Le Micromania Game Show 2004
Du côté de Metroid Prime 2 Echoes, c’est l’extase à l’état pur
Quelques 5km², 20 000 visiteurs et trois jours d’exposition. Micromania a de quoi se vanter : c’est finalement la seule compagnie à avoir réussi à implanter un vrai salon de jeux vidéo en France, qui est définitivement bien ancré, après plusieurs années de succès consécutives. Et cela commence dès l’extérieur avec Nintendo qui a positionné son célèbre camion rempli de GameCubes devant l’entrée. De quoi inquiéter tout d’abord, puisque le camion ne contient que des consoles reliées à des télés de mauvaise qualité, et des jeux déjà sortis depuis belle lurette, dont pas mal de daubes d’éditeurs tiers, le tout dans une ambiance boîte de sardines. Heureusement, tout s’arrange lorsque l’on franchi le seuil de l’entrée : on tombe directement sur trois écrans plasma gigantesques, avec Resident Evil 4 tournant sur chacun d’eux, jouable à la Wavebird.
Si le salon était gigantesque, on était loin d’arriver à la grandeur d’un ECTS (ou plutôt d’un GSL) ou d’un E3 et cela se ressent surtout au niveau des exposants, où seul les grands éditeurs implantés en France étaient présents. C’est à dire, finalement pas grand monde. On s’est bien sûr retrouvé avec un Sega et son fidèle Sonic animant le salon, mais même s’il y avait de quoi s’éclater (surtout sur un certain
Sega Superstar) rien d’excitant du côté qui nous intéresse (du Cube donc). Même chose évidemment pour les stands de Sony et Microsoft, et de même pour le stand d’Atari. Electronic Arts restait dans la banalité en possédant un stand mieux placé que les précédents puisque parfaitement au centre du salon (en comparaison, le stand de Sony était au fond à droite, et celui de Microsoft sur le côté.
Electronic Arts proposait sa ribambelle de jeux de fin d’année, c’est à dire pas grand chose de vraiment passionnant (pour se faire une idée des jeux, il suffit de ressortir la version de l’année dernière, et imaginer plein de trucs en plus). Il y avait tout de même de quoi jeter un petit coup d’œil, ne serait-ce que pour voir comment ils ont exploité notre Dieu du FPS à tous,
GoldenEye avec cette aventure nommée
Rogue Agent, qui n’a plus grand chose à voir avec James Bond. Première impression, à mi-chemin entre une maniabilité à la
XIII ou une maniabilité plus classique, à la
Perfect Dark, ça donnait quelque chose de plutôt dégueulasse à jouer… Mais ne jouons pas les mauvaises langues, apparemment il y a des maniabilités plus intéressantes à paramétrer (le joueur précédent avait tout trafiqué dans les options) et puis ça vient sans doute de la manette, définitivement inadaptée à un possesseur de GameCube (le jeu tournait sur XBox…).
Pour en finir avec Electronic Arts, on soulignera également la présence d’une véritable voiture, où l’on pouvait prendre place, afin de se lancer dans une partie de
Need for Speed Underground 2. Concernant ce titre, rien à dire sinon qu’il ravira les fans du précédent volet, et qu’il horrifiera les détracteurs du précédent volet. Du EA, ça reste du EA. On part alors visiter le stand d’UbiSoft, incroyablement minuscule en comparaison de son concurrent américain, la société française étant pourtant sur son territoire. Mais cette dernière a tout de même pris soin d’installer des "salles" en préfabriqué où l’on avait droit à une présentation en bonne et due forme de deux jeux plutôt prometteurs, d’un côté
Band of Brothers qui sortira début 2005 sur X-Box, PS2 et PC, et "peut-être plus tard sur GameCube", de l’autre un
Splinter Cell 3 au mode solo bien plus ambitieux que
Pandora Tomorrow, et ce titre sortira quant à lui sur toutes les consoles et PC, simultanément, début 2005.
On a également eu droit à la présence d’Activision, qui a mis le paquet sur
Tony Hawk Underground 2, un des jeux à l’honneur dans l’espace concours, et aussi sur le stand principal et son écran digne d’une (petite) salle de cinéma, avec Tony Hawk en personne venu faire la promo. Mais sur cette scène, c’est le formidable titre d’Ubi Soft,
Prince of Persia 2 qui avait la vedette, avec une grande présentation de notre Marcus national, le fameux ex-présentateur de Level One sur la chaîne de jeux vidéo française, Game One (la présentation de
PoP 2 se basait sur le même principe). Et il avait de quoi se déplacer, le bougre, vu comme le jeu tient ses promesses. Pas de changements fondamentaux, mais on se retrouve avec de nombreux défauts si énervants de
Sands of Time, parfaitement corrigés. Fini les adversaires trop résistants, ou attaquant en masse pour ensuite nous laisser pendant 10mn, et revenir en surnombre, et ainsi de suite… Avec en prime un système de combat bien mieux fourni et un scénario – ouf – original. Mais nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement plus en détails.
Mais tout cela ce n’est rien, strictement rien, en comparaison du gigantesque et magnifique stand de Nintendo. On pourrait m’accuser de chauvinisme à deux balles, mais les faits sont là : Nintendo, parfaitement bien placé, à l’entré et au milieu, occupait le plus de place, bien plus que les stands de Sony ou Microsoft. Et ça se sent aussi dans le confort, on va d’ailleurs faire l’inventaire. En premier lieu, trois écrans quatre fois plus grands que ceux d’EA, pour
Resident Evil 4, Wavebird en main. De l’autre côté, rebelote avec trois de ces somptueux écrans, pour un
Metroid Prime 2 Echoes, disponible en version finale US. En face, on se retrouve avec des T.V plus classiques, branchées sur le GBPlayer, histoire de se lancer dans les versions finales de
Final Fantasy I & II et – en français s’il vous plaît –
Zelda Minish Cap. De l’autre côté, on retrouve nos bons vieux écrans grand format, cette fois pour faire connaissance avec l’excellent
Mario Power Tennis. Bien sûr, tout ceci n’était que les contours d’un gigantesque espace rempli de GameCubes avec entre autres
Viewtiful Joe 2,
Kururin Squash,
Mario VS Donkey Kong,
Geist,
Mario Party 6,
Tales of Symphonia,
Paper Mario 2 (en français),
Naruto 2, etc…
C’est tout ? Non, bien sûr que non, après son succès à la Japan Expo et au Game Star Live, Nintendo garde la même vedette : ses bongos ! Cette partie du stand Nintendo, à elle seule plus grande que le stand d’Ubi Soft, proposait des bornes de
Donkey Konga, jouables à 4, de tous les côtés, accompagnées de 4 bornes supplémentaires réservées à l’autre bombe de Nintendo,
Donkey Kong Jungle Beat qui a certainement ravi 100 % de ceux qui l’ont testé, tant le fun est au rendez-vous. Et contrairement à la plupart, le décor était présent avec des bornes spéciales pour les Bongos, tout en bois. Mais ce n’est pas tout, puisqu’en plein milieu du stand, une scène en hauteur trônait, avec quelques danseuses qui venaient réchauffer l’ambiance de temps en temps en se dandinant sur les chansons du jeu, grand succès avec
Lady Marmelade. Et on peut dire que c’était efficace : il suffisait d’entendre le son de Nintendo pour voir la moitié des visiteurs du salon se réunir autour du stand Nintendo, la société "pour gamins" nous dit-on…
Côté jeux c’était du tout bon. On a d’abord droit à un
Donkey Kong Jungle Beat qui gagne en qualité graphique et qui se montre sous deux nouveaux niveaux. Et là encore l’ingéniosité du level design allié à l’excellent gameplay impressionne. On se retrouve sur des trampolines, à planer sous un ballon, à se faire éjecter par des plantes-canon, à se déplacer dans des cascades sous forme de bulle, à affronter des oiseaux géants… Bref, le pied ! Et que dire des petites phases qui coupent en deux les niveaux, où l’on est avec un Donkey Kong qui doit bouffer le plus possible de bananes, dans une ambiance très décalée. Un hit, assurément. Malheureusement, le mode multijoueur n’est toujours pas jouable.
Zelda Minish Cap est réellement un des jeux les plus impressionnants graphiquement sur GBA, et si l’on osait, on pourrait même dire qu’il s’agit du plus beau jeu de la console ! Côté dialogues, on se retrouve avec des conversations un peu gnan-gnan accompagnées d’un scénario plutôt basique, non pas avec le classique Ganon comme grand méchant, mais une fois encore avec Vaati. Et en prime, une princesse non pas enlevée, mais transformée en pierre. Ceci dit ça ne change pas grand chose, et le jeu tient toutes ses promesses entre un gameplay parfaitement réussi et des donjons parfaitement orchestrés.
Enfin, du côté de
Metroid Prime 2 Echoes, c’est l’extase à l’état pur. Bien loin de la démo de l’E3, le jeu promet une ambiance digne du précédent volet, voir plus réjouissante tant le côté "seul au monde" est mis de côté. Une Dark Samus très présente, toujours là pour foutre notre chasseuse de prime dans la merde, des soldats humains qui viennent se faire massacrer par des Ings, alors qu’ils poursuivaient des pirates de l’espace, sans oublier les Metroids et le peuple "gentil". Tout un programme ! Et le côté maléfique de la planète et des Ings sera plus que présent. Alors que l’exploration de la planète commence, on rencontre des cadavres de ces soldats un peu partout, dont certains pendus en l’air par les jambes. Quand, quelques minutes plus tard, ces soldats, pourtant morts, se relèvent et d’un air de zombies d’
Eternal Darkness, se mettent à vous attaquer sans raison… Une chose est certaine,
Echoes ne sera pas une de ces "banales suites" mais bien un nouvel épisode à part entière.
Il se fait tard, fin du salon, tout est éteint d’un coup, retour à la réalité…