La situation de THQ est actuellement l’une des plus critique de l’industrie, à tel point qu’on soupçonne l’éditeur américain de prendre le même chemin que Midway ou Acclaim, deux gros éditeurs qui ont fait faillite ces dernières années. La société accumule des mauvais résultats ainsi que les vagues de licenciement depuis des années et les […]

La situation de THQ est actuellement l’une des plus critique de l’industrie, à tel point qu’on soupçonne l’éditeur américain de prendre le même chemin que Midway ou Acclaim, deux gros éditeurs qui ont fait faillite ces dernières années. La société accumule des mauvais résultats ainsi que les vagues de licenciement depuis des années et les déclarations anonymes se sont récemment multipliés, l’une évoquant de nombreuses annulations ainsi qu’une volonté de survivre « uniquement dans le but de trouver un acheteur » , un autre, issu à priori (par définition, une information anonyme est invérifiable) d’un développeur de THQ, évoquait l’angoisse qui règne au sein de la société et critiquant les choix stratégie désastreux et absurde qui ont mené l’éditeur à sa perte, tel que la récente catastrophe de uDraw sur consoles HD ou celle, un peu plus ancienne, de tout miser sur les adaptations de licences extérieures.

C’est précisément sur ce point que s’est attardé le CEO de Take Two, Strauss Zelnick, qui s’est peut-être senti concerné par le succès du dernier Saints Row qui constitue clairement le plus féroce concurrent à Grand Theft Auto, même si la différence reste énorme (15 millions pour GTAIV contre moins de 4 millions pour Saints Row 3).

L’homme évoque ainsi la stratégie typique de THQ qui consiste à acheter des licences sportives ou cinématiques afin d’en faire des jeux. Une stratégie que n’a jamais suivi Take Two, en tout cas du côté des films (puisque l’éditeur propose des jeux de sports ayant les licences de la NBA, la NHL et la MLB) et ce en dépit du passif de Zelnick (autrefois président de la 20th Century Fox). Le problème, explique Zelnick, est que dans ce cas l’éditeur est dépendant du véritable propriétaire de la licence.

Et si le CEO de Take Two ne l’évoque pas, il y a un exemple flagrant à cette déclaration, déjà évoqué ici : le cas de Disney. Les adaptations des films Pixar (Toy Story, Le Monde de Nemo, Les Indestructibles) ont fait autrefois les beaux jours de THQ. Mais quand Disney a voulu s’investir plus concrètement dans le domaine du jeu vidéo, le géant américain à choisi de passer par sa division Disney Interactive pour s’occuper de ses propres adaptations. Du coup, THQ perdit ainsi une de ses plus importantes ressource commerciale. Et même en dehors de ce cas particulier, comme le dit Zelnick, l’éditeur est généralissime confronté à devoir payer plus cher en royalties au fil des années pour conserver la licence, faisant ainsi baisser ses bénéfices même (surtout) si son travail pour développer et promouvoir ces adaptations est excellent.

L’homme met ainsi en comparaison la situation de Take Two, dont l’objectif consiste à « détenir 100 % de la propriété intellectuelle » (ce qui, encore une fois, n’est pas vraiment le cas pour ses jeux de sports, mais on peut difficilement faire autrement dans ce domaine). Et d’aller encore plus loin dans la confrontation avec THQ en ajoutant que sa société est extrêmement bien côté sur Metacritic et chez les professionnels de l’industrie : pour lui, la qualité des jeux est quelque chose de « très, très, très important » et THQ, bien qu’ayant « quelques bons jeux » n’a pas réussi à atteindre un degrés suffisant d’excellence. Strauss Zelnick conclue ainsi en prédisant que « THQ ne sera plus là dans 6 mois. » Des déclarations qui n’ont pas échappée au principale intéressé, et la société en question s’est empressé de répondre via le site américain Joystick, qui a révélé les déclarations de Zelnick.

Visiblement, la perception de monsieur Zelnick quant à THQ et erronée et archaïque. Ses commentaires sont irresponsables et faux. Il aurait probablement plus intérêt à commenter ses propres affaires.

THQ n’a pas totalement tort sur ce point, la situation de Take Two n’étant pas non plus très florissante ces dernières années. Ce que Zelnick ne cachait pas non plus lors de ses déclaration, reconnaissant que Take Two a subit des années difficile mais évoquant un bilan des 5 dernières années plutôt bon : ce n’est pas tout à fait exacte, puisqu’en cumulant les 5 dernières années fiscale, Take Two cumule 162 millions $ de pertes nettes et l’année fiscale en cours, selon les chiffres des 3 premiers trimestres, accuse actuellement une perte nette de plus de 40 millions $.

Néanmoins il faut reconnaître que Take Two a fait fort sur cette génération, en dépit de ses résultats difficiles. Il y a quelques années, alors que la société était à son sommet grâce au succès de GTA, elle avait le courage de se remettre en question, constatant sa principale faiblesse qui était que, justement, elle dépendait trop d’une seule série forte, GTA. Voulant remédier à cela, Take Two a investit considérablement pour développer d’autres séries fortes, d’où, d’ailleurs, ces années déficitaires : c’est comme on dit de l’investissement sur le long terme.

Il en résulta Mafia, Red Dead (plus de 13 millions d’exemplaires distribués), L.A. Noire (presque 5 millions) ou encore Bioshock (4 millions pour le premier, 3 millions pour le deuxième). Sur sa dernière année fiscale, Take Two était dans le vert ; il faudra attendre encore un mois pour découvrir les résultat de celle terminé le 31 mars dernier mais c’est surtout l’année fiscale 2012-2013 qui est prometteuse, avec les sorties de Max Payne 3, Bioshock Infinite, et surtout, si les délais sont tenus, Grand Theft Auto V.

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