[Wii-4] Super Smash Bros., l’usine à fanboy
A demain \o/
Los Angeles, 12 mai 2006, 18h, heure française. La conférence annuelle de l’E3 va commencer pour Nintendo, avec la lourde tache de présenter une nouvelle console. Comme chaque année, cette conférence, la plus suivie de toutes, est le moment idéal pour dévoiler les nouveaux projets de la firme sur différents supports. Alors forcément, cet évènement sacro-saint pour tout fanatique de la marque jouie d’une attente exceptionnelle pour quelque chose dont on place un maximum d’espoirs. Et chaque année voit ses listes, écrites par les fans, sur tous les jeux qu’on attend et qu’on prévoit de voir lors de la conférence. Des arlésiennes comme Mario 128 ou Game Zero avaient à ce titre provoqué nombre de déceptions. Qu’elle fut alors celle de découvrir, lorsque que la conférence se terminait, que le nouveau Smash Bros., l’un des tous premiers jeux Wii annoncé, n’avait pas été présent.
Surprise, quelques heures plus tard, la foule en délire découvrait, finalement, les premières images de ce nouveau jeu, et pouvait alors pleurer de joie en découvrant cette vidéo de qualité qui promettait quelques nouveautés appréciables, et parfois culottées. Et c’est bien connu, un fan de Nintendo aime être surpris, et l’idole aime surprendre ses fans.
Car finalement, derrière le gameplay novateur proposé de manière très efficace, chose qui participe assurément pour beaucoup à sa grande popularité, l’idée de base du jeu réside dans le fait de réunir tous les personnages et univers de la marque adulé, et c’est là ce qui a permit à la franchise d’atteindre le nirvana qu’elle connaît actuellement. Et c’est de là que découlent ses nombreux débats. Derrière le côté cross-over et son charme certain, réside le combat classique, mais ici très prononcé, des pour et des contre. Le gameplay à la base simpliste permettant des affrontements rapides et efficace, est aussi connu pour entraîner les mêlées (le volet GC en a carrément fait son titre) particulièrement bordéliques, chose bien suffisante pour faire naître nombre de détracteurs, là où ça en fera la force du jeu pour d’autres. Pour Rayy par exemple, le jeu en finit par être plus confus que fun, tandis que pour Dr Mario, c’est ce mélange entre « l’immonde bordel jouissif » et la technique qui fait la grandeur des
Smash Bros.
Mardi 31 octobre. Nintendo oublie l’effet de surprise et tente la carte de l’attente. Annonce d’une nouvelle vidéo, dévoilant du neuf, pour quelques jours plus tard. C’est ainsi qu’on découvre le 3 novembre, uniquement par le biais de vidéos filmés lors d’un salon publique organisé par Nintendo au Japon, la fameuse nouvelle vidéo, attendue depuis des mois. Relative déception au simple fait de ne découvrir qu’un seul nouveau personnage, dont en plus sa présence dans le jeu était déjà quasiment acquise (en l’occurrence, Fox de
Starfox, déjà présent dans les deux précédents volets). Mais qu’importe, puisqu’en voir un peu plus suffit, tant la popularité du jeu est désormais énorme.
Alors derrière l’attente énorme se cache la lourde tâche de satisfaire, cela en proposant suffisamment de neuf sans non plus dénaturer l’esprit. Avec un retour du créateur de la série, qui avait pourtant quitté Nintendo, au commande du développement, le peuple a de quoi avoir de l’espoir, surtout quand celui-ci semble autant impliqué, et fait jouer ses relations auprès des grands noms de l’industrie pour ajouter une touche mémorable à l’expérience. Thème d’ouverture composé par le maître Uematsu (compositeur des
Final Fantasy), présence de Solid Snake, le héros des
Metal Gear, voilà déjà des bonus de luxe. Pour le reste, c’est l’idée intéressante et prometteuse d’une attaque ultime par perso qui a aussi été dévoilé dans le premier trailer. Avec ceci, on espérera surtout une amélioration encore plus grande que
SSBM au niveau du contenu, avec pas exemple un mode story plus important, ou le retour du mini-jeu des plate-forme. Même si dans tout ça, la révolution devrait surtout se faire avec l’arrivée du mode on-line, dont on ne sait encore strictement rien.
Mais si tout ça est bien beau, il n’en reste pas moins que l’élément principal dans l’histoire reste les nouveaux personnages, l’évolution des anciens, et les nouvelles arènes. Car comme dit plus haut, c’est surtout ce concept de cross-over qui change tout, et a une importance qui dépasse de loin le plaisir seul du jeu ou l’argument commercial. En 2002, la plupart des fans occidentaux de la marque découvraient ainsi la première fois des personnages comme Marth et Roy, héros des
Fire Emblem, série de T-RPG jusqu’à lors réservé aux japonais. Deux ans plus tard, le septième volet des
Fire Emblem devenait le premier de la série à sortir en Europe, et il est désormais impensable d’imaginer un de ces jeux passer outre la localisation occidentale. C’est que
Smash Bros. est particulièrement efficace sur ce point. Entre la très laborieuse collecte des trophées, la présence des musiques originales, l’exploration dans les différents univers de la firme et les nombreuses références placées habillement un peu partout, jusque dans l’utilisation des armes (comme le SuperScope, périphérique désormais bien connu de la Super Nintendo), le jeu devient vite, comme le rappelle si bien Dr Mario, « une véritable encyclopédie Nintendo ».
C’est ainsi que des personnages un peu oubliés réapparaissent, comme les Ice Climber sur Game Cube, et comme Pit, de
Kid Icarus sur Wii. C’est ainsi que le phénomène
Nintendogs répond évidemment présent à l’appel, et devient une arme, ou quelque chose du genre, s’incrustant soudainement devant l’arène pour faire coucou. C’est ainsi que les fans deviennent surexcités en voyant que l’on pourra diriger Samus en dehors de son armure, pistolet/sabre laser en main. C’est ainsi que l’on piaffe d’impatience en s’imaginant se battre avec le vaisseau de MetaKnight fonçant à toute vitesse en arrière plan. Oui, c’est clairement sur ce point que
Smash Bros. a fait fort, car l’idée de découvrir un bond graphique ou un gameplay novateur séduit nettement moins que la perspective de pouvoir faire bouillir Mario avec un Kirby vêtu d’un chapeau de chef cuisinier. Sakurai l’a bien compris, et applique visiblement ce constat à merveille. Certains disent qu’il ne faudrait pas en mettre trop dans ce SSBB, pour pouvoir en laisser au jeu suivant. Erreur, messieurs, l’important, pour le contenu du suivant, est que Nintendo renouvelle ou créé suffisamment de franchises, pour offrir le potentiel nécessaire. Car
Smash Bros. dépend avant tout des autres jeux, et c’est bien pour ça qu’on imagine mal un autre éditeur réussir un bon clone de cette expérience décidément unique.
Le principe est vraiment excellent ; réunir tous les persos de Nintendo sans se limiter à la « Mario Team », c’est vraiment le rêve des fanboy que nous sommes.
Dr Mario.