C'est une tête brûlée, lui, un déglingo, le genre de mec qui enlève les clés USB sans les éjecter…

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Retrospective Charts : Pokémon



Pokémon. Le saint graal. Le jeu le plus vendu de tous les temps au Japon, le seul à avoir dépassé les 7 millions, et le seul à avoir dépassé les 8 millions. Et comme souvent avec les phénomènes de ce genre, il y a des anecdotes croustillantes, dont le fait que bon nombre d’éditeurs ont refusé le projet, persuadés qu’il n’a aucune chance de se vendre, jusqu’à ce que Satoshi Tahiri, le créateur, décide de le proposer à Nintendo. Mais plus intéressante est la carrière du premier opus, le plus vendu de la série. Car avant de devenir le succès invraisemblable qu’il est aujourd’hui, le duo (puis trio ensuite avec la version bleue sortie en édition limitée) Pokémon Rouge & Vert a eu des débuts bien plus calmes. A force d’endurance, le titre est ainsi devenu et resté le seul à avoir atteint deux années de suite le statut de meilleure vente de l’année au Japon (en 1996 et 1997) ! Depuis, chaque nouvel épisode a également prit la place de meilleure vente de l’année (en 1999, 2002 et 2006) et les 4 épisodes de la série se placent dans les 6 meilleures ventes de l’histoire du Japon.



Retour sur la référence absolue de longévité, la série qui est pour beaucoup dans l’excellente santé financière qu’a connu Nintendo à l’époque où la PlayStation détrônait la société. A l’occasion de la sortie du remake du deuxième opus au Japon, qui promet d’être un des plus grands succès de l’année, décorticage complet des ventes de la série, analyse de sa gestion et de son potentiel, et retour sur ses débuts mythiques.

Dernière MAJ : Le 27 janvier 2010.

Source : Toutes les données proviennent de Famitsu/Enterbrain. Il est toutefois important de préciser que cet institut avait traité la première génération de Pokémon de manière particulière puisque les ventes de Pokémon Jaune ont été intégrées à celles de Pokémon Rouge / Bleu / Vert dans les classements annuels (mais pas dans les classements hebdomadaires). Ainsi, les scores totaux de ces deux titres différents sont des estimations. D’une manière certaine, on sait que Pokémon Rouge / Bleu / Vert a atteint un total de 7 763 704 exemplaires vendus à fin 99. Et Pokémon Jaune, lui, de 1 900 882 a la même date. Par la suite, en cumulant ces deux titres, il s’en est vendu 315 443 exemplaires en 2000 et 97 137 exemplaires en 2001. Par rapport aux ventes réalisées en 1999, j’ai donc calculé une estimation de quelles ventes revenaient à Rouge / Bleu / Vert et à Jaune. Cela représente une part d’environ 61 % pour les jeux de base et 39 % pour la version Jaune.



La série principale

Nom du jeu
Csl.
Sortie
1ère sem.
Total
Série mère
Pokémon Rouge / Bleu / Vert
GB
Février 96
109 207
8 014 286
Pokémon Or & Argent
GB
Nov. 99
1 425 768
6 089 503
Pokémon Rubis & Saphir
GBA
Nov. 02
1 245 003
5 337 045
Pokémon Diamant & Perle
NDS
Sept. 06
1 586 360
5 751 997
Troisièmes versions
Pokémon Jaune
GB
Sept. 98
851 091
2 062 880
Pokémon Cristal
GB
Déc. 00
707 580
1 871 307
Pokémon Emeraude
GBA
Sept. 04
643 987
2 096 912
Pokémon Platine
NDS
Sept. 08
967 675
2 515 827
Remakes
Pokémon Rouge F. & Vert F.
GBA
Janvier 04
955 337
2 985 902
Pokémon C. d’Or & Â. d’Argent
NDS
Sept. 09
1 408 980
3 532 366

La carrière de Pokémon Rouge / Bleu / Vert reste un exemple de longévité à laquelle même les phénomènes casuals sur DS ne tiennent pas la comparaison. Porté dans un premier temps par le succès du manga publié dans le magazine CoroCoro Comic, le titre devint une véritable référence, et explose même avec le lancement de l’adaptation animée (qui correspond environ à la semaine 61 sur le graphique ci-dessous). La courbe est toutefois un peu faussée, Famitsu ayant à de nombreuses reprises réajustées ses estimations, ajoutant plusieurs centaines de milliers au total d’une semaine à l’autre, et ceci à plusieurs reprises.



C’est alors que ce premier Pokémon a déjà atteint le statut de meilleure vente historique du Japon qu’arrive sa suite, Or & Argent, qui évidemment démarre bien mieux, et se vend au final moins bien, tout en atteignant la place de troisième meilleure vente du pays derrière Super Mario Bros.. Avec les épisodes principaux, Nintendo n’abuse pas et maintient un écart assez conséquent entre chaque jeu. Presque 4 ans séparent le premier de sa suite, et si l’écart se résume à trois années entre Or / Argent et Rubis / Saphir, on revient à 4 ans pour passer de la version GBA à sa suite sur DS. Diamant & Perle, quatrième génération, parvient même à inverser la tendance à la baisse de suite en suite, et prouve la force toujours intacte de la série. En cumulant les trois versions, cette quatrième génération réussi même l’exploit de dépasser les ventes de la deuxième génération en franchissant la barre des 8 millions.



Du côté des "troisièmes versions" donc, la dernière en date, Pokémon Platine, parvient ainsi à être la plus vendue de la série, prouvant que la formule de Nintendo est toujours très efficace. Quant au premier remake, avec trois millions d’exemplaires vendus pour un écart de 8 ans entre lui et l’original, et une évolution graphique qui se situe simplement à la console suivante, Nintendo prouve la force de la série qui s’inspire un peu du modèle commercial des Dragon Quest avec la sortie d’un remake inédit entre chaque nouvel épisode. A ce petit jeu, le nouveau remake, celui de Or & Argent, s’assurait une très belle performance : celui-ci propose cette fois une évolution de 2 machines (on passe des graphismes de la premières Game Boy à ceux de la DS), et un écart d’environ 10 années depuis la sortie de l’original. Ajoutons à cela les nombreux courants favorables actuels (force de la série, du support, sortie bien planifiée, gadget offert avec le jeu…) et voilà qu’on arrive à un total qui surpasse de loin les ventes du premier remake, et est bien parti pour dépasser les 4 millions, ce qui rapprochera un peu l’ensemble des ventes de la deuxième génération de ce qu’avait réalisé la première génération, lorsqu’on inclut le remake dans les comptes.



Versions consoles de salon

Nom du jeu
Csl.
Sortie
1ère sem.
Total
Pokémon Stadium
N64
Août 98
159 967
1 094 763
Pokémon Stadium 2
N64
Avril 99
190 913
710 762
Pokémon Stadium Or & Argent
N64
Déc. 00
226 185
780 017
Pokémon Colosseum
NGC
Nov. 03
166 105
656 270
Pokémon XD
NGC
Août 05
100 970
265 464
Pokémon Battle Revolution
Wii
Déc. 06
60 310
352 123

Porter véritablement la série sur consoles de salon a toujours été le défi que Nintendo n’a pas vraiment su réussir. Il faut dire que plutôt que sortir un vrai épisode inédit, Nintendo a préféré jouer la carte de la version complémentaire, servant de support de luxe pour les combats du joueur. Cela a somme toute très bien fonctionné sur Nintendo 64, mais l’évolution s’est faite de manière plus difficile sur GameCube, malgré la présence de modes RPG inédits inclus. Puis sur Wii, retour au modèle Stadium classique, pour une des moins bonnes ventes de la série sur salon, malgré qu’il s’agisse du support le plus vendu des trois.



Les Dungeon RPG

Nom du jeu
Csl.
Sortie
1ère sem.
Total
Pokémon Donjon Mystère
Equipe de Secours Bleu
NDS
Nov. 05
134 776
767 578
Equipe de Secours Rouge
GBA
Nov. 05
121 194
715 145
Equipe de Secours Rouge & Bleu
255 970
1 483 323
Pokémon Donjon Mystère 2
Explorateurs de l’Ombre /Temps
NDS
Sept. 07
583 713
1 527 498
Explorateurs du Ciel
NDS
Avril 09
142 264
417 226

Si l’on ignore qui de Nintendo ou de ChunSoft a proposé l’idée à l’autre, on sait en tout cas qu’elle fut brillante. En proposant d’incarner non pas un dresseur mais directement un Pokémon, dans un Monde où les humains sont absents, et avec un gameplay de D-RPG, on se retrouve avec un jeu qui diffère suffisamment du point de vue de l’ambiance comme de la manière de jouer, tout en réussissant à proposer une véritable aventure complexe. Avec une moyenne d’environ 1,5 million pour chacun des deux épisodes, et la capacité à sortir une troisième version qui a réalisé des ventes convenables, Nintendo tient là son meilleur spin-off, parti pour durer. Et c’est une manière de boucler la boucle : le développeur, créateur et spécialiste du D-RPG, ChunSoft, fut aussi autrefois le développeur des Dragon Quest avant que Level-5 prenne la relève. Et c’est ChunSoft qui a développé le fameux Dragon Quest V, le premier jeu à introduire un concept de capture de monstre pour s’en servir comme allié.



Autres spin-off

Nom du jeu
Csl.
Sortie
1ère sem.
Total
Simulations
Hey You, Pikachu !
N64
Déc. 98
204 807
744 870
Pokémon Channel
NGC
Juillet 03
12 581
73 477
Poképark Wii
Wii
Déc. 09
57 185
285 096
Card-RPG
Pokémon Trading Card Game
GB
Déc. 98
164 329
931 614
Pokémon Card 2
GB
Mars 01
19 893
65 166
Pokémon Pinball
Pokémon Pinball
GB
Avril 99
247 498
796 693
Pokémon Pinball Rubis & Saphir
GBA
Août 03
54 708
406 447
Puzzle-games
Pokémon Puzzle Challenge
GB
Sept. 00
34 309
131 341
Pokémon Link !
NDS
Octobre 05
46 910
293 807
Pokémon Ranger
Pokémon Ranger
NDS
Mars 06
189 314
650 334
Pokémon Ranger 2
NDS
Mars 08
243 271
652 363
Pokémon Ranger 3
NDS
Mars 10
Autres
Pokémon Snap
N64
Mars 99
94 846
498 155
Pokémon Box
NGC
Mai 03
63 314
231 704
Pokémon Dash
NDS
Déc. 04
50 011
359 540

Nintendo s’est essayé à de nombreuses tentatives pour dériver efficacement son phénomène. Et le premier véritable spin-off à sortir n’est autre que le très spéciale Hey You, Pikachu ! qui surfe sur la popularité de Pikachu, devenu une incroyable icône de l’univers Pokémon et du "kawai" à la japonaise. Cette simulation assez atypique qui cherche à faire de Pikachu et son I.A. le meilleur ami du joueur. Et à peine une semaine plus tard, sort également un spin-off sur Game Boy, qui reste un RPG cette fois mais reprend le concept et le système de combat du jeu de carte, éliminant presque de l’univers la matérialisation des Pokémons. Serait-ce la période, celle du début du phénomène colossal, qui a permit a ces deux titres de réaliser des ventes excellentes ? Car les suites furent en revanche de véritables flops. Au point que Nintendo ne chercha pas jusqu’à présent à relancer ces séries dérivés, ce qui n’est pas forcément la meilleure idée, alors que le support DS semble parfaitement adapté pour un nouveau jeu de "devient le meilleur ami de ton Pokémon !", en en faisant un Tamagotchi-like à la manière de Nintendogs. La place de Pikachu comme vedette d’un jeu fut tout de même de nouveau attribué avec Poképark Wii, une réussite.



Plus conventionnelle, la dérivation en jeu de flipper a assez bien marché, mais n’a là encore pas été renouvelée. Chose assez étrange, surtout dans la mesure où Nintendo entretient en ce moment de bonnes relations avec Fuse Game, studio spécialiste du genre qui a fait du très bon travail sur Metroid Prime Pinball, et ne rechignerait probablement pas à travailler sur un projet aussi porteur qu’un éventuel Pokémon Pinball Diamant & Perle. Du côté des projets un peu plus hors du commun, on souligne le cas de Pokémon Snap et son concept assez risqué de simulation de photographe au pays des Pokémons. Un pari réussi par HAL Laboratory, le développeur (Kirby, Smash Bros.), et une réussite commerciale, qui s’est d’ailleurs confirmée en occident (pas loin de 2 millions d’exemplaires vendus uniquement aux Etats-Unis).


Schéma et futur de la série


Avec une telle série, Nintendo s’est soudainement retrouvé à la tête d’une des licences les plus fructueuses de l’industrie du divertissement en générale. Une véritable pépite qu’il est nécessaire d’entretenir très sensiblement pour transformer cette mode temporaire en succès eternel. Nintendo eu donc l’idée de créer une véritable société à part pour s’occuper de gérer la poule aux œufs d’or, la Pokémon Company. Et depuis quelques années, les directions stratégiques semblent être rôdées, en particulier avec la DS. Fréquence des spin-off réduite, et concentration sur les épisodes à gros potentiel, dans la grande tradition Nintendo. Depuis Diamant & Perle sorti en septembre 2006 sur l’archipel, septembre est devenu le mois Pokémon. Un an après le duo D/P sortait le deuxième Donjon Mystère, en septembre 2007, puis en septembre 2008 arrive la version Platine, pour finir avec septembre 2009 où sort le remake de Or & Argent. A chaque année son (gros) Pokémon. Notez tout de même qu’en revanche, en parallèle à ce succès éclatant sur portable, les versions sur console de salon se font de plus en plus rares, comme si Nintendo avait abandonné ce défi : seulement deux versions sorties sur Wii, avec 3 ans d’écart entre les deux.

Ecarts de temps entre les sorties de chaque épisodes

R/B/V -> O/A
O/A -> R/S
R/S -> D/P
D/P -> sept. 2010
3 ans, 9 mois
3 ans
3 ans, 10 mois
4 ans
R/B/V -> Jaune
O/A -> Cristal
R/S -> Emeraude
D/P -> Platine
2 ans, 7 mois
1 an, 1 mois
1 an, 10 mois
2 ans
R/B/V -> remake
O/A -> remake
R/S -> maintenant
7 ans, 11 mois
9 ans, 10 mois
7 ans, 3 mois

Avec l’ajout d’un fort spin-off dans l’alchimie, Nintendo a ainsi trouvé sa formule : nouvel épisode principal, nouveau Donjon Mystère, troisième version, puis le remake, le tout étalé sur 4 ans. Et ainsi de suite. Dans un tel schéma, on pourrait ainsi même supposer voir arriver la cinquième génération en septembre 2010. Cela donnerait un écart assez idéal : 4 ans entre chaque épisode principal, 2 ans entre l’épisode principal et sa troisième version, presque 11 ans entre Rubis / Saphir et son inévitable remake. Seule le cas du changement de console peut faire chambouler les choses, mais alors que la concurrence ne semble pas non plus pressé, il n’y a aucune raison pour Nintendo de sortir un successeur à la Nintendo DS dans l’immédiat, et attendre la prochaine machine pour lancer la cinquième génération de Pokémon à l’heure où la quatrième génération a déjà été largement exploitée, constitue un gros manque à gagner. Sachant qu’entre l’annonce du jeu et sa sortie japonaise il n’y a traditionnellement que quelques mois à peine, 2010 à de grandes chances d’être marquée par la sortie d’un nouvel opus.


Par The_lascar
Le 2 septembre 2009 | Catégories : Editos

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