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Satellaview : comment y rejouer aujourd’hui
De tout temps, l’Homme a voulu rejouer au Satellaview. En effet, cette plateforme de Nintendo, mystérieuse et inaccessible, a hébergé des magazines mettant en scène Mario de manière …inhabituelle, mais aussi quelques petites perles. Comme je m’y suis remis récemment, c’est l’occasion de faire une série d’articles sur les jeux les plus intéressants de ce service.
Mais avant de parler jeux : comment rejouer au Satellaview aujourd’hui ?
À moins de posséder le hardware, et une cartouche BS-X avec des jeux stockés dessus depuis les années 90, la seule manière est l’émulation. L’émulation du Satellaview a beaucoup progressé, et même s’il y a forcément des limites, sur lesquelles je reviendrai plus tard, il est tout à fait possible aujourd’hui de découvrir les jeux de cette plateforme, dans des conditions correctes.
Dans mon cas, j’utilise Retroarch sur Switch, mais la méthode peut être adaptée à un autre émulateur. Tout de même, pour le Satellaview, il est conseillé d’utiliser les émulateurs Bsnes si le hardware le permet, ou Snes9x. Et ce, sous forme de core Retroarch, ou d’émulateur standalone. Sur Switch, j’utilise le core Snes9x Current de Retroarch. Attention, avec le core Snes9x, il faut utiliser le core courant, et non pas une ancienne version comme Snes9x 2005 ou Snes9x 2010, dont le support du Satellaview est incertain.
En gros, les ROMs Satellaview existent sous deux formes (cf. chapitre « Les ROMs » pour plus de détails) :
Dans le cas d’une ROM patchée, il n’y a rien de spécial à faire : il suffit de charger la ROM comme une ROM SNES classique.
Par contre, pour les ROMs brutes, il faut dans un premier temps télécharger le BIOS Satellaview, appelé « BS-X ». Il s’agit de la cartouche, permettant notamment de stocker les jeux diffusés par satellite. À l’origine en japonais, ce BIOS a été patché pour le traduire en anglais, et supprimer les DRM.
Ça se passe sur cette page : https://project.satellaview.org/downloads.htm
Ainsi, à la fin de cette opération, il faut donc avoir le fichier « <…>/system/BS-X.bin » dans l’arborescence de Retroarch. Si vous utilisez plutôt Bsnes ou Snes9x en standalone, la page linkée ci-dessus donne les instructions à suivre.
Sous Retroarch, pour être sûr que l’émulateur reconnaît le fichier BS-X.bin, on peut le vérifier en chargeant le core Snes9x Current, et en allant sur la page « Informations > Core information ». Ici, dans la partie « Firmwares », on voit bien que le BS-X.bin est « Present ».
À partir de là, il est possible de charger une ROM brute. Au chargement, l’émulateur va faire appel au BIOS, ce qui va afficher les écrans suivants :
Après avoir entré son nom et choisi son avatar (garçon / fille), on se retrouve dans la « ville dont le nom a été volé », un peu comme dans un RPG. Ce mini-jeu sert en fait de hub pour accéder aux différentes fonctionnalités du Satellaview. Ce qui nous intéresse ici, c’est de charger un jeu de la carte mémoire, qui correspond à la ROM brute Satellaview qu’on a choisie au départ. Pour cela, il suffit de rentrer dans la maison juste derrière le personnage, puis, choisir l’option « Load Stored Data », et le jeu en question.
Voilà, vous savez maintenant comment lancer une ROM Satellaview, que ce soit une ROM patchée ou une ROM brute. Il y a néanmoins quelques précisions à ajouter.
Les ROMs brutes sont un dump d’une cartouche BS-X, ou plutôt sa partie carte mémoire. Comme je ne veux pas que tonton Mortal aille en prison, je ne donnerai pas ici de liens vers des ROMs, qui ne sont pas bien difficiles à trouver de toute façon. Sachez cependant que la référence à chercher est « nointro ». Nointro est un groupe de préservation, qui recence dans une grosse base de données, tous les dumps connus de ROMs, sur toutes les plateformes. C’est cette base de données qui sert de référence à Retroarch notamment. Cette base, appelée Dat-o-Matic, est accessible depuis cette page, et contient entre autres la liste des jeux Satellaview dumpés à ce jour (pas de ROMs à télécharger), avec toutes les infos associées : CRC, origine, état, etc.
Les ROMs patchées s’obtiennent en appliquant à la ROM brute un patch, généralement au format IPS. Les patches IPS sont trouvables sur le web, par exemple sur cette page, ou sur romhacking.net. Pour appliquer un patch IPS, il faut un petit exécutable, ou sinon l’outil en ligne Rom Patcher de romhacking.net.
Dans les articles suivants, consacrés aux jeux, je préciserai à chaque fois s’il existe des patches pour le jeu en question, ou juste la version brute.
Le Satellaview est une plateforme particulièrement concernée par l’enjeu de la préservation. En effet, même si beaucoup de contenu est aujourd’hui préservé, une bonne partie reste encore perdue. Le Satellablog est un blog consacré à la recherche et à la préservation des contenus Satellaview. Si vous vous intéressez au sujet, c’est là que ça se passe. Il y a aussi https://satellaview.org, qui récolte des fonds auprès de la communauté, pour acquérir des contenus Satellaview, les préserver, et les mettre à disposition.
Sur Satellaview, certains jeux comme les Zelda, ont bénéficié de musiques orchestrales et de doublages, diffusés en live par radio satellite, en même temps que se déroule le jeu. Cette techno est appelée Soundlink. En émulation, dans la plupart des cas, toute la partie Soundlink est malheureusement perdue. Par contre, des patches (quand il y en a) restaurent parfois la musique 16-bit d’origine, et font au mieux pour que le jeu reste jouable et confortable.
Dans ce cas, il faut espérer qu’un patch rende le jeu jouable.
C’est le cas par exemple des sauvegardes SRAM, ou des save states, qui peuvent parfois être instables avec une ROM brute. Quand il y en a, un patch restaure justement ces fonctionnalités.
Ces temps d’attente sont liés à la diffusion live en parallèle (Soundlink), et sans patch, on ne peut pas les zapper. Par contre, on peut les accélérer avec la fonction avance rapide de l’émulateur.
Si c'est pas portable, c'est pas potable.Voir les articles de Tardigrade
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