répondre immédiatement ? Non, à la limite, il vous faudra quelques minutes de réflexion, même pour un fan. C’est dire l’ampleur du désastre. Que dire de Final Fantasy, où l’embrouille est à son comble. Final Fantasy XII est en développement, Final Fantasy Crystal Chronicles va sortir au Japon, Final Fantasy XI est à l’étude pour l’Europe, Square sort carrément un FF X-2… Et même les nouvelles séries sont promues à des suites. Quand Onimusha est sorti, il était déjà prévu de faire un Onimusha 2, 3, 4 et 5. Et Capcom ne s’arrête pas là : entre chaque épisode, ils sortent des produits dérivés tels que Onimusha Tactique ou le prochain Onimusha qui est grandement inspiré de SSBM.
Voilà, le texte va toucher à sa fin, pourtant j’ai l’impression de n’avoir parlé que d’une infime partie des problèmes qui règnent dans ce monde du jeu vidéo. C’est l’ignorance des uns et la bêtise des autres qui ma poussé à l’écrire. Que voulez-vous? Comment réagir quand on entend que Nintendo a volé des sagas comme Metal Gear, Final Fantasy ou Resident Evil à Sony? Mais il se trouve que Resident Evil n’a jamais été exclusif à Sony, le premier épisode étant sorti sur Play ET Saturn. Final Fantasy a débuté chez Nintendo, tout le monde le sait, de plus Square ne serait rien, absolument rien sans Nintendo qui a entièrement soutenu et financé cette société à ses débuts. Et Metal Gear c’est la même chose, le premier épisode est sorti sur une console qui existait bien avant l’arrivée de Sony sur le marché…
Par The_lascar
Le 7 août 2003 | Catégories : Editos
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