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Prince of Persia : Les Deux Royaumes (NGC)
Analyse de Prince of Persia : Les Deux Royaumes
Après un deuxième épisode plutôt décevant, je ne m’attendais pas à grand chose de la part d’UbiSoft concernant la suite de sa série désormais célèbre de Prince of Persia, nouvelle génération. Et pourtant, j’y ai cru… Tellement que j’ai fini par me procurer le jeu pour me faire une idée par moi-même de ses nouvelles possibilités et surtout pour savoir si ce dernier allait conclure avec panache une trilogie plutôt bien remplie.
Tout d’abord, sachez que rien n’a vraiment changé sur le fond dans ce Prince of Persia par rapport au premier épisode : il s’agira toujours de séquences de plates-formes complètement hallucinantes, à la limite du surréalisme, ponctuées, de temps à autre, par des combats contre des monstres de sable ou de chair et de sang. Mais ces deux principales phases ont tout de même subi quelques changements…
Au niveau plate-forme et exploration, des socles où l’on peut planter la Dague et des tremplins muraux, permettant de se propulser plus violemment à la fin d’un Wall Run, ont fait leur apparition. Même si en soit, ces petites améliorations n’apportent pas grand chose, elles parviennent tout de même à renouveler quelque peu l’élégant et gracieux ballet aérien que nous offre le Prince grâce à son agilité légendaire.
Sur la forme, l’amélioration par rapport à l’épisode précédent est vraiment nette : l’ambiance grunge a disparu pour laisser place à une atmosphère beaucoup plus proche de l’original, mais en gardant une touche sombre en la personne du Prince de l’Ombre, votre alter-ego maléfique. Sans en dévoiler plus sur le scénario pour l’instant, sachez que vous ne parcourrez pas Babylône, votre nouveau terrain de jeu, seul, mais avec un « moi » refoulé, représentant les peurs, les angoisses et le désir de vengeance du Prince, créé et entretenu par les Sables du Temps. Il arrivera donc régulièrement d’entendre deux voix se parler : celle du Prince et celle du Prince de l’ombre et il est rare qu’elles soient au diapason. Pis ! A quelques moments dans l’aventure, le côté maléfique du Prince de Perse prend le dessus et l’on se retrouve à contrôler un personnage assez proche du Fantôme de Sables que l’on incarnait à la toute fin de L’Âme du Guerrier : extrêmement solide et rapide, possédant une arme dévastatrice (une longue chaîne) pouvant aussi servir à s’accrocher à des éléments du décor, le Prince de l’Ombre perd néanmoins de la vie en permanence, à moins de ramasser du sable, ce qui rend les séquences de jeu le mettant en scène particulièrement violentes mais nécessairement courtes. En général, on est cantonné à quelques monstres à tuer, un bout de chemin à parcourir et basta !
Ah ! Qu’il est bon de retrouver le Prince sans la tronche bariolée de cicatrices, du sang plein sa combinaison de cuir ! Un peu de finesse dans ce monde de brutes, ce pourrait être le précepte essentiel de ce nouveau Prince of Persia : dans un Babylône à feu et à sang, en proie aux horreurs de la guerre, notre Prince se ballade dans des décors beaucoup plus lumineux, agréables et travaillés que dans Warrior Within. Le game design a fait un bond en arrière et ce n’est pas plus mal.
Quant aux cinématiques, elles sont tout simplement à tomber à la renverse. Du grand art…
On ne change pas une équipe qui gagne, surtout quand elle est finalement assez rentable. Le moteur de jeu est donc toujours exactement le même avec ses qualités et ses défauts. On retrouvera donc les textures buggées, les effets de flottes qui foirent et quelques chutes de framerate mais aussi les magnifiques effets de particules, la fluidité légendaire dans l’animation des personnages et les décors absolument grandioses.
Exit Godsmack et son florilège d’agressives guitares électriques, bienvenue musique orientale ! Les thèmes sont toujours très bien calés sur les décors et on retrouve quelques morceaux chers à la série, comme le thème de Farah (eh oui, je vous l’avais caché jusque là, mais la bougresse est de retour) ou celui des termes. Néanmoins, l’ambiance sonore sait se faire discrète et il faut vraiment prêter l’oreille pour en profiter.
Une nouvelle fois, les voix font très bonne impression, surtout la dualité Prince/Prince de l’Ombre vraiment bien réalisée. Les dialogues étant assez nombreux, il est appréciable que le doublage français soit de qualité. Du beau travail encore ici.
Là non plus pas grand chose de neuf. Les phases d’exploration (toujours aussi jubilatoires) se contrôlent avec seulement 3 touches (saut, course et dague) et les phases de combat « classiques » sont très similaires à celles de Warrior Within.
Seule différence : les Morts discrètes. Le but est d’approcher un ennemi sans qu’il vous voit (l’idéal étant d’apparaître au-dessus de lui pendant qu’il a le dos tourné) et d’attendre l’apparition d’un halo de lumière sur l’écran. On appuie alors sur Y pour déclencher l’attaque puis sur B chaque fois que l’écran se grise. L’effet visuel global est vraiment bien rendu et l’animation de la Mort discrète est parfois assez bluffante. De plus, les séquences varient en fonction des ennemis et des angles d’attaque, ce qui fait que l’on voit rarement deux fois la même. Avec un peu de talent, on peut même réaliser des doubles Speed Kills, tuant ainsi deux ennemis d’un coup. A l’approche des puits de Sables (répartis sur tout le jeu pour vous donner des réservoirs de sables supplémentaires et des pouvoirs), le gardien du puit peut activer ce dernier pour faire apparaître un nombre important de monstre : une bonne occasion de se familiariser à la technique de Mort discrète même si le simple plaisir de voir son ennemi mourir sans pouvoir réagir suffisait à mon avis amplement. Même si ça ne révolutionne rien, ça apporte un peu de piment au jeu, si bien qu’on se surprend même parfois à reprendre des passages histoire de réaliser quelques jolis Speed Kills.
Concernant les pouvoirs du temps, mis à part Rappel et Ralenti, ils sont devenus complètement obsolètes : les grosses batailles sont beaucoup plus rares avec le système de Mort discrète et le Prince de l’Ombre étant une bête de combat, on a rarement besoin d’y faire appel (je ne les ai pour ma part pas utilisés une seule fois !). Les courses de chars (au nombre de deux) passent à peu près autant inaperçues.
Bref, les habitués de la série ne seront pas franchement dépaysés, surtout que l’accoutumance au système Speed Kill est assez rapide. Et malheureusement, on a toujours autant tendance à se laisser guider par le décor…
De retour à Babylône avec Kaleeina sauvée (qui vous narre cette fois-ci cette histoire) et les Sables détruits, vous retrouvez votre ville en ruine suite à une guerre meurtrière, menée par on ne sait qui. Une pirouette scénaristique de bon aloi autorise le maléfique Vizir (qui n’est plus mort) à kidnapper Kaleeina et à la tuer pour de nouveau libérer les Sables du Temps. Vous vous retrouvez infecté et une schizophrénie chronique vous envahit, créant un double maléfique qui a soif de vengeance.
A tous les points de vue, le scénario est absolument excellent : le retour de Farah (qui ne vous connaît plus), Kaleeina narratrice et le thème de la dualité de l’âme, qui était sous-jacent dans tous les précédents opus, parfaitement mis en scène et exploité. Je vous garantis une fin plus que croustillante et qui, je suis sûr, fera sourire les fans de la première heure. La boucle est bouclée et UbiSoft met très subtilement fin à une trilogie bien remplie. Chapeau bas, Messieurs !
C’est tellement bon que le jeu se dévore d’une traite ! Environ 8-9 heures seront nécessaires pour les habitués, les néophytes devront compter une ou deux heures de plus. Pour une fois, la durée de vie n’est pas artificiellement allongée par les points de sauvegardes, qui sont très bien placés. De nombreux bonus sont à débloquer en récoltant des crédits de sables, planqués dans des coffres un peu partout.
Même si la sensation de déjà-vu se ressent tout au long de l’aventure, l’excellentissime scénario (qui offre une intéressante réflexion sur le personnage du Prince), les quelques menues nouveautés en matière de combat et d’exploration ainsi que le renouveau de l’ambiance générale du jeu suffisent largement à sauver ce titre, qui finalement se révèle réellement plaisant à jouer.
UbiSoft finit avec brio et classe une série phare de cette génération de console. Tout simplement fantastique…
Par Mortal
Le 1 février 2006 | Catégories : Analyses
Je le couperai au montage…Voir les articles de Mortal
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