C'est une tête brûlée, lui, un déglingo, le genre de mec qui enlève les clés USB sans les éjecter…

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La PS3 est-elle viable économiquement ?

Acheter la PS3 en ignorant complètement ces fonctionnalités haute-définition ? Je n’y crois pas une seconde !

Quand on voit la réaction qu’ont eu certains à l’annonce du prix du nouveau bijou technologique de Sony et quand on regarde le budget de certains développeurs, on pourrait être en droit de se demander si la nouvelle console de luxe de Sony est économiquement viable… Est-ce que les joueurs, aussi mordus soient-ils, sont prêts à mettre une petite fortune dans une PS3 ? Est-ce que les développeurs vont pouvoir supporter des coûts de développement titanesques ? Est-ce que Sony n’est pas en train de rentrer dans une impasse ?

600€, c’est la moitié d’un salaire moyen !

La première chose qui me vient à l’esprit lorsque je pense au prix de la PS3, c’est la fameuse erreur stratégique de Microsoft concernant la XBox, qui a vu son prix dégringoler par paliers en seulement quelques mois… Sony va-t-il être obligé d’en faire autant ?

Replaçons un peu les choses dans leur contexte : 600€, c’est tout de même près de la moitié d’un salaire moyen en France, sans compter que pour ce prix-là, on n’a pas de jeux et il faudra donc allonger quelques biftons supplémentaires pour pouvoir profiter de « nouvelle génération » selon Sony. Seulement, qui, aujourd’hui, a les moyens (et l’envie !) de mettre 600€ dans une console ? Les hardcore gamers s’intéresseront probablement à la machine en premier, ça paraît évident, avec les Sonyfans convaincus, qui économisent sûrement déjà depuis des mois ; mais en dehors de cela, pas grand monde ne serait prêt, à mon avis, à mettre 600 cacahuètes dans une console, aussi révolutionnaire soit-elle (en tout cas, pas pour la fonction console en elle-même).

L’une des grandes forces de la PS2, c’était d’être ouverte à un large public, pour un prix certes élevé, mais pas prohibitif. Là, on se retrouve avec une console hors-de-prix, le double de la PS2 à sa sortie et plus cher que la XBox360, alors qui va vraiment acheter la PS3 ? D’un point de vue purement pécunier, très peu de monde. En tout cas, les premiers mois, car nul doute que Sony va baisser ses prix, une fois la période de Noël passée aux États-Unis et au Japon.

Et cela sans compter le fait que la console de Sony n’est pas vendue que comme une console, mais également comme l’accès aux films HD via le Blu-Ray. Posséder une télévision HD paraît donc indispensable pour pouvoir réellement profiter de sa console. Et je ne suis pas franchement persuadé que les gens qui ne possèdent pas d’écran LCD seraient capables de mettre 600€ dans une console « juste pour jouer ». Acheter la PS3 en ignorant complètement ces fonctionnalités haute-définition ? Je n’y crois pas une seconde !

Le budget complet pour accéder à la PS3 devient alors gargantuesque…

Et les coûts de développement dans cette histoire ?

Le grand public n’est pas le seul intéressé par la PS3, les développeurs de jeux sont aussi clients de Sony. Pour illustrer la situation actuelle, je vous propose une petite énigme : qui serait prêt à développer sur une console en potentielle pénurie pendant plusieurs mois avant même sa sortie, alors qu’elle sera probablement la plus coûteuse, en terme de développement ? Évidemment, si l’on pose le problème comme ça, la réponse est plutôt évidente.

Rappelons tout de même qu’il a nécessité 10 millions d’euros pour produire Red Steel, et que l’on parle actuellement de près de 45 millions d’euros (presque 5 fois plus !) pour Resistance. Les studios qui auront les moyens de se financer pour produire des jeux PS3 vont être très rares.

De plus, tous les développeurs impliqués sur PS3 n’espèrent probablement pas un retour sur investissement dès la sortie, même en vendant un jeu par machine (à moins de faire une marge de 150€/pièce). Avec seulement 100 000 machines disponibles à la sortie au Japon et le même nombre d’engins pour l’Amérique du Nord, le potentiel de vente est de 200 000 unités, pas vraiment moyen de crever le plafond ; rien que rentabiliser les coûts de développement risque d’être bien difficile à faire (je vous laisse le soin de faire le calcul…).

Le seul espoir qu’il reste aux développeurs, c’est que leurs jeux soient des références sur la machine, de sorte à ce qu’il puisse continuer à se vendre correctement dans l’année qui va suivre la sortie de la PS3 ; et, ça, ce n’est vraiment pas gagné pour tout le monde !

Amère conclusion…?

Résumons. Un coût d’achat très élevé à la sortie, et probablement constant pour au moins 6 mois après ; des coûts de développement élevés et un retour d’investissement non-garanti du fait du peu de machines disponibles dans les premiers mois. Dans n’importe quel autre secteur de l’industrie, cela ressemble à une aberration économique totale… Mais nous sommes dans le secteur du jeu vidéo, donc c’est une stratégie parfaitement logique du point de vue de Sony…

Certains analystes, des plus sérieux, ont déjà fait le même calcul que moi et sont arrivés à la même conclusion. Mais ce sont les mêmes analystes qui, en 2001, n’avaient pas accordé grand chance à Sony avec la PS2…


Par Mortal
Le 12 novembre 2006 | Catégories : Editos

Je le couperai au montage…
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