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Square-Enix annonce des pertes et la démission de son CEO (MAJ)
Square-Enix aura attendu le dernier moment, espérant visiblement un petit miracle mais c’est finalement à 5 jours de la fin de son année fiscale qu’il tente de limiter la casse que provoquera la présentation de ses résultats annuels (dans environ 1 mois) : les objectifs sont revus à la baisses et prévoient désormais des pertes.
Situons un peu mieux le contexte. Il y a un peu moins d’un an, Square-Enix annonce un retour aux bénéfices plutôt convainquant, un an après avoir réalisé les premières pertes de son histoire (depuis la fusion). Dans le même temps, la société prévoit alors pour l’année fiscale suivante – à savoir l’actuelle, qui se terminera le 31 mars prochain – un chiffre d’affaires de 165 milliards ¥, en très nette hausse, et un bénéfice net de 9 milliards ¥, également en hausse. La situation ne s’est clairement pas passée comme prévue. Quelques mois plus tard, l’éditeur revoit à la baisse ses objectifs et prévoit désormais un chiffre d’affaires de 150 milliards ¥ et un bénéfice net de 3,5 milliards ¥. Néanmoins, les bilans trimestriels se révèlent plus inquiétants, comme en témoigne le tableau ci-dessous récapitulant les 3 premiers trimestres de l’année fiscale : le chiffre d’affaires est bien en hausse mais les pertes s’accumulent.
A la décharge de Square-Enix, l’éditeur pouvait encore compter sur un dernier trimestre fiscal très chargé en actualité, que ce soit au Japon, avec essentiellement Dragon Quest VII sur 3DS ou en occident avec Tomb Raider sur PS3, 360 et PC. Mais à la dernière minute, on apprend finalement que l’objectif de 150 milliards ¥ de chiffre d’affaires passe à 145 milliards ¥ (1,197 milliard €, ce qui constitue toujours une hausse importante par rapport aux deux années fiscales précédentes) mais surtout des pertes de 13 milliards ¥ (107 millions €), les plus importantes de l’histoire de Square-Enix.
Il est encore difficile d’expliquer ces mauvais résultats. Dragon Quest VII a réalisé une performance très honorable au Japon et l’éditeur ne pouvait raisonnablement pas en espérer beaucoup plus. Quant à Tomb Raider, qui est probablement le plus gros potentiel commercial de l’éditeur depuis Final Fantasy XIII, aucun chiffre n’a encore été publiquement divulgué mais les indicateurs européens sont déjà très encourageant pour ce qui s’annonce comme l’une des meilleures ventes de ce début d’année, si ce n’est la meilleure. Officiellement, Square-Enix annonce pourtant que ces révisions à la baisses sont provoquées par des « ventes faibles de jeux majeurs en occident », sans citer de nom.
L’éditeur parle également d’une « stagnation » de ses activités dans le domaine de l’arcade : si Square-Enix est loin d’être aussi productif que ses concurrents Namco, Sega ou Konami sur ce marché, le rachat de Taito il y a quelques années en a fait un acteur majeur de cette industrie par le biais des Taito Station, qui sont probablement, avec les Club Sega, les salles d’arcades les plus emblématiques de l’archipel. On apprend alors qu’une restructuration est en cours, ce qui amène généralement des pertes conséquentes mais permet en cas de réussite de réaliser ensuite de meilleurs résultats. Et c’est là qu’intervient le coup de théâtre qui témoigne de l’intensité de cette restructuration : Yoichi Wada, l’un des plus emblématiques patron de l’industrie du jeu vidéo, est renvoyé. Ou plus exactement, « démissionne », mais personne n’est dupe.
Yoichi Wada restera à son poste jusqu’au terme du premier trimestre de la prochain année fiscale, c’est à dire jusqu’à fin juin 2013. C’est Yosuke Matsuda qui prendra sa place, un financier qui a rejoint Square-Enix au moment de la fusion, en 2001 et qui avait autrefois exercé dans des sociétés sans le moindre lien avec le jeu vidéo. Cette décision intervient une semaine après l’annonce de la démission de John Riccitiello, CEO d’Electronic Arts, également provoquée par les mauvais résultats de la société. Pourtant, la situation de Square-Enix n’est en rien comparable avec celle d’Electronic Arts, qui a accumulé d’énormes pertes ces dernières années. Mais cela témoigne bien de la différence entre les sociétés américaines et japonaises, ces dernières n’hésitant pas à enclencher des mesures radicales dès que les premières pertes interviennent, à l’image de Sega qui a également provoqué un restructuration importante ainsi qu’un changement de politique au moment où la société accusait des pertes, fussent-elles raisonnables.
Il est encore bien difficile d’évaluer les changements concrets que cela va apporter dans la politique de la société. L’arcade, de par son évocation dans le communiqué officiel, pourrait bien pâtir de cette situation, mai le reste est pour l’instant très flou. L’activité de ces derniers mois témoigne déjà d’un changement de stratégie : retour de jeux originaux comme Bravely Default, qui contrairement à son prédécesseur spirituel (titré Final Fantasy Gaiden) est un jeu original (et fut un succès commercial au Japon), retour de séries moins emblématiques comme Drakengard, et un évident frein constaté sur la capacité de la société à multiplier les spin-off de Final Fantasy qui est probablement responsable d’un désamour de plus en plus flagrant entre les joueurs et Square-Enix. Au début du mois, Takehiro Ando, un responsable de la division Mobile de la société, expliquait que Square-Enix abandonne finalement le développement de jeux sociaux (à destinations des navigateurs web).
L’éditeur détaille un peu mieux ses résultats par le biais d’une présentation montrant notamment les révisions d’objectifs par secteurs. On constate notamment que le problème vient essentiellement de la division principale qui regroupe les activités jeux vidéo sur consoles, PC et téléphones, sans prendre en compte l’arcade donc. On y découvre surtout les ventes des gros jeux Eidos telles qu’elles devraient normalement être au 31 mars : 1,75 million pour Sleeping Dogs, 3,6 millions pour Hitman Absolution et 3,4 millions pour Tomb Raider. Square-Enix explique qu’aucun de ces jeux n’ont atteint les objectifs fixés, en précisant que ces jeux ont surtout du mal aux Etats-Unis, l’Europe représentant deux tiers des ventes. Notez que les ventes en dématérialisées ne sont étrangement pas comptabilisées.
S’il est effectivement clair que le résultat de Sleeping Dogs est moyen, il est plus surprenant de constater que celui de Hitman est considéré comme décevant par l’éditeur malgré ce score très convenable et plus important que celui de, par exemple, Final Fantasy XIII-2. Quant à Tomb Raider, on assiste là aussi à de très bons chiffres, mais il faut reconnaître que le jeu aurait probablement pu connaître un meilleur résultat. Le tout premier épisode de la série avait à l’époque dépassé les 7 millions d’exemplaires écoulés dans le Monde.
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