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Les Archives de Cranky − La série Nintendo Wars – Partie 4 : Battalion Wars

Vous prenez une console au succès moyen, la GameCube, un développeur britannique au succès moyen, Kuju Entertainment, vous mélangez et vous obtenez… ?

Deux adaptations de Famicom Wars en 3D pour GameCube et Wii. Mais ce ne sont pas seulement des adaptations, c’est une nouvelle sous-série qu’ils ont créée et qui est malheureusement restée dormante depuis la fin des années 2000.

Battalion Wars (NGC)

Fantassins contre fantassins, Bazookas contre Tank. Simple. Facile.

Si vous aviez un doute sur la parenté de Battalion Wars, son titre japonais est Totsugeki! Famicom Wars (que l’on peut traduire par À l’attaque ! Famicom Wars). Le titre va se démarquer très nettement des autres épisodes de la série par son côté beaucoup plus orienté action : vous contrôlez toujours des troupes, mais ici, hors de question de créer des unités ou de les envoyer sur le champs de bataille. On passe clairement dans un jeu d’action tactique en 3D.

Ainsi, la création de troupe n’existe même pas, seules les bases de Famicom Wars sont reprises : vous contrôlez des unités, mais directement à la troisième personne, vous capturez éventuellement des bâtiments mais la plupart du temps, vous devez plutôt détruire des objectifs stratégiques. Finir une carte consiste donc à finir le(s) objectif(s) principal(aux) et point trait. À la fin, vous avez un rang en fonction du temps mis, de la quantité de troupes adverses éliminées et du taux de survie de vos propres troupes (c’est d’ailleurs extrêmement mal foutu, vous n’avez même pas d’écran de statistiques détaillées permettant de savoir pourquoi vous avez eu le rang A, B ou C).

Le système pierre-feuille-ciseaux, cher à la série, existe toujours mais les unités que vous ne contrôlez pas directement ont malheureusement tendance à être relativement peu efficaces, même contre leurs antagonistes naturels. Vous avez donc grandement intérêt à permuter très rapidement d’unité au cours d’une même carte pour assurer une efficacité maximum. Vous vous retrouvez donc souvent à un peu tout faire sur tous les fronts, et heureusement votre bataillon est souvent relativement compact, dépassant rarement les 25~30 unités. Le jeu vous encourage d’ailleurs fortement à ne pas trop vous éparpiller sur la carte. Vous jouez donc très souvent avec une sorte de commando d’actions avec quelques capacités (anti-air, anti-char, fantassins, blindés) qui doit buter l’ensemble des troupes ennemies.

En terme de contrôle, on change aussi assez radicalement : vous bougez seulement avec le stick gauche, le stick droit servant à sélectionner vos unités pour leur donner des ordres avec X ou Y, ou les incarner avec Z. Le côté très action vous permet d’utiliser directement l’unité en tirant avec A, B sert à esquiver si l’unité le permet. Un système qui semble assez rigide au début, quand vous ne contrôlez que des fantassins, mais qui permet d’à peu près tout faire avec à peu près n’importe quelle unité, ce qui est une sacrée prouesse.

Bon évidemment, certains types de troupes sont plus compliqués à manipuler que d’autres, en particulier les unités aériennes. Si les hélicoptères peuvent faire du sur-place, ce n’est pas le cas des avions qui sont donc relativement compliqués à diriger, et viser avec un bombardier est un exercice de patience en soi.

L’histoire et les nations impliquées ressemblent comme toujours fortement à la réalité : la Fédération Occidentale, ce sont les Alliés (enfin, essentiellement les Américains du coup), seule nation que vous contrôlerez dans le jeu d’ailleurs ; les Territoires de Tundra, c’est la Russie/URSS ; l’Empire de l’Aube, c’est le Japon ; et enfin, la Xylvanie, ce sont des Nazis Vampires (oui, je sais c’est chelou, le jeu verse d’ailleurs carrément dans le fantastique sur la fin avec une armée de zombies Xylvaniens qui tentent de vous attaquer). Malheureusement, vous ne pourrez jamais avoir sous votre commandement une autre armée que celle de la Fédération Occidentale. Il y a bien des renforts alliés qui vous rejoindront, mais vous ne les contrôlerez jamais directement ou indirectement (ce qui fait qu’ils se feront généralement lamentablement laminés à la première embuscade…).

Et il n’y a pas de multijoueur non plus, seulement une campagne solo qui dure entre 4 et 5h, plus des missions bonus qu’il faudra débloquer (sauf que comme il n’y a pas d’écran de stats un peu poussé, bah faut se débrouiller pour deviner ce qu’on a mal fait pour essayer de corriger le tir).

Battalion Wars 2 (Wii)

Par rapport à ce second volet sur Wii, le premier fait vraiment figure de brouillon : il propose bien plus de missions (5 campagnes avec 3 à 7 missions chacune), dans le présent et le passé, où l’on peut incarner 5 nations différentes, avec chacune leurs forces et faiblesses. À noter que les unités maritimes sont de nouveau de la partie, ce qui n’était pas le cas du tout du premier (et ce qui renforce l’idée comme quoi l’épisode GameCube était probablement plus un galop d’essai).

Ka-BOOM! Ka-BOOM! SPLOOSH! Ka-BOOM!

Les contrôles et le jeu sont dans l’ensemble bien plus fluide grâce à la Wiimote : on vise, on tire, on prend le contrôle des unités de manière bien plus intuitive et efficace. C’est assez impressionnant d’ailleurs de voir le contraste avec le premier épisode, où, rétrospectivement, on a bien plus la sensation de lutter contre les contrôles que d’avoir le contrôle.

Après, pour le reste, le principe est toujours le même : tataner des yeules et péter des culs dans la joie et la bonne humeur, en prenant des points de contrôle, en écrasant ses ennemis, les voyant périr devant soi et écoutant les lamentations de leur femme… attendez… nan, nan, tout est 12+ donc non, on fait la guerre, mais proprement. On pille, on tue, on viole… proprement.

Comme dans le premier, les théâtres d’opération sont super diversifiés (vous pouvez vous battre sur les îles, des plaines, des montagnes, des forêts, etc…) mais, contrairement au premier, capturer des bases fera une grosse différence : c’est comme cela que vous obtiendrez la plupart de vos renforts (dans le premier, ils étaient souvent héliportés sur les objectifs secondaires ou à certains points scriptés de la carte). Vous ne les contrôlerez toujours pas directement, mais cela rajoute un petit côté stratégique supplémentaire.

À noter également que cette fois-ci vous avez un vrai écran de stats de fin de partie (oui, c’est des détails, mais les détails, c’est important). Et vous avez également accès directement aux stats des différentes unités. Encore une fois, un peu plus de stratégie, et un peu plus de profondeur de jeu du coup.

Seul vrai point négatif : la campagne ressemble surtout à un tutoriel géant pour ce qui est le plat de résistance, le online. Sauf que le online aujourd’hui, on ne peut plus. Du coup que reste-t-il de ce BWii ? Une campagne bien plus variée et agréable à jouer que celle du premier, des personnages toujours hauts en couleur, de l’action plus lisible et plus fluide.

Je me rends compte d’ailleurs aujourd’hui à quel point j’avais été sévère à l’époque sur un jeu qui ne démérite pourtant pas, surtout quand on voit les progrès faits par rapport au premier opus.

Conclusation

S’ils s’éloignent clairement des racines stratégiques des épisodes 2D, ces épisodes 3D n’en restent pas moins des jeux intéressants et prenants. Le premier fait un peu pâle figure une fois qu’on a mis la main sur le second, mais il a pour lui d’avoir un niveau difficulté un peu plus élevé, ce qui en fait un challenge supplémentaire.

Si vous voulez vous frotter à Battalion Wars cependant, je ne peux que vous recommander le second épisode. Avec bien plus de possibilités tactiques, une campagne plus vaste où vous pouvez contrôler toutes les nations, c’est une excellente distraction pour une grosse dizaine d’heures. Le multi officiel est effectivement mort, mais sur une Wii piratée, on doit sans doute pouvoir lancer une partie ou deux. Je garde en tout cas un souvenir ému d’une partie multijoueur avec Meduz où on s’était bien mis sur la mouille pendant deux bonnes heures :’).


Par Mortal
Le 19 janvier 2023 | Catégories : Editos

Je le couperai au montage…
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